Avant de connaître la Science Chrétienne, ces paroles de Jésus: « A moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3:3), peuvent nous sembler aussi difficiles à comprendre qu'elles l'étaient à Nicodème.
Nous vivons de notre mieux, selon notre conception du bien, dans un monde qui semble essentiellement matériel. Nous sommes parfois aux prises avec toutes sortes de difficultés et de maladies, avec des incohérences, des injustices et des impossibilités. Mais lorsque nous commençons à étudier la Science Chrétienne, nous cessons de croire au pouvoir et à la réalité de la matière, et à ne plus baser sur elle nos actions et nos espoirs.
A mesure que la matière perd peu à peu pour nous sa substantialité apparente, il semble que nous émergions d'un brouillard. Nous commençons à dépouiller le vieil homme et à renaître. Notre joie est grande, et ces paroles du cantique Nº 148 (Hymnaire de Christian Science) nous viennent aux lèvres:
Mon espoir est immense
Et libre est mon chemin.
Parfois, après le premier transport d'enthousiasme provoqué par notre découverte de la vérité, nous nous apercevons que cette vérité qui était si douce dans la bouche, est d'une digestion amère. Il nous semble que nos difficultés sont plus ardues, les incohérences plus frappantes, les gens plus incompréhensifs ou plus hostiles, notre santé plus précaire. C'est parce que nous ne sommes plus à l'aise dans l'erreur, et pas encore complètement à l'aise dans la Vérité. Nous détournant de la matière, nous constatons qu'il faut surtout continuer notre marche vers l'Esprit.
Dans Unité du Bien Mary Baker Eddy écrit (p. 56): « Avoir un sens aigu d'une ambiance erronée et souffrir de la mentalité qui s'oppose à la Vérité, symbolise cet état mental que la véritable compréhension de la Science Chrétienne d'abord élimine et ensuite détruit. »
En expliquant ce qu'est la nouvelle naissance, Jésus dit aussi (Jean 3:5, 6): « A moins de naître d'eau et d'Esprit, personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair et ce qui est né de l'Esprit est esprit. » L'apôtre Paul dit clairement aux Romains que « la chair ne se soumet pas à la loi de Dieu: elle en est incapable » (Rom. 8:7).
L'opportunisme qui compte ou s'appuie sur les circonstances, les personnalités humaines, ou simplement sur les améliorations matérielles et fortuites, est chimérique et décevant. Il nous faut veiller à ne pas utiliser la matière pour nous libérer de la matière. Mrs. Eddy nous le fait remarquer dans Unité du Bien (p. 11) lorsqu'elle dit: « Jésus nous enseigna à marcher sur les flots de la matière, ou entendement mortel, et non pas dedans ni avec. »
Il nous faut voir l'impossibilité de compter sur l'entendement mortel pour nous aider à briser l'illusion du rêve mortel. Il faut également prendre garde à ne pas croire que l'entendement mortel puisse nous empêcher de naître de nouveau. Nous ferons un grand pas hors du rêve adamique le jour où nous cesserons d'attribuer une identité quelconque à l'entendement mortel en disant: « C'est la faute d'Un Tel. » Ce fut la réaction d'Adam et de Caïn, et cela n'engendra que la condamnation et le meurtre. L'apathie, la nervosité, le manque d'humilité, de compréhension spirituelle et d'amour, sont les seuls responsables de nos difficultés.
Si nous attribuons l'erreur à une personne, nous déplaçons le problème sans le résoudre. Loin de nous aider et de nous soulager, une telle attitude mentale renforce notre croyance à la réalité de l'erreur. Le résultat est souvent que la personne incriminée peut, à juste titre, nous reprocher exactement ce que nous jugions être en droit de lui attribuer. Afin de naître de nouveau de l'Esprit, nous devons inclure la création entière, nous-mêmes et tous les autres, dans l'harmonie infinie de la Vie.
Pendant longtemps il semblait à l'auteur de cet article qu'une aide ménagère plus grande, des ressources plus amples, et un changement d'opinions et d'attitude de diverses personnes de son entourage, étaient nécessaires pour amener une amélioration dont elle sentait vivement l'urgence. En essayant de maintenir un sens de l'harmonie, de la capacité et de la liberté toujours présentes, les difficultés qu'elle rencontra dans son travail pour l'église et pour sa famille, lui semblaient plus grandes et plus impossibles à résoudre qu'au début de son étude de la Science Chrétienne.
A plusieurs reprises, alors que les conditions qu'elle jugeait favorables étaient toutes réalisées et que cependant les échecs et les limitations continuaient, elle dut admettre que ces derniers n'étaient dus qu'à ses conceptions erronées. Les désaccords venaient de sa croyance à un foyer matériel et à une église matérielle peuplés de personnalités ayant des opinions divergentes et des volontés humaines opposées.
Lorsqu'elle réalisa qu'il n'y avait qu'une seule présence, qu'un seul pouvoir, Dieu, l'unique Entendement, l'Amour infini, elle vit que tout, y compris elle-même, était Son expression. Cette spiritualisation de la pensée et le désir renouvelé de refléter Dieu constamment, amenèrent toutes les améliorations souhaitées.
Soyons donc vigilants, et détournons nos regards de la fiction que l'entendement mortel présente continuellement à nos yeux. Pas à pas, notre compréhension spirituelle croissante illuminera notre conscience jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de ténèbres. Cette illumination de la pensée nous donnera la pureté absolue de la vision spirituelle qui baptise d'eau et d'esprit.
Mrs. Eddy nous incite à aller de l'avant en ces termes (Miscellaneous Writings, p. 15): « La nouvelle naissance n'est pas l'œuvre d'un moment. Elle commence par des moments et continue pendant des années; moments de soumission à Dieu, de confiance pareille à celle d'un enfant et d'adoption joyeuse du bien; moments d'abnégation de soi, de consécration, d'espoir céleste et d'amour spirituel. »
Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point; mais celui qui est né de Dieu se maintient tel, et le malin n'a aucune prise sur lui. — I Jean 5:18.
