Lorsque Jésus envoya en mission ses douze J apôtres, il leur donna cet ordre (Matth. 10:8): « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, nettoyez les lépreux, chassez les démons. Un commandement analogue fut adressé aux soixante-dix que le Maître envoya dans d'autres villes (voir Luc 10:9). Quoique littéralement applicables à ceux qui suivaient alors Jésus, ces instructions concernent aussi les chrétiens de toutes les époques.
Jésus fit cette promesse (Jean 14:12): « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père. » La Science Chrétienne accepte cela comme étant un mandat divin d'après lequel nous devons guérir aujourd'hui.
La parole de Jésus, « Guérissez les malades, » n'indique pas seulement une chose juste; c'est un ordre précis toujours en vigueur. Chacun doit y obéir de son mieux. A tous les chrétiens, Mary Baker Eddy adresse un vibrant appel, qu'on trouve à la page 37 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Écoutez ces commandements impératifs: “Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.” “Allez par tout le monde, et prêchez l'évangile à toute créature!” “Guérissez les malades!” »
La Science Chrétienne a remis en honneur ce qui semblait perdu — la pratique de la guérison démontrée par Jésus le Christ et les premiers apôtres chrétiens. Elle nous exhorte à nous perfectionner dans ce domaine. La Science de la perfection est toujours proche, nous pouvons en faire usage. Elle est absolue, invariable. Elle attend seulement que nous fassions preuve d'obéissance, que nous nous en servions pour guérir et racheter les humains, en commençant par nous-mêmes. Au fond, la base du christianisme et de l'Église du Christ, Scientiste, c'est la guérison spirituelle.
On ne peut réellement prêcher le christianisme sans guérir et racheter dans une certaine mesure les auditeurs; et guérir par le Christ, la Vérité, c'est prêcher l'évangile. Entre la guérison et la prédication, le lien est indestructible, et cette unité constitue la base de la pratique en Science Chrétienne.
Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé (p. 201): « Le meilleur sermon qui ait jamais été prêché est la Vérité mise en pratique et démontrée par la destruction du péché, de la maladie et de la mort. » Nous sommes tous capables de prêcher ce genre de sermon. Nous le faisons quand nous prions silencieusement pour nous-mêmes, pour ceux qui nous demandent de l'aide, pour l'assemblée des fidèles, pour le monde. A ce sermon, donnons comme vêtement la conscience de la perfection absolue, qui n'admet point l'erreur mortelle ou les désirs matériels.
Dans nos invocations spirituelles, il ne faut pas affirmer des demandes ou des souhaits se rattachant à la matière. Plus la prière nous rapproche de la réalité spirituelle que constitue la perfection, plus seront abondants et complets les résultats curatifs.
Le sermon chrétien qui touche un cœur réceptif devrait toujours guérir le malade et réformer le pécheur. Or ces résultats ne se produisent pas immanquaoinement; et les humains ont lieu de réfléchir sérieusement à la chose. Tout traitement par la Science Chrétienne devrait guérir le malade comme aussi le pécheur ayant soif d'intégrité. Si ces résultats font défaut, là encore il y a lieu de scruter avec soin la méthode employée.
Une prière ou un traitement qui guérit ne se contente pas d'implorer Dieu pour qu'il accorde un bienfait personnellement désirable, pour qu'il intervienne en notre faveur ou modifie une situation matérielle. Trop souvent les prémisses de la prière sont erronées. C'est pourquoi la conclusion, le résultat déçoivent. Il faut toujours prendre comme base la perfection spirituelle, non pas l'imperfection, les discords, ou même un sens humain de la perfection.
S'attacher mentalement à ce qui est matériel, défectueux, ne sert qu'à prolonger les discords. Par la prière, le disciple doit voir la réalité spirituelle incorporelle. Il doit comprendre que Dieu, le bien tout-puissant, n'est pas une personne qui résiderait au loin, mais qu'il est Esprit, omniprésent, et ne manifeste jamais autre chose que la bonté.
La prière la plus efficace est celle qui reconnaît Dieu comme seul pouvoir, source de l'être, et l'homme en tant qu'image et ressemblance de Dieu, parfaite, immortelle. Il faut reconnaître et comprendre que l'homme est pur, droit, éternel, immortel et bon. La tendance à croire que l'homme est un pécheur mortel, une créature que constituent la matière, le sang, les os, le cerveau, doit être fermement repoussée — puisque c'est un mensonge — chaque fois qu'on prie ou qu'on traite un patient. L'homme n'est point mortel.
Pour le sens physique, l'homme paraît matériel, mais c'est là une contrefaçon de la réalité. Éternel, parfait, l'homme véritable ne peut être perçu par les yeux mortels. En revanche, dans la mesure où la conscience accepte comme réalité de l'être cet homme parfait, la pensée et le corps se rajusteront conformément aux faits de l'immortelle perfection, d'accord avec le Christ.
La teneur de notre prière curative est clairement indiquée dans cette parole du Christ Jésus, que l'on cite souvent (Matth. 6:33): « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » Oui, dans la prière ou le sermon, nous ne devrions penser qu'aux faits s'accordant avec le royaume de Dieu. Tout le reste doit être rejeté comme une contrefaçon, une erreur, un intrus; il faut nous en tenir fermement à ce qui est vrai, parfait et bon. Si nous agissons ainsi, ce dont nous avons besoin nous sera donné.
Notre devoir envers le genre humain consiste donc à prêcher, à guérir avec persévérance. Les deux n'en font réellement qu'un. Quand un chrétien guérit par la prière ou les méthodes spirituelles, il prêche son meilleur sermon, celui qui s'inspire le mieux du Christ.
