Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, au chapitre intitulé « La Physiologie, » Mary Baker Eddy corrige des erreurs que l'anatomie tient depuis longtemps pour des faits. L'une d'elles a tout spécialement mis obstacle à la réalisation de la santé: c'est la croyance que l'action du corps mortel est maintes fois involontaire — n'est point due à la conscience — et que l'on n'a sur elle aucune emprise. Cette croyance ne permet guère à un humain de gouverner son corps; elle lui laisse tout au plus un semblant d'espoir: il souhaite que la chair se conduise normalement et ne le gêne en aucune façon.
Étant le concept de l'entendement charnel ou mortel, le corps mortel est régi d'une manière directe par cet entendement, jusqu'à ce que le disciple ait appris à démontrer grâce à la Science Chrétienne que l'Entendement divin est Tout, gouverne toutes choses; donc que la matière et le vouloir humain sont irréels. Alors l'entendement mortel et son corps se soumettent toujours davantage à Dieu; ils continuent d'agir sous l'autorité divine jusqu'à ce qu'enfin la fausse conscience et son concept du corps disparaissent à la lumière de la Vérité infinie. Mais nul ne peut s'attendre aux bienfaits qu'apporte l'empire de l'Entendement, alors que lui-même s'attache à la crainte, à la haine, à l'égoïsme, à l'anxiété ou à quelque autre tendance mortelle. En effet, le penser désobéissant excite les sens corporels, trouble leur action normale, altère leurs formations. L'obéissance envers Dieu démontre l'autorité divine.
A la page 187 de Science et Santé, Mrs. Eddy nous donne l'explication suivante: « Les valvules du cœur, s'ouvrant et se fermant pour laisser circuler le sang, obéissent à l'injonction de l'entendement mortel aussi directement que le fait la main, mue, de l'aveu de tous, par la volonté. » Un peu plus bas, elle ajoute: «Toute action volontaire du corps mortel, aussi bien que toute action qualifiée à tort d'involontaire, est gouvernée par ce prétendu entendement, non par la matière. Il n'y a pas d'action involontaire. L'Entendement divin embrasse toute action et toute volition, et l'homme dans la Science est gouverné par cet Entendement. » Le fait que la volition n'appartient qu'à Dieu réprouve les présomptions d'un entendement mauvais, et fraye la voie par laquelle les humains trouvent en Dieu la sécurité.
Dans sa parabole de l'homme fort, Jésus le Christ montra qu'il importe de mettre l'entendement mortel sous l'autorité de Dieu en ce qui concerne ses aspects volontaires comme aussi ceux qui passent pour involontaires. Le Maître dit (Matth. 12:29): « Comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison de l'homme fort et ravir ses biens, s'il n'a auparavant lié cet homme fort? Après cela, il pourra piller sa maison. » Pour lier « l'homme fort, » il faut comprendre que le pouvoir de Dieu est sans rival; que l'entendement charnel est un mythe, une supposition. Il faut se rendre compte que Dieu est l'unique Entendement, que l'homme est l'idée spirituelle de l'Entendement, que cette idée est inséparable de l'Entendement divin auquel elle doit son existence et dont le vouloir détermine son action harmonieuse. Dans un univers que gouverne la volonté de Dieu, il ne saurait y avoir d'action involontaire.
La matière ne peut agir par elle-même. Si le corps devient malade malgré le désir de l'individu aspirant à la santé, l'action censément maladive n'est pourtant pas distincte de sa pensée humaine. Et quelle que soit la maladie, le remède consiste à démontrer l'action universelle de Dieu. Si l'action maladive prétend être plus forte que l'action divine dans notre carrière, cette apparence est trompeuse; mais elle montre la nécessité d'une régénération et d'une spiritualisation plus complètes. Lorsqu'on a vraiment compris que toute volition appartient à Dieu, l'Entendement divin, ce fait agit comme une loi détruisant les suggestions agressives d'après lesquelles une action involontaire pourrait produire la maladie physique et les formations anormales, en dépit des protestations du disciple.
L'action qui passe pour involontaire tourmente beaucoup les humains, seulement parce qu'en général ils sont aveugles; ils ne reconnaissent pas la présence de la conscience réelle, ni la suprématie de Dieu. Or comme le révèle et le prouve la Science Chrétienne, la suprématie de l'Esprit est une vérité universelle. Aucun élément de notre être, fût-ce le moindre, n'échappe à la connaissance et au gouvernement de Dieu.
Il importe particulièrement de maintenir que le vouloir du Père est la seule volition, quand une influence mentale maligne prétend s'attaquer à l'homme, troubler silencieusement sa pensée et déranger son corps. Lorsqu'on établit la connaissance scientifique de la volition, on peut vraiment mettre fin à la croyance selon laquelle, d'une manière arbitraire, la haine serait capable de troubler le corps.
Comme l'erreur est hypothétique, elle n'a point de pouvoir pour qui comprend la réalité divine. L'erreur ne saurait agir dans la conscience de ceux qui soumettent leur vie et leur caractère à la volonté du Père céleste, et qui savent que le pouvoir appartient à Dieu seul.
Mrs. Eddy nous adresse cet appel vibrant (Science et Santé, p. 393): « Prenez possession de votre corps, et dominez-en la sensation et l'action. Élevez-vous dans la force de l'Esprit pour résister à tout ce qui est dissemblable au bien. Dieu en a rendu l'homme capable, et rien ne saurait invalider les facultés et le pouvoir dont l'homme est divinement doué. »
Notre Leader examina les modes de l'erreur à la seule fin d'apprendre comment prouver qu'elles n'ont aucun pouvoir, et de mettre à la portée de tous cette connaissance. Les enseignements de Mrs. Eddy corrigent les erreurs de la physiologie et de l'anatomie. D'innombrables humains bénéficient des rectifications qu'elle a faites; ils sont en voie de prouver que l'existence mortelle est irréelle, qu'afin de s'élever plus haut qu'un statut fallacieux, il est essentiel de s'en rendre maître.
Lorsque la suprématie complète de l'Esprit sera pleinement comprise, on prouvera d'une manière intégrale l'irréalité de l'action involontaire. La santé se démontrera universellement, et l'on aura la preuve que le vouloir humain seul gouverne l'homme.