Beaucoup accueillent l'an nouveau avec espoir, s'attendant à des occasions favorables, à des plaisirs et à des joies accrues. Pour d'autres personnes la fin de l'année rappelle peut-être des tâches incomplètes, des résolutions négligées, la tristesse et les forces qui déclinent.
En tous cas si à cette époque et pendant toute l'année nous nous détournons mentalement de la croyance à l'existence dans la matière pour comprendre la vie dans l'Esprit, nous jouirons davantage des harmonies qu'offre l'impérissable renouveau spirituel. Paul disait aux Romains (6:4): « Afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi d'une vie nouvelle. » Il leur conseillait en outre de « servir Dieu sous le régime nouveau de l'esprit, et non sous le régime vieilli de la lettre » (7:6).
La compréhension de l'existence immortelle est une grande force dans la pensée humaine. Elle efface graduellement les souvenirs d'un passé pénible et la crainte de l'avenir. Cette conscience spirituelle de l'éternité fait paraître dans la vie journalière l'action du Christ, de la Vérité. La Science Chrétienne nous apprend à mettre en œuvre la nouveauté éternelle divinement vraie. Ce qui est éternellement nouveau reflète la Vie constante, absolue, et ne peut être sujet à l'altération, au déclin, au péché, à la maladie, à la mort. Sur le plan humain, comprendre l'éternelle nouveauté de la vie produit une santé meilleure, une harmonie croissante, et atténue les marques du temps.
La vraie nature de la création divine, l'éternelle nouveauté de Dieu se laissent entrevoir dans les choses qui nous entourent. Les arbres par exemple, s'ils perdent leur feuillage en automne, retrouvent au printemps la beauté et la grâce dont ils étaient revêtus. Dans les conditions normales, les feuilles ne seront pas plus petites et personne ne s'attend à leur diminution. Les nouvelles pousses ne sont point flétries ou chétives, et nul ne compte sur ce résultat. Néanmoins même cette beauté temporelle n'est pas la réalité; elle indique simplement le pouvoir de Dieu, de la Vie divine, agissant dans la conscience humaine et révélant Sa nouveauté complète, éternelle.
Pour méditer vraiment sur les choses toujours neuves, il faut exclure de la pensée ce qui est éphémère, fugitif, prêt à mourir — toutes les croyances matérielles. Ni la matière ni l'entendement mortel ne sont impérissables. Le péché, la maladie, la mort ne portent pas le signe de l'éternité et n'ont aucune existence soit en Dieu soit chez l'homme qui est Sa réflexion. Ce qui passe pour une infirmité chronique ou un mal incurable n'a rien de commun avec notre vraie vie, toujours nouvelle d'après la révélation de l'Esprit.
Pour voir la nature toujours nouvelle de Dieu, il faut exclure de la pensée les choses coupables qui semblent procurer du plaisir. Les jouissances que les humains cherchent dans la matière sont sujettes à se détériorer, à changer, à prendre fin. Elles ne sont pas réelles, mais représentent la pauvre contrefaçon des joies durables de l'Esprit.
La Science Chrétienne enseigne que la perfection est présente, immuable, incorporelle; que dans cette perfection, comme le déclare la Bible (II Cor. 5:17), « les choses vieilles sont passées; et voici que toutes choses sont devenues nouvelles. » La source et la continuité du renouvellement c'est Dieu, l'Amour divin. L'Amour ne saurait manifester soit le développement incomplet soit la vieillesse. L'Amour ne peut exprimer que son propre charme et sa continuité, par des idées. Ces idées sont immortelles. Elles embrassent les fils et les filles éternels de Dieu, ainsi que toutes les individualités ou idées moindres. Leurs contrefaçons nous apparaissent en tant que personnes humaines, animaux, ouvrages de la nature, oiseaux du ciel, poissons de la mer.
Il est impossible que Dieu présente à Sa création ce qui est vieilli, imparfait. Ces défauts-là n'existent pas en Lui et ne peuvent se transmettre à Ses idées. Dieu donne la substance inépuisable, l'être continu, l'existence pleine de joie. N'étaient les fausses notions de la croyance mortelle que l'on tient pour vraies, les indices de perfection et de permanence couronneraient toujours notre vie et maintiendraient la norme des vraies jouissances. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 249): « Ressentons la divine énergie de l'Esprit, qui nous mène au renouvellement de vie et qui ne reconnaît aucune puissance mortelle ou matérielle capable de détruire. » L'éternelle nouveauté constitue la réponse perpétuelle de la Vie divine, qui réfute les arguments mortels d'un déclin produit par le temps.
Quand nous cherchons à établir dans la conscience notre nouvelle année véritable, soyons résolus à ne point admettre qu'elle puisse revêtir des marques de vétusté. Comprenons que la Vie est Dieu, toujours nouvelle, toujours parfaite, intégrale. Cette compréhension élimine les croyances de hasard ou de changement; grâce à elle nous pouvons jouir de la spiritualité quoique notre travail semble avoir trait au monde. Le Christ, la Vérité, constitue dans notre vie la force toujours présente agissant pour le bien.
Puissions-nous, comme Paul nous y exhorte, servir toujours « sous le régime nouveau de l'esprit »; en d'autres termes, nous efforcer davantage de vivre dans la fraîcheur et la permanence de l'Esprit, en rejetant la vétusté du matérialisme. Réveillons-nous pour reconnaître la perfection et vivre dans le bonheur spirituel, l'harmonie éternelle, plutôt que dans les plaisirs de la matière qui sont passagers, émotifs, et s'évanouissent bientôt.
« Les chiffres de l'infinité, nommés sept jours, » explique Mrs. Eddy dans Science et Santé (p. 520), « ne sauraient être computés d'après le calendrier du temps. Ces jours apparaîtront à mesure que la mortalité disparaîtra, et ils révéleront l'éternité, le renouvellement de la Vie, dans laquelle tout sens d'erreur disparaît pour toujours et la pensée accepte le divin calcul infini. »
