Que le principe des mathématiques puisse varier ou soit défectueux sous certains rapports, serait inconcevable. Il est intact, sans défaut, ainsi que tous les chiffres qu'il comprend. Une erreur numérique tient non pas aux nombres, mais à l'ignorance en ce qui les concerne. Ce raisonnement nous aide à saisir la nature constamment parfaite de la Divinité, du divin Amour. Le Principe de l'être, Dieu, ne saurait changer, faire erreur, être en défaut; et cela s'applique également à l'homme, son idée spirituelle parfaite. Aucun élément de désaccord ou d'échec ne peut se trouver dans l'homme; ces choses sont dues à l'ignorance touchant son individualité spirituelle intacte.
L'humanité a donc tort de croire que l'homme est un mortel faillible, sujet aux maladies et aux erreurs qui peuvent affecter sérieusement ses rapports avec autrui, sa santé, ses progrès. Le sens matériel n'est point une base sûre pour juger soit nous-mêmes soit autrui. L'expérience et le caractère humains n'indiquent que faiblement les possibilités infinies de l'homme. Comment verrons-nous d'une manière exacte son vrai statut? Ayant recours à la Science divine, nous apprenons que l'homme coexiste avec Dieu, qu'il est issu du Père. En conséquence le milieu dont il sort ne peut être amélioré; mais notre compréhension à cet égard peut devenir meilleure jusqu'à ce que nous percevions clairement que l'homme est formé des qualités parfaites de Dieu Lui-même, et que sa vraie nature est divine, infaillible, infinie. Cette vérité était reconnue par Jésus le Christ, qui donna l'ordre (Matth. 5:48): « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. »
Bien des faits salutaires se rattachent à l'homme infaillible créé par Dieu. Étant fils du Principe divin, l'homme est immunisé contre les échecs. Puisque le Principe est tout- puissant, son expression ne saurait être incapable; donc l'homme n'est jamais frustré. Il ne peut y avoir un Dieu parfait et un homme imparfait; donc l'homme est éternellement bien. Il ne peut y avoir un Entendement infini et un problème non résolu; donc l'homme, réflexion de l'Entendement qui sait et comprend tout, n'est jamais en doute quant à la réponse correcte. Comme expression de l'Entendement divin il ne manque jamais de fraîcheur; il manifeste constamment la liberté et l'inspiration spontanée de l'Ame ou de Dieu.
La ressemblance de la Divinité doit exprimer d'une manière parfaite l'Amour divin, qui renferme non pas l'irritation, la crainte, les rapports inharmonieux, mais la paix, la confiance, l'inaltérable intégralité. En outre l'image ou l'idée de la Vérité qui ne connaît pas d'erreur doit être claire, exacte — infaillible. Comme l'explique Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 475): « L'homme est incapable de pécher, d'être malade, et de mourir. » Ces remarques s'appliquent à l'homme réel créé par Dieu, à la véritable individualité de chacun. Cette individualité est présente; elle peut être comprise et démontrée dans n'importe quelle situation.
Comment agira-t-on lorsque l'entendement mortel soutient qu'une faute a été commise? On doit d'abord reconnaître que c'est une phase du magnétisme animal, une simple suggestion hypnotique qui s'efforce en vain de décevoir la pensée pour qu'elle s'éloigne de l'ordre, de l'harmonie caractérisant l'être véritable de l'homme créé à la ressemblance de Dieu. Ensuite on rejettera la faute parce que c'est une forme du mesmérisme, non pas un fait réel. Sachant que la faute est une erreur, un mensonge concernant l'homme plutôt qu'une faiblesse personnelle, on refuse de s'y attarder mentalement mais on la corrige d'une façon rapide et complète. Puis on poursuit sa route comme si rien n'était arrivé, car on sait que l'erreur n'a jamais fait partie de l'homme réel.
Quelquefois les fautes exercent une influence sur notre penser, elles semblent même le régir. Cela est incorrect car seul le Dieu Tout-puissant gouverne nos pensées, et jamais Il ne permet que l'illusion s'introduise dans la conscience de l'homme réel qui Le reflète toujours. Qu'elles prétendent être commises par nous ou notre prochain, les fautes peuvent être inversées et les faits spirituels dont elles voudraient être la contrefaçon peuvent se discerner. Alors le disciple s'assimile la vaste portée et les bons effets des profondes remarques écrites par notre Leader (Science et Santé, p. 267): « Analysés à la lumière de la Science divine, les mortels présentent plus qu'on ne discerne à la surface, puisque les pensées inverties et les croyances erronées sont forcément les contrefaçons de la Vérité. La pensée est empruntée à une source plus haute que la matière, et, renversées, les erreurs servent de poteaux dirigeant vers le seul et unique Entendement, où toute erreur disparaît dans la Vérité céleste. »
Tel demandera peut-être: « Et si la faute est ancienne? » Voilà précisément une des ruses par lesquelles l'adversaire voudrait influer à tort sur notre concept de nous-mêmes, comme aussi de toute notre activité. Si le disciple la rejette et la corrige sincèrement, aucune erreur ancienne ne peut nuire à sa carrière, le condamner à être longtemps malade ou obscurcir le glorieux fait que l'homme, enfant de Dieu, n'est sujet qu'à la loi divine — au déroulement du bien qui ne peut être interrompu.
Par ailleurs ce qui est mal, restrictif ou discordant n'a jamais eu lieu en réalité. Il en résulte que l'erreur n'a point fait ce dont elle se vante. Quand on reconnaît que la prétention de l'erreur est une forme du magnétisme animal, on prouve qu'elle est incapable de magnétiser la pensée et de lui faire admettre l'imperfection. Qu'est-ce qui se passe réellement? La Vérité seule agit, et malgré l'argumentation du sens matériel la nature infaillible de l'homme se révèle davantage à notre pensée. Paul disait (II Cor. 5:16, 17): « C'est pourquoi dorénavant nous ne connaissons plus personne selon la chair; et même si nous avons connu le Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus de cette manière. Si donc quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses vieilles sont passées; et voici que toutes choses sont devenues nouvelles. »
Un autre argument qui voudrait mais ne peut obscurcir l'infaillibilité de l'homme, c'est la prétention que nous sommes enclins à commettre les mêmes fautes. Qu'elles se rattachent à la psychologie ou à l'hérédité, les fausses croyances ne peuvent produire une répétition du mal, de l'erreur, si nous savons que l'homme est infaillible. L'homme de Dieu possède un héritage incorruptible — il est exempt de toute faiblesse. Au fond c'est le bien qui continue toujours à se dérouler sans limites mais de façons diverses dans la carrière de l'homme, idée infaillible de l'Entendement divin; les maux physiques, les fautes, le mal sous un aspect quelconque ne peuvent se développer.
Reconnaître sincèrement la perfection de tous les enfants de Dieu comme aussi notre propre infaillibilité, cela nous aide à démontrer la perfection. La suggestion que nous sommes responsables pour autrui — en particulier pour un adjoint ou un proche parent — est une erreur astucieuse qui voudrait entraver notre démonstration. Nous croyons parfois qu'il faut non seulement le mettre en garde contre ses tendances erronées, mais encore veiller à ce qu'il ne fasse rien de déraisonnable. Or, dans son intérêt comme dans le nôtre, il vaut beaucoup mieux reconnaître que l'Amour divin gouverne sûrement l'homme, son idée intelligente, et mettre en cela notre confiance.
Se rendant compte qu'une faiblesse ne fait point partie de l'idée divine, l'amitié véritable nie l'erreur mais accepte le bien toujours présent. Rappelons-nous cela si nous sommes tentés de soutenir l'erreur qui prétend s'attacher à un ami ou à un parent. S'attendre à une erreur chez son prochain, la justifier ou l'excuser, ce n'est certes pas comprendre et démontrer la présence de l'homme infaillible créé par Dieu.
Il est impossible que les qualités de l'Entendement divin soient séparées de sa réflexion, l'homme. Celui-ci ne peut perdre la moindre parcelle du bien; et le bien n'est pas remis à plus tard parce qu'une erreur affirme qu'on sera déçu. Le prophète Ézéchiel montre combien est certaine la loi de Dieu, loi d'accomplissement et de réalisation (12:22, 23): « Fils d'homme, il y a un dicton que l'on répète dans le pays d'Israël, en disant: Les jours passent, et toute prophétie demeure sans effet! Eh bien! dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Je ne laisserai plus citer ce dicton, et on ne le répétera plus en Israël. Dis-leur au contraire: Le temps est proche; toute prophétie va s'accomplir. »
Dans tous les cas il faut reconnaître que l'erreur est impersonnelle, irréelle. Évidemment le Psalmiste se rendait compte que l'erreur n'existe que dans un faux sens des choses. Il lui fallait vaincre ce sens défectueux en entrant dans le sanctuaire où l'erreur ne se voit pas, tandis que la présence de Dieu est reconnue. Il s'écriait (Ps. 77:7, 10, 13): « Le Seigneur m'a-t-il rejeté pour toujours? et ne continuera-t-il plus à m'avoir pour agréable? ...... Puis j'ai dit: C'est bien ce qui m'affaiblit...... Je me suis souvenu des exploits de l'Éternel...... O Dieu, ta voie est dans ton sanctuaire. Qui est Dieu fort et grand comme Dieu? »
Sentant qu'il avait commis une faute très grave, un homme était accablé et se condamnait lui-même. Quand le praticien qui l'aidait lui demanda: « Commettriez-vous de nouveau cette faute? » Il répondit: « Je n'y consentirais jamais! » Le praticien fit observer que si le patient n'en avait plus le désir, l'erreur ne faisait point partie de sa conscience ou de son être. Ce fut un grand réconfort. Le patient put voir que quand il avait pensé qu'il désirait mal faire — c'est-à-dire quand l'erreur lui avait semblé réelle — ce n'était certes pas son penser intelligent mais une fausse croyance qui prétendait être son penser. Lorsqu'il reconnut cela il fut mentalement affranchi, se trouva physiquement bien et progressa dans sa carrière.
L'idée parfaite de Dieu est à jamais intacte, la fausse croyance ne saurait lui nuire. En tant que réflexion, l'homme est incapable de mal faire. Au fond jamais il n'a quitté le ciel et rien ne le sépare de son Dieu parfait. Pourquoi l'homme est-il infaillible? Non pas à cause des œuvres qu'il a pu accomplir, à cause de ce qu'il a fait ou de ce qu'il a évité humainement, mais parce que l'infaillibilité est l'ordre éternel de son être comme fils de Dieu.
Si dans notre pensée nous réduisons au néant toutes les suggestions négatives qui limitent le bien, nous prouverons notre infaillibilité en tant qu'idée ou réflexion divine. Demeurer dans la conscience de l'harmonie, de la maîtrise, dans la certitude que l'Amour est présent, puissant et gouverne toutes choses, cela est naturel. Il est scientifique de commencer par Dieu et par l'impeccable individualité de l'homme, de revendiquer le bien pour soi-même comme expression infaillible, intelligente de l'Entendement infini. S'il agit de la sorte, le disciple percevra plus clairement et démontrera davantage qu'il est issu du Père, qu'il est donc en réalité l'homme infaillible de Dieu.