Parmi les vérités que révèle la Science du christianisme, aucune peut-être n'est plus vitale pour le bien de l'humanité que celle-ci: Dieu est l'Entendement de l'homme. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 470): « Les enfants de Dieu n'ont qu'un Entendement. Comment le bien peut-il tomber dans le mal, quand Dieu, l'Entendement de l'homme ne pèche jamais? »
Pour saisir le fait que Dieu est l'Entendement de l'homme, il faut comprendre que l'homme n'est point un mortel pécheur pourvu d'un esprit à soi, limité. L'homme est l'idée de l'Entendement divin, son image, donc un être spirituel. Il reflète l'Entendement même que toutes les idées reflètent, en qui elles ont leur source.
Que pouvons-nous attendre de l'Entendement divin, qui gouverne l'homme? Nous pouvons compter sur cet Entendement pour notre existence, notre soutien, pour toutes les pensées et les qualités qui nous caractérisent comme rejetons de la Divinité. Le disciple peut savoir qu'étant l'image de l'Entendement divin, il reflète la sagesse qui ne se trompe jamais, qui ne manque jamais de connaissance, de jugement, de sens pratique. Puisque l'Entendement est l'omniscience, chacun de nous peut savoir qu'il reflète une mémoire sûre, comme aussi l'intelligence qui donne à cette faculté sa valeur et sa vertu.
Le disciple peut s'attendre à ce que l'Entendement le guide, régisse ses actions, inspire ses aptitudes, le maintienne en paix avec toutes les idées, impeccable, harmonieux, parfait. Il peut s'attendre à la sécurité sans fin, car il n'y a jamais de rupture entre une idée et l'Entendement en qui elle a la vie ou l'être.
Jésus le Christ pouvait dire (Jean 10:30): « Moi et le Père, nous sommes un. » Commentant les paroles du Maître, Mrs. Eddy fait cette remarque (Science et Santé, p. 315): « Il ne connaissait qu'un seul Entendement et ne prétendait à aucun autre. » Pour se débarrasser de l'illusion d'un esprit individuel limité, Jésus rejeta complètement l'erreur. Il discernait la prétention d'une fausse mentalité destructive individualisée chez les mortels; mais il n'accordait aucune réalité à l'entendement charnel et à son concept sensuel de l'homme.
Jésus niait qu'il y eût un entendement mauvais; sa négation était compréhensive, surtout d'après le chapitre huit de Jean, qui rapporte un débat fort animé avec ses adversaires. En cette occasion le Maître dit à l'entendement mortel hypothétique, prenant le masque d'une résistance individuelle et collective à l'égard du Christ, idée véritable de la filialité (verset 44): « Le père dont vous êtes issus, c'est le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement; et il n'a pas persévéré dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et le père du mensonge. »
Pour être sauvé des pénibles prétentions de l'entendement mortel, il faut à l'instar du Maître nier l'erreur d'une manière radicale et précise. Il n'y a point de vérité dans ce qui n'est pas spirituel. Il n'y a aucune réalité dans la matière, dans la chair et ses problèmes, dans les limites et leurs implications. Si nous comprenons que l'Entendement parfait constitue notre Entendement, la seule conscience véritable, nous pouvons prouver que toute erreur est un mensonge sans source ni soutien, sans asile mental où elle puisse agir et durer.
Selon la Science Chrétienne, toute conscience est Entendement. S'il rejette n'importe quelle autre conscience, le disciple peut parler avec l'autorité de l'Entendement, agir avec ce pouvoir, aimer d'une manière impartiale, se développer avec l'intelligence de l'Entendement divin, se reposer comme cet Entendement que rien n'épuise. Il exprimera la santé avec le vouloir de l'Entendement, il pourra être impeccable avec la pureté de l'Entendement, jouir de l'abondance avec l'infinitude de l'Entendement. C'est par l'Entendement que l'homme vit et manifeste l'immortalité.
Acceptons Dieu comme notre seul Entendement; discernons ce qu'Il discerne, entendons ce qu'Il entend. Nous démontrons ainsi que l'Entendement exerce ses propres facultés et nous le reflétons. Grâce à l'Entendement nous éliminons la maladie, la pauvreté, la discorde et tous les indices du mal dans l'ambiance où nous sommes. Quand nous savons que Dieu est l'Entendement de l'homme, nous pouvons dépouiller la croyance à un entendement oublieux, à un esprit fatigué, malade, querelleur, pécheur ou destructif. Nous pouvons rompre avec le faux entendement qui se dit nôtre en renonçant aux mauvaises pensées, aux sensations maladives, aux impulsions mesquines, aux mobiles ignobles, aux craintes, aux jugements erronés.
Paul nous donne ce grand précepte (Phil. 2:5): « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. » La seule manière d'avoir la pensée du Christ, c'est de lui obéir. Dieu nous rend la chose possible puisque l'homme est à jamais le fils du Père céleste. Ce fait confirme la perfection de l'homme, due au Christ. En tout temps nous pouvons avoir recours à notre filialité divine; grâce à cette identification essentielle nous prouvons pas à pas le rapport qui nous unit au seul Entendement divin.
Reconnaître que Dieu est notre Entendement ne signifie pas que l'homme soit Entendement. La Science Chrétienne insiste sur une distinction bien nette entre la cause et l'effet, l'Entendement et l'idée. Quoique unis par un rapport indissoluble, le Père et le fils n'ont pas le même genre de pouvoir. Le fils ne peut penser ou agir que comme réflexion de l'Entendement. S'écarter de ces prémisses, c'est se perdre dans le labyrinthe d'une métaphysique vague, indémontrable. Au contraire maintenir clairement dans la pensée le fait que Dieu est l'Entendement de l'homme et que celui-ci a pour office d'exprimer la puissance et la gloire de l'Être divin, c'est introduire dans notre carrière l'ordre de la réalité.
Quand tous les hommes comprendront que Dieu est l'unique Entendement et la source de l'identité véritable, la paix universelle régnera. L'illusion de la séparation des intérèts contraires, des heurts, des discords, aura pris fin, dissipée par le fait que l'Entendement est tout et par la vérité démontrable que Dieu seul est l'Entendement de l'homme.
