« Si Dieu est Esprit, s'Il ne connaît point la matière et l'existence matérielle, comment peut-Il guérir un corps malade, remettre sur pied un commerce qui périclite et répondre à tous les besoins de l'humanité? » Ainsi parlent quelquefois des personnes qui ne connaissent guère la Science Chrétienne.
Il y a bien longtemps que Jésus répondit à cette question quant à la manière dont l'Esprit touche et guérit les hommes. Quand les disciples lui amenèrent un enfant malade qu'ils n'avaient pu guérir, le Maître déclara (Matth. 17:21): « Cette sorte de démon ne sort que par la prière et le jeûne. » En général « jeûner » signifie s'abstenir d'aliments. Jésus employa ce terme dans un sens spécial, indiquant que la pensée se détourne des indices matériels qui rendent témoignage à la matière, aux maladies, à l'insuffisance. Nous voyons ainsi que la prière et le jeûne sont des activités mentales où l'on reconnaît que Dieu, l'Esprit, est Tout. On se rend compte que Sa création est spirituelle et ne comprend que des idées parfaites, indestructibles, immuables. Quand le disciple prie et se détourne de la matière pour s'attacher à l'Esprit, renonce au mal en faveur du bien, sa pensée change à tel point que les maux physiques, la confusion dans les affaires ou l'inharmonie au foyer font place à la santé, à l'ordre, aux conditions harmonieuses.
Jésus disait (Jean 6:63): « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. » Il comptait entièrement sur Dieu, l'Entendement divin, pour obtenir les idées justes qui dissiperaient toutes les fausses croyances, tous les indices de péché, de maladie, de carence et de mort. Chacun de ses actes se fondait sur la prière et le jeûne — il se détournait du témoignage matériel pour saisir la preuve de l'Esprit.
Comment on peut guérir les maux humains en cédant au pouvoir de l'Esprit, voilà ce qu'explique clairement Mary Baker Eddy dans le livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures. Elle affirme que quiconque suit fidèlement les instructions de la Science Chrétienne et en observe les règles réussira certes à guérir. Elle écrit en outre (p. 444): « S'il arrive que des Scientistes Chrétiens ne reçoivent pas d'autres Scientistes, — leurs frères auxquels ils auront pu avoir recours, — l'aide qu'ils en attendaient, Dieu les guidera néanmoins à faire un emploi légitime de moyens temporaires et éternels. »
Remarquons que dans ce passage Mrs. Eddy emploie le mot « temporaire » et non « temporel. » L'adjectif « temporaire » signifie qui n'est que pour un temps, mais le mot « temporel » désigne ce qui est terrestre, opposé au spirituel. Comment Dieu qui ne connaît point la matière ou les mortels guide-t-Il l'humanité dans l'emploi de « moyens temporaires et éternels »? Il le fait grâce à Ses lois infaillibles. Nous pouvons entrevoir la façon dont agissent les lois divines en les comparant aux lois des mathématiques. Celles-ci furent découvertes au cours des siècles par différentes personnes. Peu d'entre nous connaissent les noms de ces penseurs, mais chacun peut se servir des lois qu'ils ont découvertes et dont ils ont fourni la preuve.
Si l'on comprend et met en œuvre les lois mathématiques, elles aident à résoudre les problèmes ayant trait aux nombres. De même Dieu, quoique invisible aux sens matériels, gouverne et guide mentalement toutes choses grâce à Ses lois spirituelles parfaites. Elles sont éternellement accessibles, actives, et ne cessent de contredire les maux humains. Chaque fois que par l'activité de la loi divine une fausse croyance fait place à une idée spirituelle, un problème se résout.
Dans le Sermon sur la montagne, Jésus explique comment les lois divines fournissent les « moyens temporaires et éternels » qui soutiennent le genre humain. Il dit (Matth. 6:33): « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice et toutes ces choses vous seront données par-dessus. »
Jésus prouva la valeur de son conseil lorsqu'il eut à payer l'impôt. Le Conducteur était persuadé que par Sa loi spirituelle Dieu, le divin Amour, répond à tous les besoins de l'humanité. Invoquant la présence de cette loi il fut conduit à dire à son disciple de pêcher un poisson dans la mer. Il ajouta (Matth. 17:27): « En lui ouvrant la bouche, tu trouveras un statère; prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi. » Cet incident montre que le Conducteur s'appuyait sur la loi spirituelle et que d'une manière éminemment pratique celle-ci répondait au besoin du moment. Le Maître cherchait le royaume de Dieu, reconnaissait le règne de l'Esprit, et les choses nécessaires lui étaient données par-dessus.
Rien n'indique que Jésus ait eu recours à la médecine ou aux pratiques médicales comme mesure temporaire dans la guérison des malades. La prière, le jeûne, la certitude que les lois divines opèrent toujours, tels étaient les seuls moyens, les immortelles méthodes qu'il employait pour démontrer que le pouvoir de Dieu suffit à tout. Dans Science et Santé, Mrs. Eddy pose cette question (p. 484): « La Science Chrétienne, ou guérison métaphysique, renferme-t-elle la médication, l'hygiène matérielle, le mesmérisme, l'hypnotisme, la théosophie, ou le spiritisme? » Elle y donne une réponse fort claire: « Non, elle ne renferme pas une seule de ces méthodes. Dans la Science divine, les lois supposées de la matière cèdent à la loi de l'Entendement. »
Quand le disciple se tourne sans réserve vers Dieu pour être guidé; quand il reconnaît que les ressources et la loi divines sont accessibles — dans tout ce qu'il entreprend il sera conduit. Les anges de Dieu, les messages de l'Amour sont à jamais présents et subviennent à tous les besoins, soit temporaires soit éternels.
Au jardin de Gethsémané, quand le secours des hommes lui faisait entièrement défaut, Jésus se tourna vers Dieu et dit (Luc 22:42): « Que ta volonté soit faite et non la mienne! » Dans ce cas l'amour désintéressé, l'abdication complète du vouloir humain cédant à la volonté divine donnèrent à Jésus le courage et la force dont il avait besoin. Aussi put-il faire face à la haine de l'entendement mortel; certain que Dieu l'aimait et le guidait, il était soutenu par les anges de Sa présence. Marchant avec confiance et fidélité sur les traces du Maître, nous prouverons combien sont vraies ces paroles de notre Leader (Science et Santé, p. 444): « Pas à pas ceux qui se confient en Lui trouveront que “Dieu est pour nous un refuge et une force, un secours dans les détresses, et Il est fort aisé à trouver.” »