Autrefois le temple passait pour un asile où tous pouvaient chercher refuge. Qu'il soit innocent ou coupable, celui que poursuivait la justice trouvait momentanément un asile s'il se jetait sur les marches de l'église.
Aujourd'hui l'on n'échappe plus aux tribunaux en se réfugiant dans une église; mais le temple de Dieu n'a pas cessé d'être un sanctuaire pour tous ceux qui, avec humilité et confiance, y cherchent la protection, la force. Dès qu'on se joint vraiment à l'Église, on commence à bâtir sur le Roc, le Christ. On commence à s'unir à Dieu, au bien, ce qui produit un sentiment de paix et de sécurité.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy nous donne une définition du mot « Église » où nous trouvons ceci: « La structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède » (p. 583). Cette Église idéale ou purement spirituelle est « un édifice qui est l'œuvre de Dieu, une demeure éternelle qui n'est pas faite de main d'homme » (II Cor. 5:1). Tout ce qui constitue cet édifice est gouverné par l'Amour, le Principe divin; aucun élément négatif ou sans principe n'y trouve place. Avec sagesse, Mrs. Eddy complète en ces termes une définition remarquable: « L'Église est cette institutions qui donne des preuves de son utilité et que l'on trouve ennoblissant la race, réveillant de ses croyances matérielles la compréhension endormie jusqu'à comprendre les idées spirituelles et la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, ou l'erreur, et guérissant les malades. »
Représentée par L'Église Mère à Boston, avec ses filiales — églises ou sociétés — réparties dans le monde, cette institution prouve d'une manière positive que le pouvoir du Christ agit partout. Il fallait que Jésus vînt dans la chair pour nous montrer le Christ sous une forme compréhensible; de même il est essentiel aujourd'hui que l'Église se manifeste sous une forme visible, réveillant les humains et leur faisant voir ce qu'exige l'Amour universel. Pour devenir membre de L'Église Mère, nul ne doit se conformer à certains rites, répéter un credo, se soumettre à des cérémonies. Mais si nous reconnaissons par la Science que nous sommes fils de Dieu, nous pouvons nous unir aux vrais adorateurs, nous efforcer comme eux de mettre en lumière le côté positif de la vie, et amplifier ainsi dans le monde les forces du bien. L'Église du Christ, Scientiste, a pour mission d'évangéliser la conscience humaine. Pour que cette mission s'accomplisse, il faut aider à établir dans le cœur des hommes l'autel de la Vérité et de l'Amour.
A notre époque l'organisation de l'église est indispensable; l'on doit être membre de L'Église Mère et d'une filiale — église ou société — si l'on veut promouvoir activement le salut de chacun et de tous. Pour mettre fin à ce qui semble faux, dépourvu d'amour, sans principe, nous travaillons ensemble dans l'église militante qui présage l'église triomphante. Comme membres de l'église nous pouvons agir de concert avec ceux qui réveillent la pensée et l'élèvent jusqu'à des tâches constructives. Le courage et la foi de disciples à la pensée spirituelle rendent plus fermes nos nobles buts et nous permettent de nous confier sans réserve aux promesses bibliques, réalisables dans la vie de chaque jour. Notre vigilance augmente; dans le champ où nous sommes, nous appuyons sur les lumières et le christianisme pratique.
Ainsi fortifiés par la manifestation de l'unité du bien, nos sommes mieux capables de soutenir autrui et de nous élever plus haut que le péché, les chagrins, les maladies; nous discernons plus clairement l'opération de la volonté divine « sur la terre comme au ciel. » Se déclarer ouvertement pour le bien dans la vie journalière, c'est proportionnellement affaiblir le parti du mal.
Dans son « Sermon dédicatoire, » à la page 2 de Pulpit and Press, notre Leader écrit: « Figurez-vous être dans une place pauvrement fortifiée, que l'ennemi assiège avec fureur. Sortiriez-vous seul pour combattre l'adversaire? Ne renforceriez-vous pas plutôt votre citadelle par tous les moyens dont vous disposez, restant dans ses murs pour la défendre? Nous devrions agir de la sorte comme métaphysiciens et Scientistes Chrétiens. » Il est souvent plus facile de vaincre le mal quand d'autres nous soutiennent. Les efforts concertés donnent du courage; être membres de l'église nous permet de combattre avec assurance l'entendement charnel qui veut s'attribuer du pouvoir.
Pour se joindre à une Église du Christ, Scientiste, il faut accepter et suivre les Articles de foi de L'Église Mère donnés par notre Leader. Le dernier d'entre eux a cette teneur: « Et nous promettons solennellement de veiller et de prier pour que cet Entendement qui était en Christ Jésus soit également en nous; de faire aux autres ce que nous voudrions qu'ils nous fissent; et d'être miséricordieux, justes et purs » (Science et Santé, p. 497). Lorsque dans l'intérêt de tous nous nous engageons à suivre le Christ, à obéir à la Règle d'or, à être « miséricordieux, justes et purs, » nous constatons que ce saint objectif nous élève et nous bénit en même temps.
Nous efforçant d'être des membres dévoués, nous devenons des citoyens meilleurs, des amis plus fidèles, des parent plus sages. Au sein de l'église nous trouvons de solides amitiés et maintes occasions d'exercer l'entraide. Dans une église filiale on peut par exemple enseigner à l'École du dimanche, être membre d'un comité, faire le service d'huissier, siéger au sein du conseil; en exerçant ces fonctions, on fait connaître la vérité à ses concitoyens et l'on prouve son amour envers Dieu et l'homme. Une autre bénédiction due à la qualité de membre, c'est que l'isolement prend fin. Même si nous paraissons être complètement séparés de ceux que nous aimons, quelles que soient la distance où les circonstances, comme membres de L'Église Mère et d'une filiale nous nous sentons entourés, ce qui donne infailliblement de la joie.
Si d'une manière consciente ou inconsciente certains arguments déconseillent la qualité de membre, il faut reconnaître qu'ils ne viennent pas de l'Entendement divin: ce sont les suggestions insidieuses de l'entendement charnel. Ces croyances ont leur source dans le négativisme, les raisonnements humains égoïstes, l'improbité; elles voudraient réduire à néant les forces positives du bien, supplanter l'humanitarisme, nous convaincre que l'on peut jouir des bienfaits sans rien donner en retour. Touchant la parabole du semeur, un élève de Mrs. Eddy fit remarquer que l'orqueil, la crainte, l'ingratitude, les atermoiements sont parmi les oiseaux qui viennent manger la bonne semence.
Quand nous pensons nous joindre à l'église, veillons à ce qu'aucune de ces erreurs ne nous ravisse nos bonnes intentions. Si l'orgueil dit que aimons assister aux cultes dans une Église du Christ, Scientiste, mais que nous ne tenons point à en faire partie, souvenons-nous qu'au cas où chacun adopterait cette attitude il n'y aurait pour nous ni cultes, ni conférences. Si la crainte suggère que nous ne sommes pas assez bons pour devenir membres de l'église, nous devrions sans délai nous préparer à ce grand privilège en étudiant chaque jour les Leçons-Sermons qu'indique le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, ainsi qu'en fréquentant les cultes du dimanche et du mercredi. Nous avons peut-être aussi besoin d'intensifier nos efforts pour nous affranchir d'une faiblesse, d'une mauvaise habitude; de prier avec ferveur pour compter davantage sur Dieu et moins sur la matière. Mais quel que soit l'argument de la crainte, nous pouvons la vaincre en nous plaçant sur le terrain de la Vérité.
Si c'est l'ingratitude qui vient enlever la bonne semence, nous pouvons savoir que notre appréciation du bien ne saurait nous être reprise. Peut-on dire qu'il soit honnête d'accepter année après année les bienfaits de la Science Chrétienne sans vouloir soutenir et défendre ouvertement la Cause? Ayant touché le bord du vêtement de Christ et senti le pouvoir guérisseur de la Vérité révélée en Science Chrétienne, nous ne devrions plus rester simplement oisifs, profitant de ce que cette Science fait pour nous. Avec zèle nous devrions plutôt nous demander: « Que puis-je faire pour la Science Chrétienne, comment montrerai-je ma gratitude en servant mieux cette grande Cause? »
Si ce sont peut-être les atermoiements qui depuis des années nous empêchent de nous joindre à l'église, nous ne devrions plus différer la chose; notre demande devrait être envoyée sans délai pour être prise en considération. Souvenons-nous que la joie d'un foyer religieux nous attend, et que le Père dit toujours: « Venez dans le temple. »
Devenir membre de L'Église Mère ou d'une de ses filiales — ou même de toutes les deux — a souvent pour résultat la guérison. Une personne qui au sujet d'un problème physique eut recours à un praticien s'entendit demander si elle s'était jointe à l'église. Elle répondit qu'elle n'en était pas membre, bien qu'elle fréquentât les cultes depuis plus de trente ans. D'une manière toute naturelle, le praticien lui parla de l'église et montra qu'il importe d'être un travailleur actif. Elle dit alors qu'on n'avait jamais attiré son attention sur ces faits et qu'elle était reconnaissante que le praticien s'intéresse à ses progrès. Tout de suite elle se procura un formulaire de demande d'admission, le remplit, et devint bientôt membre d'une église filiale. Plus tard elle déclara que le jour même où elle avait entrepris les démarches nécessaires, elle avait obtenu la guérison du mal pour lequel on la traitait.
Les Actes des Apôtres nous apprennent que ces premiers chrétiens accomplissaient des prodiges et des miracles nombreux et que « le Seigneur ajoutait tous les jours à l'Église ceux qui étaient sauvés » (2:47). Puisque en général les personnes qui fréquentent régulièrement une Église du Christ, Scientiste, ont éprouvé les effets curatifs et régénérateurs de la Science Chrétienne, ces guérisons-là comme celles dont parle la Bible ne devraient-elles pas engager bien des chercheurs à devenir membres? La porte du temple s'ouvre toute grande, et ceux qui entrent peuvent discerner plus clairement le sanctuaire de la Vérité, de l'Amour, où Dieu Se révèle.
