A notre époque, une foule de vues sont projetées sur l'écran, de sorte qu'on lit moins qu'autrefois. Il faut plus d'efforts pour saisir le sens des mots que pour voir défiler des images; mais les mots peuvent retracer des expériences spirituelles et produire un bonheur ineffable. Les paroles de la Bible ont notamment ce pouvoir — textes qui au cours des siècles ont été merveilleusement conservés pour parvenir jusqu'à nous. Il y eut de longues guerres, des incendies, de terribles ravages pendant lesquels auraient pu se perdre les manuscrits rendant témoignage à la lumière divine. Au seizième siècle, William Tyndale était profondément convaincu qu'on devrait pouvoir lire la Bible; aussi consacra-t-il sa vie à la traduction du Nouveau Testament en anglais, œuvre que l'église interdisait et pour laquelle il fut brûlé vif.
Dans les temps modernes, l'interprétation spirituelle des Écritures fut donnée par une femme qui malgré les persécutions, travailla pour le bien de l'humanité. De nombreuses personnes ont attesté leur guérison du péché, des maladies, de la gêne, de la crainte grâce à la lecture d'un livre fondé sur la Bible — Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne.
Dans l'église traditionaliste qu'elle fréquentait, une dame avait souvent entendu lire la Bible, mais y était restée presque indifférente. Plus tard elle séjourna chez des amis — des Scientistes Chrétiens — qui en été s'installaient de bonne heure sur la pelouse pour lire à haute voix, grâce au Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, la Leçon-Sermon hebdomadaire prise dans la Bible et dans Science et Santé. Elle était debout, écoutant cette lecture, lorsqu'on lui demanda si elle voulait y prendre part. S'installant auprès de ses amis, elle entendit lire les Écritures qui lui semblèrent tout à fait nouvelles. Les versets groupés d'une manière originale se rattachaient tous au même sujet — « Vie »; ils étaient complétés par des passages de Science et Santé, qui les expliquaient et les rendaient lumineux. La visiteuse en éprouva du bonheur; elle entrevoyait le sens de la Parole divine. Jour après jour elle se joignit au groupe qui lisait la Leçon-Sermon, et le dimanche elle accompagna ses amis au culte.
C'était un début, mais la compréhension devint plus ferme lorsqu'elle eut été mise à l'épreuve. La visiteuse fut saisie de violentes douleurs, suggérant qu'un diagnostic immédiat serait peut-être nécessaire. Elle reculait devant cette perspective. Alors son amie lui demanda si elle désirait être traitée en Science Chrétienne et se passer de soins médicaux. C'était un moment critique, mais elle donna une réponse affirmative.
La praticienne arriva. Calmant les craintes de la patiente, elle lui parla du Dieu toujours présent, plein d'amour, qui soutient l'homme créé à Son image, selon Sa ressemblance; elle fit appel à la conscience de la spiritualité, au vrai moi, et dit avec conviction que la croyance de douleur est un rêve mortel. Il fallait comprendre la plénitude de Dieu et voir clairement que le mal n'est rien. Pendant un jour et une nuit, toutes deux cherchèrent le pouvoir divin et s'approchèrent davantage de Dieu; alors la patiente n'eut plus l'impression de souffrir, et le mal n'a jamais reparu. Elle vit combien sont vraies les paroles de Jésus le Christ (Jean 6:63): « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. »
Ayant saisi dans une certaine mesure la vérité, cette dame se joignit à une Église du Christ, Scientiste, et fut très heureuse de rendre service en travaillant au sein de divers comités. Mais son bonheur n'engendrait pas chez elle la suffisance. Elle savait que pour marcher dans la lumière on doit purifier ses pensées, se débarrasser des erreurs vulgaires, des images avilissantes qui viennent à la surface après avoir séjourné dans les régions inférieures du fleuve mental ou de l'entendement mortel. Il faut chasser les suggestions que le mal présente avec insistance. Avoir entrevu la beauté d'une vie consacrée au bien ne saurait suffire; on doit à chaque heure vivre d'après ce modèle, sinon le précieux trésor vous échapperait.
Dans ses efforts, la néophyte fut soutenue par les périodiques Scientistes Chrétiens. Le texte des Leçons-Sermons, The Christian Science Journal, la Christian Science Sentinel et les diverses éditions du Héraut pouvaient être lus avec fruit, car ils encourageaient le penser juste et détournaient l'attention des choses vaines. Envoyés par des personnes appartenant à bien des pays, les témoignages parus dans le Journal, la Sentinel et les Hérauts lui donnaient un sentiment d'amitié véritable. Quant aux éditoriaux, ils présentaient toutes les notes dans la gamme de l'harmonie spirituelle. Ayant toujours sous la main ces publications, la Scientiste n'était point associée aux puissances des ténèbres.
En vérité, il est grand le pouvoir des paroles. Après avoir entendu lire la Bible expliquée par le livre de texte, cette dame les lut elle-même et s'en servit à l'heure du péril ou des tentations; elle put arriver à se connaître comme enfant de Dieu, à rendre témoignage aux faits que Mrs. Eddy exprime en ces termes (Miscellaneous Writings, p. 99): « Considérée séparément, la chose par laquelle Jésus de Nazareth semblait le plus divin était sa foi dans l'immortalité de ses paroles. Il dit: "Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point;" or elles n'ont point passé. Le temps et ses rafales balaient les siècles, mais ne peuvent faire tomber dans l'oubli les paroles du Maître. Elles vivent toujours, et demain se feront entendre plus fortement qu'aujourd'hui. »