Si Jésus n'avait pas laissé de disciples, il n'y aurait probablement aujourd'hui point de christianisme, car ceux qui le suivirent fidèlement aidèrent à introduire et à consigner ce qu'enseignait et pratiquait le Maître. D'après une Concordance de la Bible, le terme « disciple » désigne le plus souvent « ceux qui crurent au Christ pendant sa vie, ou qui plus tard se joignirent à l'Église primitive. »
La qualité de disciple chrétien ne se rapporte pas exclusivement à l'époque où vivait Jésus. Lui-même ne fit point cette restriction. Au contraire, il laissa clairement voir que tous ceux qui suivent ses préceptes sont ses disciples. Luc rapporte cette parole adressée à la foule (14:27): « Quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. » Prise littéralement, elle pourrait signifier que le disciple doit suivre un maître personnel. Néanmoins l'interprétation spirituelle, soutenue par d'autres versets des Évangiles, indique plutôt ce sens: A n'importe quelle époque ceux qui suivent le Christ, la Vérité, sont vraiment ses disciples.
L'Évangile de Jean mentionne trois conditions requises à cette fin. « Si vous demeurez dans ma parole, » affirmait Jésus, « vous êtes véritablement mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » (Jean 8:31, 32). Ses disciples sont ceux qui dans tous les temps demeurent dans sa parole, qui croient à ses enseignements et leur sont fidèles.
Qu'est-ce que la « parole » de Jésus? Ici évidemment le Maître faisait allusion à sa doctrine intégrale, enseignant que Dieu est le bien parfait, tout-puissant — que l'homme et l'univers expriment ou manifestent Dieu d'une façon complète, spirituelle. Les instructions de Jésus comprenaient la manière de déraciner le péché, la maladie, la mort par la compréhension du Christ, de la Vérité. Pour être vraiment son apôtre, il faut accepter tous les enseignements du Christ Jésus qui figurent dans le Sermon sur la montagne, et que lui-même illustra au cours de son ministère par des guérisons remarquables.
Un second critère est mentionné au chapitre treize de l'Évangile selon saint Jean. Là Jésus déclare (verset 35): « C'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres que tous connaîtront que vous êtes mes disciples. » Sans Dieu, l'Amour divin, il n'y a pas d'existence, de guérison, d'harmonie ou de salut. Dans toutes ses œuvres curatives Jésus illustra le pouvoir de l'Amour. « Veux-tu être guéri? » demanda-t-il avec bienveillance au paralytique, avant de le guérir (voir Jean 5:6). Le Maître manifesta l'Amour lorsqu'au jardin de Gethsémané il guérit un des hommes venus pour le saisir — celui dont l'oreille droite avait été coupée. C'était l'Amour qui lors de la Cène l'induisit à laver les pieds de ses disciples afin que ce soit pour eux un exemple. Son amour pratique, qui rendait témoignage à l'Amour divin, est une caractéristique nécessaire au véritable apostolat.
Nous trouvons en outre, au chapitre quinze de Jean, une dernière indication quant à la qualité de disciple, car Jésus parle en ces termes (verset 8): « Voici comment mon Père sera glorifié: c'est que vous portiez beaucoup de fruit, et alors vous serez mes disciples. »
Jésus et ceux qui le suivaient accomplirent des guérisons merveilleuses. Dans tous les cas le mal cédait lorsque le Christ, la Vérité, était mis en œuvre conformément aux instructions de Jésus. La destruction du péché comme aussi de la maladie, l'établissement d'une manière de vivre plus harmonieuse, étaient parmi les résultats obtenus. Aujourd'hui comme alors, les fruits de la spiritualité véritable se manifestent humainement par la guérison, les affections plus riches, le dévouement, la patience, le bonheur, l'ordre, la compassion, la douceur.
Méritons-nous d'être appelés les disciples de Jésus, ceux qui suivent le Christ, la Vérité? Selon le Manuel de L'Église Mère, par Mary Baker Eddy, le mouvement de la Science Chrétienne commença lorsque « à une réunion de l'Association Scientiste Chrétienne, le 12 avril 1879, la motion suivante, présentée par Mrs. Eddy, fut votée: — Organiser une église destinée à commémorer la parole et les œuvres de notre Maître, et ayant pour but de rétablir le christianisme primitif et son élément perdu, la guérison » (Aperçu historique, p. 17). Le vrai Scientiste Chrétien est aujourd'hui l'apôtre des enseignements de Jésus. Il reprend l'œuvre des premiers chrétiens au point même où ils l'ont laissée. La Science Chrétienne exige que l'on guérisse les malades par la prière, et c'est ce que font ses adhérents. Elle veut que nous demeurions dans la parole, les enseignements intégraux de Jésus, avec leur application pratique éliminant le péché, la maladie, les discords; et c'est ce que nous faisons d'une manière croissante. La Science Chrétienne veut que ses adhérents s'aiment « les uns les autres » d'une manière vraiment chrétienne; qu'ils aiment leurs amis, leurs ennemis, les personnes dont la foi et les convictions sont différentes, celles qui appartiennent à d'autres nations, à d'autres races, ou suivent d'autres doctrines. Et ils agissent ainsi.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, le chapitre intitulé « Pratique de la Science Chrétienne » montre d'abord clairement la place de l'Amour dans l'œuvre de guérison. L'une des premières pages de ce même chapitre contient le passage suivant (p. 365): « Si c'est par l'Amour divin que le Scientiste atteint son patient, l'œuvre de guérison sera accomplie en une seule visite, et la maladie s'évanouira en son néant primitif, comme la rosée disparaît au soleil du matin. »
Sommes-nous donc les disciples de Jésus? Chacun de nous doit répondre à cette question. La Science Chrétienne veut que nous soyons les disciples du Maître, et nous méritons ce titre dans la mesure où nous demeurons dans sa parole, où nous nous aimons les uns les autres et portons beaucoup de fruit. Plus s'affirment et s'étendent les qualités qui sont la marque des vrais disciples, plus vite viendra le jour où tous les humains s'uniront pour adorer un seul Dieu et suivre Christ sur le chemin.
A la page 171 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy fait voir en ces termes quels sont les fruits de la pratique chrétienne positive: « Les vrais disciples du Maître se reconnaissent aux signes suivants: les malades sont guéris, l'évangile est annoncé aux pauvres. »