A Ceux qui le suivaient, Jésus le Christ recommanda de veiller. Il leur dit (Matth. 24:43): « Sachez-le bien, si le père de famille savait à quelle heure de la nuit le voleur viendra, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. » A notre époque, il importe beaucoup d'être vigilant si l'on veut atteindre et maintenir la maîtrise spirituelle. Les suggestions ayant trait au péché, aux maladies, à la faiblesse, aux discords de tous genres, tâchent constamment de se faire admettre dans la conscience. Quiconque tient à suivre la route ascendante doit veiller sur ce qu'il pense; il accueillera seulement les pensées qu'il désire voir se manifester dans sa carrière.
La prière nous permet d'être toujours sur nos gardes, car Dieu nous dispense la force et les dons spirituels — la vigilance, les facultés perceptives. Veiller vraiment ne comporte aucun facteur négatif. Montrant la nécessité de la vigilance et la méthode qu'il faut suivre, le Maître disait (Matth. 24:42): « Veillez donc; car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur doit venir. » Si l'on est en garde contre l'empiétement des suggestions malignes, on percevra les pensées angéliques qui viennent de Dieu et l'on pourra les accueillir. Veiller avec persévérance et consécration, cela ne fatigue point le disciple; il se sent plutôt renouvelé spirituellement, car l'esprit et le corps humains trouvent le repos.
Gédéon, pour choisir une armée, prit comme pierre de touche la vigilance. Au livre des Juges (chapitre 7) la Bible nous dit que Dieu chargea Gédéon de délivrer Israël; Il lui ordonna de choisir une petite armée pour vaincre l'ennemi, et lui montra par quelle méthode le triage devait se faire. Dix mille hommes s'étaient réunis, prêts à combattre; mais Gédéon les fit descendre au bord de l'eau afin qu'ils puissent boire. Trois cents d'entre eux prirent de l'eau dans leurs mains et la portèrent à leur bouche. Tous les autres se penchèrent pour boire directement dans la rivière. Les trois cents hommes furent choisis, car ils s'étaient placés dans une position qui leur permettait de rester toujours sur leurs gardes.
Il va sans dire que Gédéon remporta la victoire sans même livrer un combat. Il était sûr que la sagesse divine pouvait toujours guider chacun des Israélites; aussi fit-il cette réponse lorsqu'on voulut l'établir comme gouverneur (Juges 8:23): « Je ne régnerai pas sur vous, et mon fils ne régnera point sur vous; c'est l'Éternel qui régnera sur vous.
Dieu règne vraiment sur ceux qui ne cessent de veiller, car ils extirpent toujours les erreurs de la croyance et leur compréhension spirituelle augmente. Mary Baker Eddy, qui suivait fidèlement le Christ Jésus, découvrit en 1866 la règle positive de la guérison spirituelle. Sa découverte qu'elle nomma la Science Chrétienne repose sur les enseignements de la Bible. A la page 233 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, elle a déclaré: « L'ignorance de soi est la croyance la plus tenace que nous ayons à vaincre, car l'apathie, l'improbité, le péché viennent à sa suite. Le disciple devrait veiller pour se rendre compte de ses erreurs; et si cette veille détruit la paix dans l'erreur, faut-il qu'il soit en garde contre ce résultat? Évidemment non. Notre Maître disait: “Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi;...... et celui qui aura perdu sa vie [son faux sens de vie] à cause de moi la retrouvera.” (Matthieu 10:38, 39.) »
On avait fait appel à une Scientiste Chrétienne pour aider un enfant qui depuis sa naissance souffrait d'épilepsie. Elle résolut de veiller vraiment sur sa propre pensée en ce qui concernait cet enfant. D'après le tableau mortel, bien qu'il fût dans sa quatrième année, il se conduisait comme un bébé. Il ne pouvait ni parler ni se nourrir, et demandait beaucoup de soins. La Scientiste refusa de croire que l'homme, la création du seul Dieu, pût être dans un état aussi pitoyable. Elle ne voulut pas croire que le mal sous une forme quelconque représentât la volonté de Dieu en ce qui concernait cet enfant; sans cesse elle revendiqua pour lui tout ce qui était bon. Elle eut soin de reconnaître que Dieu était son Père et sa Mère, le seul vrai parent dont il pût hériter. Dans l'intervalle d'une semaine l'enfant se guérit. Sa croissance fut si rapide qu'il fallut lui procurer des vêtements d'une tout autre taille. Il se mit à parler et à se conduire d'une manière normale pour un petit garçon de quatre ans.
La vigilance rapporte de très beaux fruits. Être en garde contre les suggestions du mal, — car le mal n'est jamais autre chose qu'une suggestion, — s'attendre toujours à voir s'exprimer l'idée véritable de l'homme, assure la santé, l'harmonie, la paix, le progrès dans tous les domaines. Cette vigilance indique l'unité de Dieu et de l'homme. Un cantique de notre Hymnaire contient ces lignes qui peuvent encourager le disciple vigilant (N° 237):
Dieu veille avec ceux qui veillent ;
Lui, la Vie, Il ne dort pas.
 
    