Quand on en prend l'inverse, les maux des sens physiques peuvent indiquer la perfection, l'harmonie qui sont les qualités fondamentales de l'être véritable. Toute croyance matérielle est un mensonge au sujet d'une idée spirituelle; donc l'inharmonie n'existe que comme la contrefaçon de ce qui est à jamais parfait. Les maladies, la gêne, les discords, l'inimitié, la haine sont les contraires du bien- être, de l'abondance, de l'harmonie, de l'amour, et n'ont qu'une existence chimérique. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé, avec la Clef des Écritures (p. 368): « Le mal n'est que le contrepoids du néant. Le plus grand mal n'est que l'opposé hypothétique du plus haut bien. »
De toute éternité, Dieu voit les choses qu'il a créées dans Son infinie sagesse, Il sait qu'elles sont très bien. Le prophète Habacuc s'adressait à Dieu en ces termes (1: 13): « Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l'iniquité. » Pour le Principe de l'être réel l'inharmonie, les maux, les accidents, la disette n'existent pas. Tout est à jamais beau et bon.
Les épreuves ou les difficultés qui harcèlent les humains peuvent se résoudre quand on les aborde avec courage parce qu'on est convaincu que la solution est déjà présente. Le fait qu'il semble y avoir une difficulté implique l'existence d'une idée éternellement vraie. Toute contrefaçon se rapporte à une chose réelle. Aux pages 60 et 61 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy fait cette remarque: « Chaque croyance matérielle laisse entrevoir l'existence d'une réalité spirituelle; et si les mortels sont instruits dans les choses spirituelles, ils constateront que l'inverse de la croyance matérielle, dans toutes ses manifestations, représente et symbolise des vérités sans prix, éternelles et toutes proches. »
Ces vérités sans prix se trouvent en Dieu, dans la Vérité toujours présente. Pour résoudre les problèmes, si complexes soient-ils en apparence, il suffit de connaître davantage Dieu, la Vérité.
Par ses vues infaillibles et sa démonstration de la Vérité, Jésus mérita le titre de Christ. Il savait que Dieu est la perfection, l'harmonie, l'Amour sans bornes. Il se rendait toujours compte que rien ne manque à l'homme; que loin d'être déchu, il est l'expression parfaite de Dieu, inséparable du divin Père-Mère. Grâce à cette vraie connaissance, le Maître était capable de guérir.
En face d'un homme à la main desséchée, Jésus ne sympathisa point avec le mal; ayant la compassion du Christ, il renversa le tableau mortel pour voir à sa place la présence et la manifestation de la Vérité. Une main sèche, sans force, ne pouvait sembler réelle à Jésus; aussi put-il donner naturellement cet ordre (Matth. 12:13): « Étends ta main. » La Bible dit ensuite: « Il l'étendit; et elle redevint saine comme l'autre. »
Un état sain correspond à un fait véritable et doit avoir existé de tout temps. La maladie est une contrefaçon de la vérité; c'est l'erreur au sujet du fait véritable, mais elle peut être détruite si l'on en voit le néant et que l'on comprenne la vraie perfection de l'homme.
Étudiant la Bible avec zèle, Mrs. Eddy reconnut le fait fondamental de la perfection; elle marcha sur les traces du Maître, Jésus le Christ, et démontra la présence de la santé, de l'abondance, de la paix. A la page 129 de Science et Santé, sous la rubrique marginale « La vérité par inversion, » elle montre comment les disciples peuvent juger correctement une situation quelconque. Elle écrit: « Si vous tenez à connaître le fait spirituel, vous pourrez le découvrir en renversant la fable matérielle, que la fable soit pour ou contre, — qu'elle soit d'accord avec vos idées préconçues ou tout à fait contraire à elles. »
Spirituellement honnête, le Scientiste Chrétien refuse d'accepter le témoignage des sens matériels. Au lieu d'une maladie qu'il voudrait guérir, il reconnaît la présence de la santé, de l'action juste, des fonctions harmonieuses. Prenant l'inverse de la disette apparente, il réalise l'abondance toujours présente. A la place de l'isolement, de la solitude, il voit que l'enfant bien-aimé de Dieu goûte éternellement le chaleureux réconfort de l'Amour, le bonheur qu'apportent les idées spirituelles. Il reconnaît que les accidents sont des choses imposées à la crédulité humaine, car le Principe gouverne l'univers avec une certitude infaillible.
Loin d'admettre que la production soit excédentaire ou la demande trop faible, le commerçant devrait renverser « la fable matérielle et voir que la loi d'égalité opère sans cesse. L'offre et la demande correspondent; cet accord est une loi de l'Entendement à laquelle on peut toujours recourir dans les affaires.
Quant au chômage, c'est une croyance qu'il faut renverser en réalisant avec joie que l'homme s'occupe des affaires du Père céleste; qu'ici même et dès maintenant, il rend témoignage à la présence et au pouvoir de Dieu. Les épreuves de tous genres doivent être envisagées comme les images inverties de la réalité spirituelle déjà proche, plus radieuse et riche en bonheur que ne peut le comprendre la pensée humaine.
Les complications, les intrigues auxquelles donnent lieu les rapports avec autrui, depuis les chicanes enfantines jusqu'aux luttes des peuples, seront vues d'une manière correcte si l'on renverse le témoignage mortel pour reconnaître cette grande vérité: comme fils et filles d'un même Père céleste, tous sont frères, chacun trouvant le bonheur dans la conscience de l'infinie bonté.
Dans un pays où sévissaient l'indigence et les maladies, Jésus le Christ envoya ses disciples prêcher l'évangile du royaume des cieux, toujours proche. Refusant de croire aux peines, ils affirmaient la présence de Dieu, dont ils donnaient la preuve en guérissant les malades, en affranchissant les victimes des sens physiques. A maintes reprises, les disciples mirent en lumière le fait de la perfection, détruisant ainsi les maux qui en étaient l'opposé. A notre époque, cette tâche incombe au disciple chrétien — il doit renverser la fable matérielle. Contrairement au témoignage des sens physiques, il affirme avec une conviction persistante la présence de l'être parfait, ce qui chasse l'erreur et guérit les malades.
Tout problème a sa solution. L'idée véritable doit exister avant qu'elle puisse avoir une contrefaçon ou qu'un mensonge soit formulé à son sujet. En conséquence, prenons courage; avançons vaillamment, afin de réaliser la perfection que Dieu a préparée dès l'origine pour chacun de Ses enfants bien-aimés.