Pour éveiller son peuple à un concept plus spirituel de l'adoration, Malachi le prophète disait (3:10): « Apportez toutes les dîmes au trésor du temple. Qu'il y ait des vivres dans ma maison: mettez-moi à l'épreuve, dit l'Éternel des armées; vous verrez si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et si je ne répands pas sur vous la bénédiction sans mesure! » Chaque jour beaucoup d'entre nous prient le Père pour qu'Il ouvre les écluses des cieux et répande Ses bénédictions. Nous Lui demandons la santé, la prospérité dans les affaires, un foyer plus agréable, de meilleures relations avec notre prochain. Avons-nous premièrement obéi, apportant « toutes les dîmes au trésor »?
A ce sujet l'auteur du présent article étudia sérieusement la définition que donne Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures. Nous y trouvons notamment ceci (p. 595): « Dime. Contribution; dixième partie; hommage; gratitude. » Comme elle en méditait le sens, ces questions se présentèrent: Est-ce que nous contribuons à la paix, aux progrès dans nos familles, nos églises, en société et par conséquent dans le monde? Contribuons-nous plutôt à l'inquiétude, à l'agitation, au sensualisme qui semblent prévaloir aujourd'hui? Elle se rendit compte que la contribution la plus précieuse c'est l'amour — la charité qui pardonne et se montre compatissante, amplifiant chez chacun le bien et dépersonnalisant l'erreur; qui au-delà d'une personnalité humaine voit l'individualité véritable et spirituelle de l'homme, image ou ressemblance de Dieu. Si l'on maintient ce vrai concept de l'homme, les discords et les froissements dont souffre aujourd'hui le monde s'atténueront beaucoup.
Ce raisonnement la conduisit à se demander: « Consacrons-nous le dixième de la journée à sonder les Écritures, à étudier les ouvrages de Mrs. Eddy, pour être des ouvriers sans reproche, dispensant "avec droiture la parole de la vérité"? (II Tim. 2:15.) Pendant des heures on s'occupe du corps, on le baigne, on l'habille, on le nourrit, on lui procure le repos; mais pour contempler Dieu, Sa création, Sa plénitude, Sa bonté, Son pouvoir et l'individualité de l'homme qui L'exprime, on se montre parfois moins généreux. Si l'on y consacrait un temps plus considérable, cela spiritualiserait la pensée. Il en résulterait pour le disciple une santé et une harmonie croissantes, et tous ceux qui sont en contact avec lui recueilleraient des bénédictions.
Il faut voir à quoi ou à qui notre cœur rend hommage — soit à la matière, au sens personnel, aux désirs humains, soit à Dieu. Sommes-nous les serviteurs de mammon ou de Dieu? Jésus le Christ, notre bien-aimé Modèle, pouvait dire (Luc 22:27): « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » Il servait Dieu et ses frères. Il reconnaissait ce que notre Leader exprima plus tard dans Miscellaneous Writings (p. 107): « Quand nous nous élevons plus haut que les brumes illusoires des sens matériels, nous nous rendons mieux compte que tout l'hommage du cœur doit s'adresser à Dieu. »
Notre apport le plus simple consiste à dire « Merci, Père, » chaque fois qu'au cours de la journée un bienfait nous est départi. A la page 3 de Science et Santé, Mrs. Eddy pose cette question significative: « Sommes-nous réellement reconnaissants pour le bien déjà reçu? » Elle répond ensuite: « Alors nous mettrons à profit les bienfaits que nous avons, et ainsi nous serons qualifiés pour en recevoir davantage. »
Nous ne devrions pas accepter avec nonchalance une bonne pensée, une action louable faite par nous-même ou par autrui; loin de la négliger, il faut l'honorer et l'apporter dans le trésor de la conscience. Pour favoriser la guérison, rien n'est plus efficace que la gratitude: elle chasse le découragement et la crainte, elle éclaire les plus sombres recoins de la conscience humaine. Aux prises avec des problèmes physiques, maints Scientistes Chrétiens ont obtenu la délivrance lorsqu'ils manifestaient la gratitude, cette qualité précieuse, indispensable.
Démontrer avec patience les qualités spirituelles — l'amour, la consécration, l'hommage, la gratitude, et cœtera — spiritualise la conscience, de sorte qu'il y a « des vivres » dans notre maison. La spiritualité peut seule nous élever plus haut que les suggestions agressives et nous rendre capables de voir les abondantes richesses, la santé, l'harmonie, la paix, la prospérité que Dieu dispense toujours à l'homme, Son enfant bien-aimé.
Lorsque nous accomplissons nos tâches journalières, il faut prouver qu'en versant nos dîmes nous sommes devenus meilleurs, soit comme amis, comme parents, soit comme membres de l'église ou citoyens. Dans son texte anglais, le cantique 140 de notre Hymnaire montre bien cela:
Si chaque jour tu sanctifies
Ta pensée, ce que tu perçois,
Dieu dans Sa bonté infinie
Répandra des trésors nouveaux.
Chez des amis, dans la nature,
Un reflet du ciel brillera.
Les « écluses des cieux » s'ouvriront, et nous verrons paraître en abondance les résultats de nos dîmes. De plus en plus nous discernerons l'homme tel que Dieu l'a créé — spirituel, parfait, intact — sans rien qui soit en désaccord avec son Père-Mère Dieu dont il est la réflexion complète. Nous aurons moins de craintes, et les suggestions discordantes sous n'importe quelle forme seront mises en déroute parce que nous nierons instantanément la présence des choses dissemblables au bien. Dieu est le bien, Dieu est Tout; donc tout doit être bon. Jusque dans les moindres détails de la vie quotidienne, nous verrons la main de Dieu. Chacun peut apprendre à verser la dîme, à mettre dans sa conscience ou son trésor les qualités qui lui assureront le bonheur et l'harmonie.
Dans un certain cas, l'auteur et son mari durent trouver en quelques heures une somme considérable qui représentait la paie des employés. Vainement l'on avait essayé par toutes les méthodes humaines d'obtenir ou d'emprunter les fonds nécessaires. Les deux Scientistes pensèrent alors avec reconnaissance à la protection de Dieu, à Sa tendre sollicitude au cours des années précédentes. Ils se rappelèrent ces paroles (I Sam. 7:12): « Jusqu'ici l'Éternel nous a secourus. » Ils chassèrent le doute et la crainte auxquels ils ne voulaient pas rendre hommage. D'une manière inattendue, l'argent fut mis à leur disposition: sans en être prié, un membre de la compagnie désira devenir commanditaire et paya en espèces une somme bien suffisante. Ce placement fut avantageux pour lui et pour toutes les personnes en cause.
« Les écluses des cieux » s'ouvrent quand nous apportons au trésor toutes nos dîmes. Les bénédictions abondent. Il faut leur préparer une place, et les dîmes y contribuent.