La nature illustre à chaque instant l'activité sans effort. Songeons par exemple au déroulement d'une feuille, au lever du soleil, à la floraison printanière, aux plantes et aux fruits qui mûrissent, aux légers flocons de neige, aux douces pluies de l'été qui rafraîchissent la terre et la rendent fertile. Moïse pensait peut-être à ces choses lorsque après bien des efforts inutiles, tâchant de convaincre les Israélites que suivre ses enseignements leur apporterait la prospérité, il commençait en ces termes son cantique riche en inspiration (Deut. 32:2): « Que mon enseignement se répande comme la pluie; que ma parole coule comme la rosée, comme des ondées sur la verdure, comme des pluies abondantes sur le gazon. »
Moïse avait sans doute appris par expérience que la douceur, la patience, la tendresse sont bien plus efficaces que la colère, l'impatience, la force de volonté humaine. Il n'aurait guère pu montrer d'une manière plus frappante et plus poétique l'absence de tension ou d'effort dans la révélation des faits divins à la conscience humaine. Salomon exprime la chose en ces termes (Prov. 10:22): « C'est la bénédiction de l'Éternel qui enrichit, et le tourment d'esprit n'y ajoute rien. » La version anglaise de la Bible rend ainsi ce passage: « La bénédiction de l'Éternel enrichit et il ne la fait suivre d'aucune peine. » Au fond, le mouvement sans effort caractérise toutes les choses divines.
L'activité spontanée se fait sentir dans le Sermon sur la montagne, prononcé par Jésus. Pour la conscience humaine, ce discours fut et reste semblable à la douce rosée, à la pluie rafraîchissante. Il montre que par la spiritualisation de la pensée, atteindre au but le plus élevé n'est pas une corvée pénible. Les conseils du Maître s'adressaient avant tout à ceux qui étaient fatigués et chargés. Détournant leur attention des soucis de la vie quotidienne, il donnait en exemple les oiseaux et les fleurs, ignorant les tracas. Le Maître qui observait attentivement la nature, pouvait dire (Matth. 6:26–29): « Regardez les oiseaux du ciel; ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'amassent pas dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit... Laissez-vous instruire par les lis des champs. Voyez comment ils croissent: ils ne travaillent ni ne filent. Cependant, je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux! »
Croire que par cette allusion aux fleurs et aux oiseaux, Jésus indiquait que l'on peut se croiser les bras, ne rien faire et attendre ce dont on a besoin, ce serait une grave méprise. Toutefois plus nous sommes conscients d'être un avec Dieu, moins il sera pénible d'obtenir ce qui est humainement nécessaire. Dans la mesure où le divin occupe notre pensée, nous nous inquiétons moins des circonstances humaines.
Les mortels trouvent souvent que l'existence est pénible, problématique. « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage, » lisons-nous dans la Genèse (3: 19). C'est ainsi que le rêve adamique présente aux humains l'existence mortelle. Son récit qui tient du songe a persisté jusqu'à nos jours, par suite d'un faux concept théologique; et pour la pensée humaine non éclairée, la notion d'un mouvement sans effort paraît être une ironie. En somme si l'on croit que les labeurs pénibles sont inévitables, conformes à la volonté de Dieu, il en résulte chez l'individu un état de fatigue ou d'épuisement qui peut avoir de graves conséquences pour les humains en général.
Nous lisons dans l'Ecclésiaste (1:8): « Toutes choses sont en travail, à ce point que l'homme ne peut l'expliquer. » Qu'est-ce qui est en travail ou laborieux? N'est-ce pas la croyance que l'homme est un mortel séparé de Dieu; que par lui-même il peut faire quelque chose; que pour y parvenir il doit mettre en œuvre la volonté humaine? Ces fausses croyances impliquent l'égoïsme et le désir de passer pour important, facteurs qui rendent encore plus pénible l'activité des hommes.
Ici tel dira peut-être que sans effort ou sans labeur les progrès sont impossibles. Nous répondrons que travailler avec soin ou diligence s'accorde avec l'activité divine. Du reste les efforts s'inspirant d'un bon motif ne sont pas pénibles si l'on permet que la Vérité efface de la conscience tout ce qui est dissemblable à Dieu.
Le Scientiste Chrétien est toujours reconnaissant envers Mary Baker Eddy, car la religion, qu'elle a fondée efface ce qui n'est pas digne d'exister mais ennoblit ce qui mérite de durer. A mesure qu'augmente sa compréhension, il s'élève plus haut que les difficultés; il peut travailler sans effort lorsqu'il saisit son union avec Dieu comme source de tout ce qui est réel. Le Scientiste reconnaît que l'homme spirituel — le seul qui soit — reflète Dieu, donc agit en parfait accord avec Lui. Pour qui comprend cela, aucun bon travail ne peut être pénible.
Grâce à une sainte quiétude, à une humilité véritable, Mrs. Eddy reçut naturellement et sans effort la révélation de la Science divine. A la page 109 de notre livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle déclare: « Cette recherche était douce, calme, soutenue par l'espoir; elle n'était ni égoïste ni déprimante. » C'est bien ainsi que l'intelligence spirituelle et la démonstration devraient venir au Scientiste Chrétien. Le penser et l'action justes enseignés par la Science Chrétienne nous révèlent l'existence dans sa simplicité, son caractère naturel, exempt de complications et de problèmes; au contraire si l'on cultive les penchants matériels on ouvre la porte au dualisme, aux désaccords, aux complications, à l'incertitude.
La Science Chrétienne affirme que l'action universelle de Dieu est reflétée chez l'homme. Cette réflexion est spontanée, exacte, indemne d'opiniâtreté ou d'action personnelle. Loin d'être fortuite elle s'accorde avec la loi. En conséquence l'activité de l'homme est spontanée, exacte, indemne d'opiniâtreté ou d'action personnelle. Jésus le Christ nous a donné le meilleur exemple d'une activité féconde et spontanée. Sa naissance, ses progrès dans la compréhension de Dieu n'eurent rien de pénible, et toutes ses œuvres portent le sceau de la spontanéité. Il changea l'eau en vin, guérit malades et pécheurs, marcha sur les eaux, nourrit les foules épuisées, et même ressuscita les morts — toutes ces choses s'accomplirent sans qu'intervienne l'énergie humaine ou la force de volonté. Jésus le Christ était la réflexion parfaite et limpide de l'Amour divin. Souvent il lui suffisait d'un mot pour vaincre les obstacles. Ce mot exprimait la Parole de Dieu comprenant toute énergie, toute paix et maîtrise.
Grâce aux enseignements de Mrs. Eddy, l'on trouve le point de vue spirituel assurant dans n'importe quel domaine le succès véritable. Notre Leader écrit (Science et Santé, p. 262): « Partant d'un plus haut point de vue, on s'élève spontanément, de même que la lumière émet la lumière sans effort. » La Science Chrétienne dévoile le secret du mouvement sans effort et d'une vie exempte de soucis. Les fardeaux terrestres tombent et l'on voit poindre une époque nouvelle, une ère de liberté glorieuse. Voici comment parle Mrs. Eddy (Poems, p. 12):
« Par Ses grâces sont allégés
Les fardeaux de la vie.
Baisant la croix, je puis aimer
La nouvelle harmonie. »
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug, et recevez mon enseignement; car je suis doux et humble de cœur. Et vous trouverez le repos de vos âmes! Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. — Matthieu 11:28–30.
