Qu'est-ce que la réalite? Cette question concerne chacun de nous. Elle en entraîne d'autres: Qu'est-ce que l'existence, d'où vient ma propre identité? Le savoir empirique, qui se fonde sur le témoignage des sens corporels, n'apporte aucune réponse satisfaisante; mais la Science du christianisme vécue et enseignée par le Maître, Jésus le Christ, nous renseigne d'une manière parfaite. Dans cette Science Dieu Se révèle. L'existence ne peut être comprise par de faibles mortels qui voudraient scruter les vastes régions de la vérité spirituelle, hors d'atteinte pour eux; il faut nous placer au point de vue de l'Entendement, de l'Ego qui, saisissant sa propre grandeur, fait entendre l'universelle symphonie de l'Ame.
Jésus demandait (Marc 8:18): « Ayant des yeux, ne voyez-vous point? » C'était comme s'il avait dit: « Ne voyez-vous pas que toute la création annonce l'Entendement? » L'univers n'est point extérieur à l'Entendement; c'est la révélation de l'Entendement, sa pure expression. Paul écrivait aux Romains (1:20): « Ses perfections invisibles, sa puissance éternelle et sa divinité se voient comme à l'œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. »
Il n'y a pas deux choses différentes, la matière et l'entendement, mais une seule — l'Entendement divin. Ce qu'on nomme matière est une désignation inexacte de ce qui est en réalité l'Entendement. Les humains nomment matière des objets tels que les chaises, les tables, les fleurs, les arbres, les étoiles; mais ils nomment entendement ou esprit l'intelligence qui développa l'idée et fit les chaises, les tables, le jardin. Quant au pouvoir qui a créé les arbres, les fleurs, les étoiles, la connaissance humaine en est ignorante.
Ce concept dualiste d'un univers qui serait en partie matériel en partie mental entraîne l'erreur — les retards, la destructibilité, les limitations. C'est une méprise du raisonnement humain. Selon cette théorie, l'idée d'une chose nécessaire pourrait être instantanée, mais sa mise à exécution est un processus incertain, fastidieux.
La Science Chrétienne démontre que la substance, la forme, la tangibilité sont Entendement; que les objets ou les idées de l'Entendement existent en lui d'une manière subjective; que l'Entendement est Esprit et peut se discerner dans les concepts spirituels indestructibles, omniprésents. Grâce à cette vérité, Jésus pouvait instantanément guérir les malades, nourrir les foules, avoir la somme nécessaire pour l'impôt, et calmer la tempête. Cette même vérité donnait à Moïse la force, « car il tint ferme, comme s'il eût vu celui qui est invisible » (Hébr. 11:27). Tout ce dont nous avons besoin, cette vérité nous l'apporte; elle opère avec la certitude de la loi spirituelle pour ajuster, harmoniser n'importe quelle situation fâcheuse.
Dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Mary Baker Eddy, bien-aimée Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, à jamais Leader de notre mouvement, expose les faits d'une manière frappante (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 505): « L'Entendement divin, non la matière, crée toutes les identités, et ce sont des formes de l'Entendement, les idées de l'Esprit, apparentes seulement en tant qu'Entendement, jamais sous forme de matière inintelligente, ni de ce qu'on appelle les sens matériels. »
L'univers de l'Entendement exprime la beauté de l'Ame. L'Ame, la conscience divine, est l'essence même du sens spirituel, qui ne renferme aucune erreur sensorielle parce qu'il ne peut avoir un sens d'erreur. Ainsi l'Ame constitue l'harmonie, l'immortalité, l'indestructibilité, la permanence, l'éternelle fraîcheur de l'être. C'est dans l'Ame qu'ont leur source la forme, les contours, la couleur, la quantité, la qualité, la variété, la beauté de l'idée que produit l'Entendement. Notre Leader nous invite à contempler avec elle l'univers de l'Ame (voir Miscellaneous Writings, p. 321). Elle dit en outre (ibid., p. 136): « L'éternel, l'infini, auxquels vous avez déjà réfléchi sérieusement, prennent pour moi une telle importance que leur méditation et celle de la foi sincère m'absorbent, et je ne me sens pas le droit de m'en détourner, fût-ce pendant une heure. » Cette contemplation, par la grandeur et la félicité du sens spirituel fait taire le sens matériel, corporel, personnel.
Si l'on se place au point de vue matériel, il est impossible d'expliquer l'univers; en outre, les explications que tâchent de donner les sciences physiques ne nous aident pas à résoudre le problème de l'existence. Seul Dieu, le Principe fondamental de l'univers, peut interpréter celui-ci. Dans cette interprétation spirituelle où l'Ame est substance, les déceptions et les déformations du sens matériel cèdent à l'harmonie de l'être. En outre, dans cette interprétation spirituelle l'être est subjectif; c'est la conscience que l'Entendement a de lui-même, conscience illimitée où la réalité n'a point de bornes. Par ses inlassables recherches, la science physique elle-même conçoit un univers dont l'entendement humain ne peut saisir l'immensité; mais la Science Chrétienne va plus loin encore, puisqu'elle révèle l'infini et sa nature.
Grâce à cette révélation, l'on cesse de croire à tort que l'on est un mortel dont la nature est limitée, tâchant d'entrevoir l'infini; l'on renonce à vouloir comprendre la réalité par l'intermédiaire d'un sens fini. Alors l'Entendement insondable se révèle à la pensée réceptive; et qui peut assigner des bornes à la vision spirituelle, capable de discerner puis de démontrer les trésors que contient l'univers de l'Ame? Dans la vaste symphonie de l'être, l'Ame fait toujours retentir les célestes accords exprimant l'harmonie, l'ordre et la grandeur.
La vision spirituelle accomplit de grandes choses. Il ne faut donc jamais permettre que nous soient enlevés le désir, le temps, l'occasion de réfléchir aux faits spirituels, de méditer en silence, d'étudier sérieusement, dans un esprit de prière, la Bible et les ouvrages de Mrs. Eddy. Ils contiennent des trésors de sagesse, des biens inépuisables, et mettent en lumière la toute-puissance. Ils nous offrent un festin spirituel qui donne pleine satisfaction, une force spirituelle transformant notre vie. La vérité qu'ils révèlent est symbolisée dans la Bible par un arbre dont les feuilles sont « pour la guérison des nations » (Apoc. 22:2). Ce n'est jamais de l'entendement ou de l'intellect humain que dérivent la vision, les succès véritables, la compréhension toujours plus vaste obtenus grâce à l'étude et à la méditation spirituelles.
A mesure que dans le calme sanctuaire de l'Ame l'Entendement déroule les profondeurs de l'être, notre vie, comme celle de notre Leader, peut avoir des résultats que le sens humain jugerait miraculeux; notre mouvement, par une force intérieure, se développera d'une manière remarquable; le monde entier sentira cette impulsion céleste et y répondra, car il s'agit d'un pouvoir divin. C'est l'Amour, le Je Suis, proclamant sa nature et disant (Ésaïe 44:6): « Il n'y a pas d'autre Dieu que moi. »
Le royaume de la réalité spirituelle, l'univers de l'Ame, n'est ni vague ni visionnaire. Il est tangible, réel, présent. Au point de vue scientifique, l'Ego est non pas un sens limité mais l'Entendement; ce point de vue nous présente sous leur vrai jour les objets et les pensées. Mrs. Eddy en parle de la manière suivante (Science et Santé, p. 264): « A mesure que les mortels acquerront des vues plus justes de Dieu et de l'homme, d'innombrables objets de la création, jusque-là invisibles, deviendront visibles. »
Pour démontrer la Science Chrétienne, il importe de comprendre que tout être conscient est l'Entendement divin, qui se connaît dans sa manifestation infinie. L'idée, réflexion de l'Entendement ou de l'Ego, n'est point un ego séparé, une entité possédant en soi le pouvoir de connaître. L'Entendement sait tout; ce qu'il connaît est inclus dans sa propre infinitude et constitue son idée, sa manifestation intelligente. L'Entendement ou l'Ame, c'est la cause, tandis que l'idée est effet. Il y a distinction mais non pas division entre l'Entendement et son idée, sinon tous deux seraient limités, ayant un début et une fin. La conscience infinie que l'Entendement a de luimême constitue tout être véritable et se reflète dans la spontanéité de la création.
Parce que l'unique Ego est l'individualité infinie, celle-ci ne peut être imparfaite, car l'Ame est l'essence même de la perfection. Sur une base humaine, expliquer ou définir l'individualité est chose impossible. L'individualité ne peut se perdre; en effet, ce qui déclare: « Je vis, j'existe, je suis, » c'est le Je Suis inépuisable, annonçant avec joie sa propre existence dans sa manifestation perpétuelle.
Donc rien ne sépare l'homme de l'infini; entre le Principe et son idée, entre l'Amour et son expression, il n'y a ni ligne ni point qui les divise. Toute existence dénote que l'infini proclame sa propre infinitude. Sur cette base, la Science Chrétienne permet de réfuter n'importe quel argument mesmérique suggérant d'une manière agressive les limitations, la pénurie, la crainte, la destructibilité, la mort. D'un bout à l'autre, ce tableau mortel n'est qu'un mensonge du sens corporel et l'Ego ne s'y trouve jamais. L'Amour sans bornes, l'Éternel, l'individualité infinie — l'Ego de notre être — pourrait-il jamais dire: « Je suis fatigué, je suis malade, je manque de souffle, je meurs, ou je suis mort »? Le sens corporel qui transgresse tous les commandements de Dieu, parle peut-être ainsi; mais l'infinitude consciente de toute identité reflète l'éternel JE SUIS, qui ne passe jamais par la mort et n'est point victime des faiblesses matérielles. Pour les humains, la démonstration de cette vérité par la Science Chrétienne produit le rétablissement de l'harmonie, tandis qu'au fait le sens matériel ou l'illusion a disparu devant la consciente réalité de l'Esprit.
Chaque qualité, chaque condition de l'être est inépuisable, car l'Être — Dieu et Son idée — est l'infinité même. Donc la Vie est inépuisable; la santé est inépuisable; le bien est inépuisable; les ressources sont inépuisables. Dans la consciente infinitude de l'Amour il n'y a point de mortels malades ou débiles, point d'êtres à la santé précaire. L'identité spirituelle de l'homme, c'est l'Ame reflétant sa propre harmonie, son bonheur, sa paix, sa perfection, sa lumière, son immortalité. La sensation physique et les limitations matérielles ne font point partie de l'homme.
La Science montre combien il est nécessaire d'abandonner le sens fini, fragile, mortel, d'un moi ou ego séparé de Dieu. L'abandon de ce faux sens n'implique nullement que notre individualité soit absorbée dans celle d'autrui ou en Dieu. L'abandon du faux concept de l'existence et la purification qui en résulte mettent en lumière notre être véritable, l'intelligence, la santé, l'harmonie sans bornes, et l'occasion d'exprimer aujourd'hui ces qualités précieuses.
Selon l'ordre donné par les Écritures, sortons du sens matériel de l'existence, sépa-rons-nous-en, pour que « l'éternel, l'infini » nous devienne toujours plus clair, plus sensible, comme ce fut le cas chez notre Leader. Alors nous revendiquerons notre individualité et notre identité véritable non pas dans le sens matériel mais dans l'Ame; nous prouverons toujours davantage que l'Ego — la Vie, la substance, l'intelligence de notre être — est sans limites, immortel, éternel.
