Dans toutes les Églises du Christ, Scientistes, les réunions du mercredi et le culte célébré le jour des Actions de grâces offrent aux Scientistes Chrétiens l'occasion d'attester publiquement le pouvoir curatif et régénérateur de la Science Chrétienne. Pour ceux qui étudient cette religion, chaque nouvelle journée est un jour d'Actions de grâces; en effet comme Jéhojakin, roi de Juda, ils ont été tirés de leur prison et ne portent plus le vêtement des captifs. Parlant de ce prince, la Bible nous dit (II Rois 25:30): « Le roi pourvut constamment à son entretien journalier tout le temps de sa vie. »
Comme il doit être reconnaissant le Scientiste Chrétien qui, au moins dans une certaine mesure, est libéré de la prison — du faux sens de vie dans la matière — et se trouve dans le royaume des réalités spirituelles où, selon le témoignage du Psalmiste, l'amour et la miséricorde de Dieu nous comblent chaque jour de bienfaits.
Les humains ont parfois l'impression que Dieu les abandonne ou qu'ils n'ont guère sujet d'être reconnaissants. Le disciple devrait immédiatement reconnaître le sens de ces pensées agressives: elles dénotent qu'il a cessé de mettre vraiment en pratique sa religion. D'après la croyance, il s'est lui-même séparé du bien toujours présent dont les ressources sont infinies. Comme l'enfant prodigue, il doit se réveiller, laisser derrière lui les faux attraits de l'apathie ou du matérialisme pour revenir à la maison du Père, riche en bénédictions telles que la santé, la joie et la paix.
La gratitude et l'amour accompagnent sans cesse le Scientiste Chrétien qui chaque jour recherche fidèlement le vrai sens de son indestructible union avec Dieu, avec l'Esprit, car il est l'enfant bien-aimé de l'Amour. La gratitude peut-elle faire défaut si dans un esprit de prière l'on médite ces grands faits: la toute- puissance, l'omniprésence de l'Ame, son amour infini et sa tendre sollicitude pour sa création parfaite? Peut-on manquer de reconnaissance si l'on approfondit le fait que Dieu s'occupe perpétuellement de l'homme, qui ne possède ni intelligence ni qualité en dehors de l'Éternel?
Mary Baker Eddy nous donne l'assurance que Dieu dans Sa bonté prend soin de nous, car elle écrit (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 5): « Entièrement séparée de ce songe mortel, de cette illusion et déception des sens, la Science Chrétienne vient révéler l'homme en tant qu'image de Dieu, Son idée, qui coexiste avec Lui — Dieu donnant tout, et l'homme ayant tout ce que Dieu donne. »
En ce qui nous concerne, revendiquons-nous chaque jour cette vérité? Sommes-nous heureux et reconnaissants de ce que le sens matériel des choses ne constitue jamais la réalité de l'être, et de ce que nous sommes vraiment les fils de Dieu, l'objet immédiat de Son amour? S'il en est ainsi, cet amour nous remplira d'une gratitude que nous exprimerons non seulement en paroles, mais aussi par des actes exempts d'égoïsme.
Sachant que Dieu prend toujours soin des Siens, exprimant la reconnaissance au sujet de Son infinie bonté, Jésus put nourrir les foules et ressusciter Lazare, qui sortit du tombeau. Le Maître fit voir que la gratitude joue un rôle important comme base de la guérison; en effet, après avoir rendu la santé à dix hommes atteints de la lèpre, il loua le seul d'entre eux qui était revenu sur ses pas pour donner gloire à Dieu au sujet de sa guérison.
Dans un article sur la fidélité, Mrs. Eddy pose cette question (Miscellaneous Writings, p. 339): « As-tu un ami, et négliges-tu d'en être reconnaissant? » Chacun de nous a un ami « plus attaché qu'un frère » — un ami et un Sauveur absolument sûr. C'est le Christ toujours présent qui rend témoignage à notre inséparable union avec Dieu, à notre filialité divine. Il suffit de faire appel au Christ, à l'assurance infaillible et constante que l'homme est à jamais parfait, intégral, pour recevoir dans leur plénitude les biens que l'Amour a prévus pour nous.
Le Christ est toujours proche, prêt à nous donner les idées nécessaires pour réprouver les mensonges mortels et mettre à leur place le témoignage spirituel. Sommes-nous pauvres? Le Christ nie cette croyance, car la bonté et les ressources du Père sont sans limites. Sommes-nous malades? Le Christ rend ce témoignage: « Tu es indemne. » Sommes- nous inquiets, troublés, remplis de crainte Le Christ nous assure que sa paix est avec nous, qu'elle nous soutient. Écoutons toujours le témoignage du Christ. Ne cessons jamais d'être reconnaissants au sujet du fidèle ami — l'individualité véritable de l'homme — que nous révéla notre bien-aimée Leader par sa découverte et sa démonstration de la Science du Christ, ou du christianisme pur.
Un remarquable exemple d'amour et de gratitude nous est présenté dans la Bible au sujet de Marie-Madeleine, dont Jésus avait, chassé sept démons d'impureté. Elle appréciait l'influence du Christ exercée par le Maître, et sa reconnaissance n'était point passive. Sa gratitude se traduisit par des actes dès le moment où cette femme fut convertie et jusqu'à la résurrection. Elle s'était rendue chez le pharisien qui, ayant invité Jésus, ne lui avait pas montré les égards que prescrivait la coutume — l'on donnait de l'eau pour les pieds et l'on oignait d'huile la tête. Marie-Madeleine apportait un vase précieux, plein de parfum; elle baigna les pieds de Jésus, les essuyant avec ses cheveux. Avant même d'être guérie, elle exprimait l'humilité, l'amour et la gratitude concernant l'esprit du Christ! Faisant allusion à cela, Mrs. Eddy donne l'explication suivante (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 367): « C'est bien là ce que signifie rechercher la Vérité, le Christ, non pour "les pains et les poissons," ni comme le pharisien, avec l'arrogance du rang et un étalage d'érudition, mais comme Marie-Madeleine, du sommet d'une pieuse consécration, avec l'huile de l'allégresse, et le parfum de la gratitude, avec des larmes de repentance et avec les cheveux qui sont tous comptés par le Père. »
Avec « le parfum de la gratitude! » A l'époque des Actions de grâces comme en tout autre temps, puissent l'amour et la gratitude des Scientistes Chrétiens que Dieu comble de Ses dons, être non seulement sentis mais exprimés dans les œuvres de la vie quotidienne. Puisse le parfum de leur amour et de leur reconnaissance être si pur, si excellent, que son odeur remplira toute la terre et qu'il en résultera des bénédictions. Ainsi ceux qui sont prêts à recevoir les dons du ciel seront attirés par cette fragrance, et se rendront à l'invitation que leur adresse le Christ (Matth. 11:28): « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. »