Dans les écrits de saint Jean nous voyons la fidélité, l'obéissance, la pureté mentale qui caractérisaient ce disciple du Maître, dont la pensée était spirituelle. Son Évangile et ses épîtres montrent bien qu'il comprenait la mission du Christ Jésus et la portée spirituelle de ce qu'enseignait le Maître. Les paroles et les œuvres de Jésus étaient si profondément gravées dans la conscience de l'apôtre qu'après un demi-siècle d'intervalle il en présenta dans son Évangile la substance même.
Durant les trois ans passés avec Jésus, Jean développa les qualités spirituelles qui lui permirent de résister à la pression qu'exerça l'entendement mortel quand le Maître fut trahi et crucifié. Au cours des années suivantes, alors qu'il travaillait dans les églises de Jérusalem et d'Éphèse, l'apôtre continua de croître spirituellement pour arriver à la stature dont parle Mary Baker Eddy à la page 350 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, où elle déclare: « Pour comprendre toutes les paroles de notre Maître, telles qu'elles sont rapportées dans le Nouveau Testament, paroles infiniment importantes, ses disciples doivent parvenir à la stature d'homme parfait en Christ Jésus, ce qui leur permet d'interpréter sa signification spirituelle. » Grâce à ces progrès spirituels, Jean fut capable d'exposer dans son Évangile ce qu'avait enseigné Jésus.
A un âge avancé, l'apôtre fut exilé dans l'île de Patmos; mais en lisant ce qu'il écrivit alors, on n'y trouve aucun indice de rancune ou de pitié égotiste. Pendant les longs mois de cet exil, Jean reçut les visions spirituelles qu'il a décrites dans l'Apocalypse. Au chapitre premier (verset 10) nous lisons: « Je fus ravi en esprit, le jour du Seigneur. » Cette révélation vint à Jean par le sens spirituel, et ce même sent doit se développer chez nous si nous voulons comprendre le message. A diverses reprises, Jean nous assure que les forces de Dieu, du bien, vaincront les croyances agressives de l'entendement charnel, et que nous arriverons tous à reconnaître la suprématie de la loi divine.
Bien qu'écrite au début pour les sept églises d'Asie, l'Apocalypse est applicable de siècle en siècle pour ceux dont la pensée est spirituelle. Son message nous aide à comprendre ce qui se passe aujourd'hui dans le monde. Comme le savent les Scientistes Chrétiens, les troubles sérieux qui bouleversent aujourd'hui le monde indiquent seulement la résistance de l'entendement charnel: il s'oppose à la Vérité qui met l'erreur à nu pour qu'elle se détruise. Nous savons en outre qu'au cours de ces temps difficiles la Vérité protégera tout ce qui est bon dans la conscience humaine.
Avant de quitter ses disciples, Jésus leur promit d'envoyer le Consolateur, « l'Esprit de vérité. » Depuis des siècles les chrétiens ont attendu la seconde apparition du Christ ou de la Vérité; et l'Apocalypse décrit la manière dont cet avènement devait se produire. Au chapitre 10, Jean mentionne « le petit livre » ouvert dans la main de l'ange, accessible à chacun. De nos jours, cette prophétie a trouvé son accomplissement. Si l'on étudie la Science Chrétienne, on sait que le livre ouvert tenu par l'ange symbolise la révélation de la Vérité qu'a fait connaître la Science Chrétienne. Obéissante aux ordres de Dieu, pleine d'amour envers l'humanité, notre Leader révéla le Consolateur promis, la seconde apparition du Christ qu'avait prédite le Révélateur.
Au chapitre douze, l'Apocalypse contient encore d'autres passages qui dépeignent la seconde apparition du Christ ou de la Vérité. Ici Jean se sert d'un nouveau symbole: une femme en proie aux douleurs de l'enfantement met au monde l'enfant mâle qui devra gouverner toutes les nations. A ce sujet, notre Leader écrit (Science et Santé, p. 561): « La femme dans l'Apocalypse symbolise l'homme générique, l'idée spirituelle de Dieu; elle illustre la coïncidence de Dieu et de l'homme en tant que Principe divin et idée divine. » L'enfant c'est le saint Consolateur ou la Science divine que Jésus avait promis d'envoyer. Suivant la révélation de Jean, cela viendrait par la pensée féminine, et la découverte de la Science Chrétienne accomplit cette prophétie.
Les quatre Évangiles sont en quelque sorte les biographies du Christ Jésus. Selon les exégètes, l'Évangile de Jean fut écrit vers l'année 90 de notre ère, longtemps après les trois autres qu'avaient déjà reçus les églises. Jean rapporte bien des entretiens de Jésus avec ses disciples concernant la paternité de Dieu et la fraternité des hommes. La mission du Christ est expliquée: c'est le Chemin, la Vérité, la Vie, le cep dans lequel tous doivent demeurer.
Le quatrième Évangile fait souvent ressortir la compassion du Maître en face des problèmes humains. Elle est mise en lumière au chapitre quatorze, où Jésus parle à ses disciples et les prépare à la grande épreuve de sa crucifixion. Il les rassure comme un père consolerait les enfants qu'il va bientôt quitter. Dans tout ce qu'il enseignait, Jésus exprimait l'amour de Dieu. Jean suivait avec fidélité l'exemple du Maître, il mettait toujours en pratique les préceptes divins; aussi lorsque plus tard il écrivit ses épîtres, il déclara que Dieu est Amour, il exhorta les chrétiens à s'aimer l'un l'autre afin de prouver qu'ils aimaient vraiment Dieu. Nous lisons dans sa première épître (4:21): « Nous avons reçu de lui ce commandement: Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. »
D'après les épîtres de Jean, Jésus le Christ ne se contenta pas d'enseigner que Dieu est notre Père à tous; sans aucun doute, ses explications firent entrevoir aux disciples la nature spirituelle de l'homme créé à l'image, à la ressemblance de Dieu. Il leur apprit à revendiquer leur identité spirituelle. Dans sa première épître, Jean pouvait dire (3:1): « Voyez de quel amour le Père nous a aimés, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Nous le sommes en effet; si le monde ne nous connaît pas, c'est parce qu'il ne l'a pas connu. » Il ajoute ensuite, pour appuyer sur cette pensée capitale: « Mes bien-aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu. »
Le monde chrétien doit beaucoup à ce disciple non seulement à cause de ses écrits, mais parce qu'il démontra lui-même ce qu'avait enseigné le Conducteur. Dans ses épîtres nous voyons l'idéal spirituel de cet amour universel, suivant de près l'exemple qu'avait donné Jésus le Christ.
Grâce à la découverte de la Science Chrétienne, les enseignements du Maître s'avèrent pratiques. Cette Science dissipe le mystère qui semblait entourer les paroles et les œuvres de Jésus. Parce que c'est une Science, elle rend claire la méthode divine; elle montre en outre comment on peut suivre en toute humi'ité le grand Nazaréen et produire par la guérison chrétienne les fruits de l'obéissance. Nous efforçant de suivre le Maître dans l'œuvre sainte qui consiste à guérir le genre humain, il nous faut apprendre à aimer, à pardonner, à supporter comme le fit Jean, le bien-aimé disciple.
Il importe au plus haut point que nous soyons fidèles, obéissants, que notre cœur soit pur; Mrs. Eddy nous y exhorte en ces termes dans son Message to The Mother Church for 1902 (p. 18): « Aucune mésintelligence, aucune rivalité, aucune fraude n'entre dans le cœur qui aime comme Jésus aimait. Mais le faux sens de l'amour, tel un ruisseau pendant les chaleurs, s'épuise bientôt. » A la page suivante, elle ajoute: « Le grand Maître triompha dans les flammes de l'adversité. Donc, Scientistes Chrétiens, ayez confiance, et vous apprendrez que la Science divine glorifie la croix et récompense quiconque se joint à notre Sauveur dans sa vie d'amour. »
