Dans le monde du commerce et de l'industrie, la lutte pour l'existence rend parfois difficile une collaboration harmonieuse entre plusieurs firmes ou entre patrons et employés. La raison humaine soutient l'inharmonie en disant qu'aucune entreprise ne peut prospérer sans une certaine dose d'égoïsme. Pour élucider cette question, il faut avoir le courage d'appliquer en affaires la Règle d'or: « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous aussi faites-le pour eux » (Matth. 7:12). Agissant de la sorte, le commerçant, l'industriel obtiendront de bons résultats et sauront qu'agir en chrétien est dans l'intérêt de tous.
On constate souvent dans la vie journalière que la nature d'une personnalité marquante semble être réfléchie par son entourage. Nous avons peut-être vu par exemple qu'un patron qui pense surtout à son propre intérêt, qui n'a guère de sympathie pour ses subordonnés et montre peu d'égards envers autrui, provoque le déplaisir, l'envie et la méfiance. Dans une atmosphère pareille, l'entente et la coordination du travail ne sont point faciles. Si au contraire le patron exerce envers tous la bonté, la patience et la charité, l'harmonie prévaut; chacun s'efforce de faire prospérer l'entreprise.
La Science Chrétienne est particulièrement efficace pour établir entre les hommes des relations amicales. Elle montre comment on y parvient en spiritualisant sa pensée, en prenant pour base l'harmonie du Principe divin, du seul Entendement infini.
Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 467): « Il faudrait bien comprendre que tous les hommes ont un Entendement, un Dieu et Père, une Vie, une Vérité et un Amour. L'humanité deviendra parfaite dans la mesure où ce fait sera manifeste, les guerres cesseront et la vraie fraternité des hommes sera établie. » Lorsque nous comprendrons que notre individualité spirituelle et celle de nos frères reflètent la nature divine, nous serons affranchis des faux concepts et des malentendus que provoque le sens matériel. Quand on obéit à la Règle d'or, l'égoïsme fait place au dévouement, la méfiance à la confiance; l'envie et la jalousie cèdent à la bonté.
De plus la Science Chrétienne démontre que toutes les capacités sont inhérentes à l'Entendement parfait qui ne renferme ni défauts ni limitations. Comprendre cette vérité développe les talents, les qualités désirables qui à leur tour produisent dans notre travail et notre vie des résultats meilleurs. A la lumière de l'Entendement divin, de l'Amour, nous voyons qu'en réalité la nature de l'homme est non pas mauvaise, égoïste, mais bonne et noble.
Ainsi grâce à la Science Chrétienne les hommes peuvent penser conformément au Principe divin et reconnaître leur individualité spirituelle. Mais celui qui étudie la Science Chrétienne ne doit pas se contenter d'acquérir des connaissances théoriques; il s'efforcera de saisir les vérités qu'elle enseigne jusqu'à ce qu'il en soit absolument convaincu et puisse les démontrer. Pour parvenir à ce résultat il faut mentalement nous détourner de tout ce que croit l'entendement mortel. Alors nous pourrons prendre conscience du fait que nous reflétons l'Entendement.
A la page 185 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy donne cette explication: « Le renoncement volontaire à tout ce qui constitue un homme prétendu matériel, l'admission et la réalisation de son identité spirituelle comme enfant de Dieu, c'est la Science qui ouvre les écluses mêmes du ciel — d'où le bien pénètre dans chaque avenue de l'être, purifiant les mortels de toute souillure, détruisant toute souffrance, démontrant l'image et la ressemblance véritables. »
Dans une ville de grandeur moyenne, un Scientiste Chrétien fut chargé de remettre en bon état les entreprises municipales de l'électricité, du gaz et des eaux, qui s'étaient beaucoup détériorées. Étant donné leur condition, le manque d'argent et surtout l'attitude négative et peu bienveillante des ouvriers, la solution du problème exigeait une entière consécration, un labeur fait avec dévouement dans l'intérêt de tous. Les hommes qui travaillaient sous ses ordres pensaient moins à ses capacités et à ses connaissances qu'à son attitude envers eux. Le groupe n'avait été maintenu que par des liens extérieurs et n'avait point de cohésion profonde, véritable; la bonne volonté qui rend possible le travail d'équipe était absente, ainsi que la joie des réalisations et la conscience d'une tâche bien faite.
Le Scientiste Chrétien s'efforça d'aider là où il le fallait, car il reconnut que seuls l'esprit d'entraide et l'amour fraternel actif lui permettraient d'obéir à la Règle d'or. Les hommes sentirent bientôt que le chef avait pour eux de la sympathie, aussi furent-ils prêts à travailler autant qu'on le désirait. L'état matériel des usines et le moral des hommes s'améliorèrent constamment. Le Scientiste tâchait d'agir avec humanité et de voir toujours l'individualité véritable de ses aides en tant que réflexion de Dieu. Cette attitude produisit des bénédictions qui dépassaient son attente. Les ateliers reprirent vie, et les profits augmentèrent d'année en année.
A la grande joie du Scientiste, tous les ouvriers sans exception devinrent ses amis. Ils prirent l'habitude de s'aider et de se soutenir mutuellement. Lui-même fut en bonne santé pendant cette longue période; au cours des vingt années durant lesquelles il travailla pour la ville, il ne fut jamais absent pour cause de maladie. Il eut donc la preuve de ce fait: Obéir à la Règle d'or rend meilleures les conditions sociales, augmente la joie qu'apporte le travail, permet de produire davantage et de collaborer harmonieusement.
La Science Chrétienne révèle que les occasions favorables sont infinies parce que l'homme, image et ressemblance de Dieu, demeure dans le royaume de l'Entendement illimité. Si l'on accepte les faits de l'être spirituel et qu'on exprime l'amitié, le dévouement, la confiance, la joie; en d'autres termes, si l'on obéit à la loi de l'Amour — le bonheur et le succès prévaudront dans les affaires. Mrs. Eddy nous en donne l'assurance lorsqu'elle écrit dans Miscellaneous Writings (p. 267): « La cause qui prépare et détermine toutes les défaites et toutes les victoires sous le soleil, repose sur cette base scientifique: l'action qui obéit à Dieu spiritualise nos mobiles et nos méthodes, qu'elle couronne de succès. »
