La Science Chrétienne montre comment chacun de nous peut voir et sentir dans sa vie la beauté, la grâce, par des méthodes non matérielles mais spirituelles. Cette Science nous dit qu'il ne faut point chercher la beauté dans la matière ou dans les conditions matérielles, car celles-ci n'ont aucune réalité puisque Dieu, l'Ame, est Tout: dans Son rayonnement éternel se reflète la plénitude de la perfection. La spiritualité et non pas son contraire matériel représente la voie qui mène aux réalisations véritables. La spiritualité n'indique pas un triste dépouillement, mais la plénitude; lorsqu'on se détourne des illusions du sens matériel pour s'attacher aux faits de l'Ame, c'est là un gain, une rédemption, plutôt qu'une perte ou un appauvrissement.
La vie de ceux qui renoncent au faux sens matériel de l'existence pour admettre que Dieu, l'Ame, est leur Vie, ne saurait être aride; elle est heureuse, productive, car l'Ame répand sur tous la splendeur de la beauté, de l'immortalité et la gloire de l'être spirituel. La vaste création de l'Ame est parfaite, reflétant la beauté divine impérissable. Rien ne peut en gâter le charme car l'Amour divin est le seul pouvoir; par conséquent il n'existe rien qui puisse léser ou détruire ce que Dieu crée.
La couleur est un attribut de l'Ame et ses divines nuances animent tout l'univers. Les couleurs infinies de l'Ame ne pâlissent jamais; elles sont impérissables; rien ne voile leur beauté ou ne ternit leurs nuances, car Dieu en est la source. Les créations de Dieu ne sauraient perdre leur fraîcheur et ne peuvent s'assombrir. Quand l'Apocalypse décrit la cité sainte, la nouvelle Jérusalem, n'est-ce pas là un tableau symbolique de la bonté et du charme spirituels qui caractérisent la conscience divine parfaite? La Bible nous dit que cette cité est « resplendissante de la gloire de Dieu. Son éclat est semblable à celui d'une pierre précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal » (Apoc. 21:10, 11).
Il est impossible qu'un Dieu parfait crée la laideur. L'Entendement parfait doit s'exprimer dans des idées parfaites; les formations de l'Ame doivent être harmonieuses et symétriques. Toutes les identités se trouvent dans l'Ame qu'elles reflètent invariablement. D'où viennent donc la laideur apparente, la difformité, le déclin qui semblent se présenter à nous d'une manière constante? La Science Chrétienne affirme que n'étant point formés par l'Ame ou créés par Dieu, ils sont irréels; leur existence est purement hypothétique — c'est une illusion des prétendus sens physiques. Leur nature illusoire est démasquée puis détruite par les faits de l'Ame. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures Mary Baker Eddy nous donne cette explication (pp. 243, 244): « Étant donné que Dieu est bon, et qu'il est la source de tout être, Il ne produit pas la difformité, soit morale, soit physique; donc une telle difformité n'est pas réelle, mais elle est l'illusion, le mirage de l'erreur. La Science divine révèle ces grands faits. Sur leur base Jésus démontra la Vie, parce qu'il ne craignait jamais l'erreur, et ne lui obéissait jamais sous quelque forme qu'elle se présentât. »
L'Ame étant Dieu, il ne peut y avoir qu'une Ame, et sa réflexion doit être l'homme et l'univers. Sur le plan humain il faut revendiquer cette Ame divine comme étant nôtre et la refléter toujours davantage dans notre carrière. Purifier la pensée, la spiritualiser, demande des efforts constants et sérieux, qui s'exprimeront par une conscience sanctifiée et une conduite bien réglée.
Dans la mesure où grâce au sens spirituel nous percevons que Dieu est notre Ame et reflétons ainsi d'une manière plus complète la beauté de la sainteté, nous prenons toujours mieux conscience de l'infinie splendeur qui nous entoure. Plus le sens spirituel se développe plus la terre devient belle à nos yeux. Lorsque augmente notre compréhension de l'Ame, nous remarquons davantage les variations de la lumière, les nuances diverses, la noblesse des montagnes, le brillant reflet des eaux, la beauté des arbres, le charme des fleurs. A la page 264 de Science et Santé, Mrs. Eddy nous donne cette assurance: « A mesure que les mortels acquerront des vues plus justes de Dieu et de l'homme, d'innombrables objets de la création, jusque-là invisibles, deviendront visibles. » Nous comprendrons toujours mieux ce qu'elle écrit dans Miscellaneous Writings concernant la beauté de l'univers perçu par les sens, et nous dirons comme elle (p. 87): « Je chéris votre promesse; et tôt ou tard je connaîtrai la réalité, la substance spirituelle — forme, lumière et couleur — de ce qu'actuellement j'aperçois à travers vous d'une manière indistincte; et connaissant cela, je serai satisfait. »
La beauté spirituelle infinie nous environne de toutes parts. Nous n'avons point à rendre pour ainsi dire l'univers plus beau; mais il nous faut exprimer davantage l'Ame, et dans ce rayonnement prendre mieux conscience de la beauté réelle qui existe. Il ne s'agit pas de rendre plus belle la matière. Celle-ci, même lorsqu'elle paraît magnifique aux sens matériels, est toujours un concept erroné et n'a rien de commun avec la beauté véritable. Le suave coloris d'une rose ne réside pas dans cet objet matériel. Son parfum exquis, sa grâce, son charme profond se trouvent dans l'Entendement, non dans la matière; revendiquer cette Ame, cet Entendement et l'accueillir comme nôtre, permet d'entrevoir la beauté réelle, la radieuse lumière de l'Ame divine. La rose n'a guère d'attrait pour quelqu'un dont le sens spirituel n'est pas développé. Pour une autre personne qui, grâce à sa spiritualité, reflète davantage l'Ame, la rose est d'une beauté extraordinaire. La beauté, le charme sont toujours en Dieu, l'Ame de l'homme, et ne peuvent être dans la matière.
La beauté de l'Ame est éternelle. Le rayonnement de l'Ame divine est une grâce impérissable qui ne vieillit jamais, ne se délabre pas, mais se développe sans cesse dans des vues nouvelles et plus hautes exprimant la splendeur et la magnificence divines. A mesure que notre pensée se spiritualise, notre pureté rayonnera davantage tout autour de nous. La glorieuse lumière que le soleil verse sur les splendeurs du monde symbolise le gouvernement de l'Ame. Sur tout ce qu'elle voit, l'Ame répand sa beauté radieuse.
A cette lumière sublime le sentiment d'inimitié s'efface comme toutes les autres pensées mauvaises, tandis que nos amis paraissent plus charmants que jamais. Si nous réfléchissons la beauté de l'Ame, notre foyer deviendra toujours plus attrayant, et nous ne tolérerons point les ombres de la vétusté et de la détérioration. Grâce à la beauté de l'Ame nos églises sont remplies de lumière; elles prennent une fraîcheur nouvelle et s'enrichissent de teintes harmonieuses.
Quand on s'efforce sans relâche de spiritualiser la pensée et de comprendre le rapport unissant l'homme à Dieu, l'on voit toujours davantage le glorieux rayonnement de l'Ame, sa beauté et sa majesté éternelles, sa lumière et son charme ininterrompus, réfléchis dans les riches couleurs et les formes exquises. Alors l'expression de notre visage manifestera la paix et la douceur de l'Ame; notre sourire et notre voix laisseront entrevoir la joie et le bonheur de l'Ame; sa grâce et son élégance se manifesteront par un extérieur agréable, des vêtements choisis avec goût; la tendresse et la pureté de l'Ame apparaîtront dans des manières polies et gracieuses.
Qui, mieux que Jésus le Christ, exprima la beauté de l'Ame? Ses guérisons, sa douceur, sa force inaltérable, sa bienveillance, ses paroles pleines de grâce et de beauté étaient en quelque sorte le rayonnement de l'Ame, de Dieu. Quelqu'un qui connaissait notre bienaimée Leader en a parlé de la manière suivante (We knew Mary Baker Eddy, Deuxième Série, pp. 14, 15): « Le mot “limpidité” semble exprimer mieux que tout autre l'impression que m'a laissée Mrs. Eddy... C'est pour moi une bénédiction d'avoir vu ce rayonnement de l'Ame, cette gloire de l'immortalité qui ne subit point les ravages du temps. »
Quand nous nous efforçons de réaliser davantage ce rayonnement de l'Ame, nous pouvons répéter avec toujours plus de compréhension ces paroles du Psalmiste (Ps. 90:16, 17): « Que ta puissance éclate aux yeux de tes serviteurs, et que ta gloire resplendisse sur leurs enfants! Que la bienveillance de l'Éternel notre Dieu repose sur nous! »
