Si les relations humaines sont pénibles, inharmonieuses, cela est dû à la fausse croyance que l'homme est matériel. Ce concept de l'homme produit la mésentente, la crainte, l'égoïsme, la pénurie et la croyance à plusieurs entendements. Dans le récit allégorique d'une création matérielle, Caïn tue Abel. Il commet ce meurtre parce qu'il croit que Dieu agrée l'offrande de son frère plutôt que la sienne. Se méprenant sur la nature de Dieu et de l'homme, il s'imagine que son frère et lui-même sont des créatures pétries d'argile; il ne reconnaît pas sa propre faiblesse morale. Il en résulte la jalousie et le désarroi mental qui le poussent à tuer l'objet de sa haine.
Au sujet de ce drame, Mary Baker Eddy déclare (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 541): « Jaloux du présent de son frère, Caïn cherche à tuer Abel, au lieu de faire, lui aussi, une offrande qui soit un tribut plus digne du Très-Haut. » Que de fois l'on pourrait éviter la mésentente et ses tristes effets si les hommes apprenaient à rendre gloire à Dieu! Ils trouveraient ainsi la paix et le succès véritable en agissant dans l'intérêt de leur prochain au lieu de ne chercher que leur propre avantage. Reconnaître avec gratitude que Dieu aime toutes Ses idées et en prend soin d'une manière impartiale, universelle, cela prévient et guérit l'inharmonie dans les relations humaines.
Jésus a dit (Matth. 23:9): « N'appelez personne sur la terre votre père; car vous n'avez qu'un seul Père, Celui qui est dans les cieux. » L'amour de soi ou l'égoïsme, voilà ce qui bloque le chemin qu'il faut suivre pour comprendre la paternité de Dieu et la fraternité des hommes. Ce défaut entraîne un sens limité, il dénature le vrai rapport entre les frères. En revanche, lorsqu'on s'oublie soi-même, on cherche à faire la volonté de Dieu et l'existence s'harmonise parce qu'on reconnaît l'universelle fraternité des hommes — la grande famille des idées divines qui demeurent en paix dans l'unique Entendement parfait.
Les troubles du monde actuel seraient promptement dissipés si tous les hommes et les peuples se tournaient sans réserve vers Dieu; s'ils reconnaissaient la présence et le pouvoir du Christ, la souveraineté du seul Entendement qui régit toutes les affaires humaines. Aux conférences qui réunissent les représentants des peuples, les progrès seraient remarquables si chaque délégué, soutenu par sa nation, désirait sincèrement s'identifier avec l'Esprit dont Jésus le Christ était animé.
Quand le disciple admet la croyance qu'il ne comprend pas ses semblables ou qu'il en est méconnu, il fait tort non seulement aux autres mais à lui-même, car son penser repose sur le faux concept d'une existence mortelle. Lorsque au contraire il s'attache à l'idéal parfait de l'homme, image et ressemblance de l'Esprit, il suit la route qui mène à la vraie joie, à la paix permanente, à la bienveillance entre tous les hommes.
L'Ancien Testament relate qu'Abraham et son neveu Lot possédaient de grands troupeaux. Ils voyagèrent ensemble jusqu'à ce que le pays fût trop étroit pour eux. Il y eut alors querelle entre leurs bergers. Guidé par le Tout-Puissant, Abraham, que la Bible appelle l'ami dé Dieu, eut avec Lot un entretien paisible et lui dit (Gen. 13:8): « Qu'il n'y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi. »
Sans aucun égoïsme, Abraham permit à Lot de choisir la région où il voulait demeurer. Ayant fait preuve de désintéressement, le patriarche reçut de Dieu l'assurance que sa postérité hériterait dans toutes les directions le bien sans limites — elle le posséderait à jamais. Aujourd'hui les descendants spirituels d'Abraham, les Scientistes Chrétiens sincères, sont appelés à montrer le chemin grâce auquel on laisse derrière soi la mésentente et l'inharmonie humaines pour parvenir à la région de la paix et de l'abondance spirituelle, au ciel sur la terre.
Jésus montra comment on évite et corrige les pièges des malentendus. A ses disciples il donna cet ordre (Matth. 5:44, 45): « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent; faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous outragent et qui vous persécutent; afin que vous soyez enfants de votre Père qui est dans les cieux. » Le Chrétien par excellence méritait certainement la justice et la compréhension, qui ne lui furent guère accordées. Il fut calomnié, persécuté, crucifié, par ceux mêmes auxquels il faisait du bien. Mais sa ferme confiance en Dieu, son exemple inspiré du Christ, obtinrent une récompense insurpassable. Ces grandes bénédictions, nous pouvons tous y avoir part.
Chaque fois que les relations humaines semblent pénibles, nous devrions nous demander: « Mes pensées et mes actes sont-ils conformes au Principe — à l'amour, à la justice? Est-ce que je reste calme en présence de l'injustice et de la haine, paisible en face des provocations mentales et de la contrainte? Est-ce que j'apprends à aimer mon frère comme fils de Dieu? »
Si dans n'importe quelle situation nous nous tournons vers l'Entendement divin et cherchons à être guidés par Christ, nous apprenons à rester calmes, à ne point exprimer les pensées impatientes, haineuses ou cruelles qui insistent pour se faire entendre. Sans doute, il ne serait pas juste de paraître approuver l'erreur, de garder le silence alors qu'il faudrait la réprouver. Mais il vaut souvent mieux se taire et travailler tranquillement en vue de l'harmonie plutôt que d'insister sur ses droits personnels et de pousser l'entendement mortel à commettre des erreurs et des injustices encore plus grandes.
L'on a dit qu'il faut être au moins deux pour se quereller ou pour créer des malentendus. Mais la Science Chrétienne nous montre que reconnaître l'Entendement infini et sa création spirituelle infinie, ne laisse aucune place aux malentendus, aux disputes, à la haine ou à la jalousie. Nous pouvons le prouver aujourd'hui; dans n'importe quelle situation nous aiderons à éviter et à corriger la mésentente si nous reconnaissons la présence et la puissance inhérentes au Christ, à l'Agneau de Dieu qui, selon la Bible (Jean 1:29), « ôte le péché du monde. »
