Quoique le terme Ame ne soit pas employé directement dans la Bible comme synonyme de Dieu, Mary Baker Eddy, sondant les Écritures, put voir qu'au sens le plus élevé, l'Ame est Dieu, l'Esprit. Dans sa révélation de la Science de l'être, elle donne à ce terme toute sa valeur.
L'Ame signifie la conscience divine et se manifeste dans l'idée spirituelle de Dieu, dans Sa réflexion, l'homme. Puisque Dieu est la conscience divine, puisque l'Ame infinie est Dieu, rien n'existe en dehors de cette infinitude; rien n'est séparé de l'harmonie, de la beauté, de la perfection caractérisant l'Ame. Nous pouvons entrevoir ce fait dans la prophétie messianique citée par Matthieu (12:18): « Voici mon serviteur que j'ai élu, mon bienaimé en qui mon âme a mis toute son affection. »
Quand l'auteur du présent article se mit à étudier la Science Chrétienne, elle put facilement voir que le contraire de l'Esprit est la prétendue matière, que l'opposé de l'Entendement doit être l'entendement mortel, que l'antipode de l'Amour c'est la haine, que la Vie a pour contraire la mort, que la Vérité s'oppose à l'erreur et le Principe au chaos. Mais quel est le contraire de l'Ame? Ayant lu ce que notre Leader, Mrs. Eddy, déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 482): « Le mot Ame, tel qu'il est employé dans la Science Chrétienne, est proprement synonyme de l'Esprit, ou Dieu; mais en dehors de la Science, âme est identique à sens, à sensation matérielle, » elle vit que le sens matériel est l'antipode de l'Ame. Elle comprit également que le sens-Ame doit être ce qui révèle l'homme spirituel, parfait, semblable à Dieu, sain, complet; que ce sens véritable ne peut connaître les cinq sens matériels, quoique la croyance erronée veuille les identifier avec l'homme; que le sens matériel est la contrefaçon du sens spirituel.
L'on constate en Science que l'homme reflète le seul Être infini qui possède la réalité, l'éternité. L'existence de l'homme est indestructible, immuable, harmonieuse; il ne peut être séparé de son créateur, l'unique cause. Comme expression de l'Esprit, de l'Ame, de la seule conscience divine, l'homme est une conscience individuelle spirituelle qui reflète l'Entendement. Il émane de Dieu; il exprime l'harmonie et la beauté de l'Ame. Dans la mesure où le disciple manifeste les attributs de l'Ame — véracité, ordre, liberté, sagesse, ouïe et vue spirituelles, santé, harmonie, et cœtera — il rend témoignage à l'être de Dieu dont il est la réflexion même. S'attachant à ce concept de l'homme, il démontre les qualités inhérentes à l'expression de l'Ame.
Admettre notre véritable individualité spirituelle, c'est une chose dont l'importance ne saurait être exagérée. Une personne qui depuis quelque temps était très malade et commençait à désespérer, dit un jour à sa sœur: « Enfin je suis prête à me faire traiter en Science Chrétienne. Je t'en prie, téléphone de ma part à un praticien de cette Science. » Elle se rendait compte que pour chercher ce genre d'aide il fallait renoncer aux opinions personnelles, aux préjugés, à l'orgueil, et devenir plus humble. Le mal dont elle souffrait fut immédiatement guéri. En outre, une tumeur qui depuis plus de trois ans l'avait beaucoup gênée, disparut du soir au matin. Avec quelle joie elle reconnut dans une certaine mesure ce que le praticien réalisait — qu'elle-même, dans son être véritable, était le concept parfait de l'Entendement, et ne faisait qu'un avec l'Esprit sans limites, avec l'Être entièrement harmonieux!
Comment faut-il connaître nous-mêmes et notre prochain? Le banquier qui accorde un prêt ne s'arrête pas à l'aspect physique de l'emprunteur, ne se demande pas s'il est grand ou petit, blond ou brun; mais il cherche à s'assurer que c'est un homme honnête qui remplit ponctuellement ses obligations, qui se montre économe, travailleur, digne de confiance, loyal.
C'est sur le plan spirituel que l'Ame identifie ses idées. Elle ne manifeste point d'identité ou de représentation dans la matière. A la page 477 de Science et Santé, Mrs. Eddy pose la question: « Que sont le corps et l'Ame? » à laquelle elle commence par répondre en ces termes: « L'identité est le reflet de l'Esprit, le reflet sous des formes multiples et variées du Principe vivant, l'Amour. L'Ame est la substance, la Vie et l'intelligence de l'homme; elle est individualisée, mais non pas dans la matière. » Au paragraphe suivant elle ajoute: « L'homme est l'expression de l'Ame. » Le concept mortel prétend être réel lui aussi; il revendique une identité, une individualité à soi. Les cinq sens matériels veulent faire croire que les personnes et les choses sont finies, circonscrites; l'Ame au contraire ne connaît que la réflexion de l'Esprit, la conscience individualisée ou l'homme spirituel.
Il est impossible de penser en même temps au bien et au mal; nous ne saurions pas non plus avoir au même moment un corps matériel et un corps spirituel. L'individualité spirituelle ne peut connaître un corps matériel. Elle n'existe que comme idée divine, expression du Christ ou de la Vérité. Sachant comme nous le dit la Science Chrétienne, que le contraire de l'erreur est vrai, nous pouvons prouver ces grands faits: l'Esprit, l'Ame se reflète dans la conscience spirituelle individuelle ou manifestation spirituelle, et notre identité individuelle est la manifestation de l'Esprit.
Si nous croyons que la vue a sa source dans les yeux mortels ou matériels, nous admettons qu'elle est sujette aux altérations, aux accidents, à l'affaiblissement, à l'usure. Mais les sens de l'Ame ne sauraient être organiques ou variables. La vue c'est le discernement spirituel, une faculté de l'Ame qui se manifeste par la vision parfaite, indépendamment du cristallin, de l'iris, de la rétine, de la pupille, ou de la structure matérielle. Comprendre que la vue est une faculté de l'Ame assure immanquablement une vision humaine normale. La croyance que la vue est abîmée disparaît lorsque le sens corporel de la vue fait place au discernement spirituel; on reconnaît alors que l'homme et l'univers ont part à la perfection, à l'harmonie de l'Ame.
En Science Chrétienne nous apprenons à échanger les objets matériels contre les idées de l'Ame; nous y parvenons dans la mesure où nous utilisons les sens de l'Ame. Tout ce qui est matériel doit être traduit à nouveau pour revenir à l'Esprit. Quand ce sens-Ame fait son apparition, le sens matériel disparaît, et nous voyons ici même, dès maintenant, les cieux nouveaux et la terre nouvelle remplaçant l'aspect matériel des choses.
Si fortement que le témoignage du sens matériel affirme sa présence et sa réalité par l'intermédiaire de ce qu'on nomme la conscience humaine, le dualisme n'existe pas dans l'Esprit. L'Ame et les sens sont toujours en désaccord parce que leurs natures s'opposent l'une à l'autre. L'Ame est la Vie sans limites, la seule intelligence ou substance, qui se manifeste par la conscience spirituelle individuelle. Grâce à l'Ame, nous pouvons obtenir l'inspiration, la révélation, la certitude et la manifestation de l'éternelle présence divine.
A la page 595 de Science et Santé, Mrs. Eddy nous donne cette définition du « soleil »: « Le symbole de l'Ame gouvernant l'homme, — de la Vérité, de la Vie et de l'Amour. » Notre système solaire est gouverné, selon les théories admises, par l'astre qui répand la lumière, la chaleur, conditions préalables de toute vie animale ou végétale. Une fois que la graine a germé, la plante croît, se couvre de feuilles ou de fleurs, et donne ensuite des fruits utiles aux humains. L'Ame gouverne les systèmes de l'Entendement. Elle exprime en abondance les attributs de l'Entendement, de Dieu, et donne à sa création la chaleur de l'amour et de la bonté. L'Ame manifeste la perfection de la substance, le gouvernement de l'Entendement divin, la présence constante de l'Esprit, la force spirituelle du Principe, la lumière de l'intelligence. L'Ame est identique à la Vie, à la Vérité, à l'Amour, au Principe, à l'Entendement, à l'Esprit. C'est donc un des sept synonymes désignant Dieu, dont l'ensemble représente notre concept de la Divinité.
