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Peu de bagages!

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1954


Ne prenez pas trop de bagages! Pour le voyageur c'est là un bon conseil. C'est surtout une directive excellente pour ceux qui gravissent avec joie la montagne de la Science Chrétienne, suivant le chemin qui mène des sens à l'Ame et conduit jusqu'à la terre promise.

Si l'on reste longtemps dans une demeure, on risque fort d'accumuler une masse de choses. De même en ce qui concerne l'expérience spirituelle, à moins d'avancer sans cesse pour comprendre et démontrer davantage les faits de l'Esprit, nous nous apercevrons peut-être qu'un lourd bagage mental encombre notre penser et loin de nous aider, retarde nos progrès.

La Science Chrétienne nous a révélé le Christ, l'idée spirituelle de Dieu. Elle a montré la route ascendante que nous pouvons suivre pour nous affranchir du péché, des souffrances, de la mort, et pour aider notre prochain à faire de même. Dans Miscellaneous Writings,. Mary Baker Eddy nous présente une allégorie décrivant une ville située sur une montagne, baignée de lumière et de gloire. Un Étranger descend du sommet pour venir en aide à ceux qui dans la vallée, attendent sa venue afin de gravir la montagne.

La piste ascendante n'est pas facile à suivre. Pour gravir en sûreté la pente rapide, le voyageur a toujours besoin du secours et des directions que donne l'Étranger. Il faut éviter les pièges, renoncer aux bagages trop lourds, faire preuve de patience et d'entraide.

En quelques lignes, Mrs. Eddy interprète son allégorie. Elle écrit (ibid., p. 328): « Cher lecteur, te doutes-tu que la vallée est l'humilité, que la montagne est le christianisme couronné d'une gloire céleste, et l'Étranger le Christ toujours présent, l'idée spirituelle qui, du sommet de la félicité, regarde le val de la chair pour dissiper par un souffle du ciel les mirages terrestres et faire connaître aux mortels sensualistes le mystère de la piété — l'Amour immuable, inépuisable? »

Pour parvenir au sommet de la montagne, pour entrer dans la cité céleste, il faut, comme le montre Mrs. Eddy, n'être point encombré d'un lourd attirail. Dans un style imagé, elle fait voir certains genres de bagages qui retarderaient l'ascension. Elle dit notamment (ibid., p. 327): « Beaucoup étaient entrés dans la vallée pour spéculer sur les systèmes mondains, la religion, la politique, la finance, pour chercher les richesses et la gloire. »

Le Scientiste Chrétien qui voudrait réussir s'aperçoit que sa pensée doit être maintenue en étroit contact avec l'idéal spirituel. S'il travaille dans le commerce ou l'industrie, il devrait toujours se rappeler qu'il est d'abord un Scientiste Chrétien, puis un homme d'affaires, et non pas seulement un homme d'affaires qui se trouve être un Scientiste Chrétien. Sa tâche c'est d'agir en bon Scientiste Chrétien, et non pas surtout de s'enrichir.

Le conseil de Jésus est applicable ici (Matth. 6:33): « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » L'application pratique de la Science Chrétienne dans la vie journalière entraîne la vraie réussite; mais le succès personnel n'est pas le point de départ pour qui veut suivre la voie de la Science Chrétienne. L'humilité représente la vallée, et pour commencer l'ascension, notre point de départ doit être l'humilité, l'entière confiance en Dieu.

Pour une mère de famille que son ménage absorbe, il ne sera peut-être pas facile de vouer un temps considérable à l'étude et à la pratique de la Science Chrétienne, mais le raisonnement déjà cité est applicable en ce cas: elle devrait se souvenir qu'elle est une Scientiste Chrétienne qui s'occupe du ménage plutôt qu'une ménagère dont la religion est la Science Chrétienne. Qu'elle mette au premier rang la Science, et que ses pensées s'y attachent tandis qu'elle vaque à ses occupations!

Le juriste, le soldat, l'agriculteur, l'ingénieur, l'étudiant trouveront sans peine le moyen d'abandonner une grande partie du bagage inutile que semble imposer leur profession. Sous le masque des connaissances matérielles ou de l'énergie physique, l'entendement mortel voudrait anéantir les aspirations élevées, nous détourner du concept spirituel de notre profession et nous assigner le bagage des croyances matérielles. Plus nous nous intéressons à un sujet — que ce soit la politique, les affaires ou même la religion — plus il nous faut veiller à ce que l'élément spirituel ait la maîtrise.

L'homme politique par exemple, pourrait à son insu être entraîné dans un conflit où s'affrontent les animosités personnelles, et ne plus être sûr que le Principe divin gouverne; or comme Scientiste Chrétien il désire être fidèle à ce gouvernement. Ceux qui s'intéressent à la Science Chrétienne en tant que religion ne doivent pas se contenter d'y croire plus ou moins à l'aveugle, au lieu de démontrer la Science; en effet, Mrs. Eddy ne montre-t-elle pas que spéculer sur la religion est quelquefois le bagage qui retarde notre marche ascendante?

Il est possible que spéculer sur la finance soit le bagage auquel nous devions renoncer pour gravir la pente menant à l'Esprit. Occuper un poste simplement parce qu'il est lucratif serait un exemple de cette faiblesse. Servir Dieu et l'homme, voilà le but du Scientiste Chrétien. Il y est appelé par Dieu, et s'il suit cette vocation, rien ne lui fera défaut. Dieu prend soin de ceux qui sont à Lui; comme nous sommes Ses enfants, nous sommes toujours protégés. Pensant au vrai bien-être de ceux qui le suivaient, Jésus leur proposa comme exemple les lis des champs et les oiseaux du ciel, dont prend soin la Providence. Sachant que Dieu était son Père, il en donnait la preuve ou la démonstration.

Même si nos responsabilités dans les affaires, en politique ou dans les finances sont grandes, nous ne pouvons y satisfaire que d'une seule façon: en ayant pour principal objectif la pratique de la Science Chrétienne, en nous attendant toujours au Christ pour être conduits sur la montagne de la Science. Pourvu qu'une profession soit honnête, elle ne constitue pas un obstacle aux progrès. Nous pouvons commencer à mettre en pratique la Science Chrétienne là où nous sommes — chez nous, dans une ferme, au service militaire ou dans un bureau. Quiconque a nommé le nom du Christ a maintes fois l'occasion de prouver que l'homme est fils de Dieu, d'être un vrai Scientiste Chrétien et de faire honneur à la profession qu'il a choisie.

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