Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, nous trouvons ces lignes (pp. 86, 87): « L'entendement mortel voit ce qu'il croit aussi certainement qu'il croit ce qu'il voit. Il sent, entend et voit ses propres pensées. Les images sont formées mentalement avant que l'artiste puisse les reproduire sur la toile. Il en est ainsi de toutes les conceptions matérielles. »
Les images mentales de l'entendement mortel avec ses multiples limitations, ses peines, ses maladies, ses controverses, ses discordances, et la mort, font partie de ce qu'on nomme le sens matériel ou l'existence des mortels dans un monde de matière, mais elles ne représentent pas la réalité de l'être. Admettre le fait que toutes choses sont mentales, cela ne cause jamais la perte ou la destruction d'un bien quelconque; au contraire cette attitude ouvre la porte à la guérison, aux bénédictions, car elle permet d'échanger les tableaux du sens matériel ou les concepts erronés des choses contre les idées spirituelles qui constituent la réalité. Par l'étude et l'application de la Science Chrétienne, nous percevons que tout ce qui exprime l'activité du bien — la beauté, l'harmonie, l'ordre, la liberté, la joie, l'abondance — est authentique et ne tire point son origine de l'entendement mortel. Celui-ci ne dépeint que des contrefaçons; il s'en tient au sens matériel limité, destructible. Mais la contrefaçon laisse entrevoir la réalité, les idées parfaites de l'Esprit, de l'Entendement, infinies, exemptes des limitations ou des discords quels qu'ils soient.
Au fond sur le plan spirituel, l'homme et l'univers de Dieu constituent l'expression parfaite et complète du divin Entendement infini; ils se composent d'idées divines parfaites, complètes, belles, harmonieuses, sereines, spontanées, actives, libres, abondantes, exprimant à jamais la Vie et l'Amour sans aucun élément de crainte ou de limitations. Telle est la vérité de l'être, le divin concept de toutes choses. Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé (p. 258): « Dieu exprime en l'homme l'idée infinie qui se développe à jamais, et qui, partant d'une base illimitée, s'élargit et s'élève de plus en plus. »
Quand se dresse devant nous un faux concept, un tableau mortel de maladie, de disette, d'envie, d'imperfection, d'inharmonie, il nous incombe de remplacer la fausse croyance par l'idée de Vérité qui la renverse; nous devons accueillir et reconnaître cette idée en tant que fait divin. Lorsqu'on réalise ainsi la Vérité ou plutôt quand la réalisation de la Vérité devient la conscience même du disciple, les idées divines supplantent les images limitées ou confuses de l'entendement mortel et les prétendues pensées qu'il croit voir. Dans la mesure où cela s'accomplit, la carrière humaine se rapproche du concept divin.
A la page 261 de Science et Santé, il est dit: « Fixez votre pensée fermement sur les choses permanentes, bonnes et vraies, et vous les ferez entrer dans votre expérience dans la mesure où elles occuperont vos pensées. » Il est nécessaire que la pensée s'attache fermement au réel, à l'absolu, quoique le sens matériel ou l'entendement mortel présente des images qui paraissent tangibles. Il n'en faut pas conclure que l'on puisse feindre d'ignorer ce qui se passe sur le plan humain; mais on doit réaliser clairement la vérité jusqu'à ce que l'erreur disparaisse et que l'harmonie se prouve.
L'auteur du présent article s'intéressait depuis peu à la Science Chrétienne lorsque en soignant ses abeilles il laissa tomber par mégarde une partie de la ruche, ce qui produisit chez elles une grande colère. Il fut grièvement piqué, souffrit beaucoup et son visage enfla. L'un des yeux resta complètement fermé et l'autre ne pouvait s'ouvrir qu'en partie. Vers le milieu de la journée un ami vint le voir; c'était un Scientiste Chrétien ayant de l'expérience, et lorsqu'il vit les apparences humaines, il expliqua sérieusement le vrai concept de l'homme et celui de l'abeille; il fit remarquer que l'Entendement infini maintient toutes ses idées dans un rapport parfait, harmonieux, chacune étant active mais inoffensive, exprimant la nature de l'Amour et rien d'autre. Pendant cette conversation qui dura presque une heure, les fausses images ou croyances de l'entendement mortel furent remplacées par des concepts véridiques; aussi vers la fin de la visite l'enflure avait disparu et l'auteur avait retrouvé sa vue normale.
Depuis lors la puissance de Dieu s'est prouvée par maintes guérisons dans des cas très divers ― éducation d'une nombreuse famille, labeur quotidien, activité professionnelle, travail au sein d'une église filiale. En outre, la nature spirituelle de la réalité s'est révélée toujours davantage; l'auteur trouva beaucoup de joie dans les beautés de la nature, admirant la mer, les fleuves, les lacs, les montagnes, les fleurs et les arbres; il apprécia mieux la joyeuse humeur des enfants, leur spontanéité, leur droiture, et ce qu'il y a de meilleur dans l'existence humaine.
L'Entendement, qui est Vérité, connaît toujours les faits divins. A mesure que nous reflétons cette connaissance, elle opère en tant que loi suprême pour éliminer de la conscience les croyances fausses ou concepts erronés et pour révéler l'idée parfaite de l'Entendement. Jésus disait (Jean 14:10): « C'est le Père demeurant en moi qui accomplit ses propres œuvres. » Ainsi lorsque d'une façon sincère et persévérante on rejette les fausses images du sens matériel et met à leur place la vérité révélée par le sens spirituel, l'on peut grâce à la Science Chrétienne, au Consolateur, voir s'accomplir cette promesse du Maître (Jean 14:12): « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père. »
Puisqu'il est l'omnipotence en action, ce traitement par la Science Chrétienne doit être infaillible; il rectifie tout ce qui semblait avoir besoin de guérison. L'Évangile selon saint Marc rapporte ces paroles de Jésus à ses disciples (11:22, 23): « Ayez foi en Dieu. Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. »
Sans doute Jésus suivait-il cette méthode; nous savons quelle autorité, efficacité immédiates eurent ses paroles lorsqu'il dit à un infirme d'étendre sa main sèche qui rede-vint saine comme l'autre (Matth. 12:10–13), ou lorsqu'il appela Lazare qui sortit aussitôt de la tombe (Jean 11:41–44). Nombreux sont dans le Nouveau Testament les cas de ce genre; ils montrent que Jésus et ses disciples exerçaient une autorité divine.
Au fond, le traitement de la Science Chrétienne est l'activité de la Vérité irrésistible; il remplace par des concepts divins les fausses croyances, et vérifie cette autre promesse de Jésus (Jean 14:16, 17): « Je prierai le Père, qui vous donnera un autre Consolateur, afin qu'il soit éternellement avec vous, l'Esprit de vérité. »
