Il est bon d'avoir le cœur joyeux. Il est bon d'éprouver la sereine influence de l'Amour divin, de mettre en œuvre le courage et la force qu'obtiennent ceux qui s'appuient sur le divin Principe. Le rythme de l'Esprit se fait sentir quand les harmonies de l'être véritable sont comprises. Lorsque les sens se taisent nous pouvons entendre et goûter « la joie de l'Éternel, » notre force. Si l'intelligence de l'Entendement divin gouverne nos mobiles, la tête et le cœur sont harmonieux.
« Croyez-vous que le cœur puisse changer? » demande Mary Baker Eddy dans Miscellaneous Writings (p. 50); à cette question elle répond notamment comme suit: « Les affections humaines doivent se transformer, se détourner du moi pour devenir bienfaisantes, atteindre à l'amour envers Dieu et l'homme; il faut qu'on en arrive à n'avoir qu'un Dieu, à L'aimer par-dessus tout, à venir en aide au prochain. »
L'entendement mortel n'a jamais créé un cœur. Dieu seul peut nous donner notre cœur — l'amour de Dieu exprimé pour nous par le Christ, ainsi que notre amour de la Vérité exprimé par une vie s'inspirant du Christ. Le cœur n'est point un muscle charnu logé dans le corps mortel, à la merci des valvules, des artères et des ventricules. Le cœur n'est pas victime des troubles émotifs qu'éprouverait un entendement séparé de Dieu; en effet puisque Dieu est l'unique Entendement, il n'existe au fond pas d'entendement mortel qui puisse affecter le cœur. Nos mobiles et nos actions justes reflètent notre intelligence du Christ; quand nous éprouvons la compassion du Christ, la joie de l'inspiration spirituelle, le courage d'un objectif désintéressé, nous nous rendons compte que notre cœur est le reflet individuel du seul grand cœur, celui de l'Amour.
Le cœur humain peut paraître solitaire, altéré, abandonné, dur, asservi ou craintif, mais l'idée véritable du cœur ne se trouve pas dans une personnalité humaine. Les humains ne peuvent satisfaire leur soif de bonheur véritable qu'en ayant recours au Consolateur, en reflétant les joies et les bénédictions que donne l'Amour divin. Si le cœur se désole, il faut reconnaître que nous avons besoin de l'inspiration et de la joie spirituelles qu'apporte la Science Chrétienne. Rendons-nous compte que l'enfant de Dieu ne peut être affligé car il est avec le Père, dans la maison du Père. Lorsque ce fait sera réalisé, les souffles ou les murmures cardiaques prendront fin.
En vérité, le cœur ne saurait être craintif ou solitaire, car il est non pas matériel mais spirituel. Le petit symbole que l'entendement mortel nomme un cœur est soumis à l'idée divine. Le cœur véritable, c'est la fonction par quoi l'homme reflète le rythme, l'harmonie, la vie, l'inspiration que donne le divin Amour.
Pour avoir un cœur sain, il faut trouver le rapport unissant l'homme à Dieu. Le cœur réel se remarque dans la pensée riche en inspiration, dont le mouvement s'accorde avec l'action universelle de l'Entendement divin. Cette félicité est ainsi décrite dans la Bible (Job 38:7): « Quand les étoiles du matin poussaient ensemble des cris de joie, et les fils de Dieu, des acclamations. »
Un mortel accablé par la croyance que son cœur est malade dira peut-être: « Il faut que je me repose. » Fort bien, mais le vrai repos se trouve dans l'assurance que Dieu nous aime. Que le patient puisse sentir le pouvoir du divin Principe par lequel il est soutenu! Qu'il se réjouisse de ce qu'en Christ tous les hommes sont heureusement unis — dans le seul Entendement.
Nombreux sont les cas où une maladie de cœur fut guérie lorsque les rapports avec le prochain purent être harmonieusement réglés. L'entendement mortel dit-il que le cœur humain est déçu, fatigué ou triste? S'il est lourd, abattu, le remède est proche. Voici comment parlait le Christ Jésus (Matth. 11:28, 29): « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug, et recevez mon enseignement; car je suis doux et humble de cœur. Et vous trouverez le repos de vos âmes! » Être humble de cœur, c'est s'attendre à Dieu. L'impatience peut accélérer outre mesure le pouls et troubler, selon la croyance, le rythme de l'Esprit.
Un jour ou l'autre les fausses théories asservissant les hommes au concept matériel du cœur feront place à ce fait radieux: Le rapport unissant l'homme à son créateur est parfait comme l'est Dieu Lui-même, exprimé par le Christ. Alors la joie de l'inspiration céleste viendra remplir la conscience où régneront la lumière et le pouvoir de l'Esprit, ennoblissant les mobiles, enrichissant les affections, rendant plus ferme le propos. Les mortels abandonneront de grand cœur l'opiniâtreté pour agir d'accord avec la volonté divine. Ce sens détaché du moi produit la liberté d'action et nous assure la paix, le contentement du cœur.
Un cœur fidèle à Dieu est sain sous tous les rapports, car il reflète le rythme naturel de Son être exprimé par le Christ. Le poète Tennyson met ces paroles dans la bouche de Sir Galahad, le bon chevalier:
Ma force est celle de dix hommes,
Parce que mon cœur est pur.
Jésus le Christ a dit (Matth. 5:8): « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! » La pureté est une condition que certains trouvent difficile à remplir. Mais les mobiles purs, les affections pures et la pure compréhension de la Science Chrétienne nous assureront la paix spirituelle.
Un cœur loyal, fidèle à la Science Chrétienne et à notre Leader, est embrasé d'amour envers Dieu et l'homme. Si l'entendement mortel prétend nous imposer sa propre chanson, faisons résonner sur la harpe de la pensée les accords de l'harmonie céleste, effaçant les dissonances mortelles grâce aux notes harmonieuses de l'Esprit. Alors nous ne serons conscients que du bien; nous saurons ce que signifie goûter la joie de l'Éternel, avoir le cœur heureux et content.
