La Bible, qui représente pour le chrétien la carte de la vie, aide à reconnaître le grand fait spirituel que Dieu est Entendement. Nous lisons par exemple dans le livre de Daniel (2:20–21): « Béni soit, d'éternité en éternité, le nom du Seigneur, car c'est à lui qu'appartiennent la sagesse et la force! C'est lui... qui donne la sagesse aux sages et la science aux intelligents. » Puisqu'il n'y a qu'un Dieu, lequel est Entendement, il ne saurait y avoir qu'un seul Entendement véritable. Celui-ci, étant Dieu, ignore les limites. Comme il est infini, il doit suffire à chacun. Le Maître n'indiqua-t-il pas que Dieu était son seul Entendement, l'unique source de ses pensées et de ses actes salutaires, lorsqu'il déclara (Jean 14:10): « Les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce. C'est le Père demeurant en moi qui accomplit ses propres œuvres »?
Le cerveau, les nerfs constituent non pas l'Entendement, mais une illusion matérielle à ce sujet. Ils ne sauraient donc être la source des pensées réelles, l'instrument, le canal ou la demeure, fût-ce temporaire, de l'Entendement, de Dieu. « Le cerveau pense-t-il, et les nerfs sont-ils sensibles, et y a-t-il de l'intelligence dans la matière? » demande Mary Baker Eddy, à la page 478 du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures. Avec une conviction qui se fonde sur la portée spirituelle de l'Ancien et du Nouveau Testament, l'auteur donne cette réponse catégorique: « Non, pas si Dieu est vrai et l'homme mortel un menteur. » Puis elle ajoute: « Comment l'intelligence peut-elle résider dans la matière quand la matière est non-intelligente et que les lobes du cerveau ne peuvent penser? La matière ne peut pas remplir les fonctions de l'Entendement. » Ailleurs elle dit encore (ibid., p. 488): « Seul l'Entendement possède toutes les facultés, la perception et la compréhension. »
Dieu, l'Esprit — non pas la matière, le cerveau ou les nerfs — est l'unique Entendement, donc la seule conscience véritable, la seule intelligence réelle. Par conséquent Dieu, l'Esprit — non pas la matière — voit, entend, agit, sait. Les facultés de la vue, de l'ouïe, de l'action, de la connaissance, appartiennent exclusivement à l'Esprit, à Dieu. Elles ne peuvent avoir leur source dans la matière, être exprimées en elle ou par elle. Elles sont créées par Dieu; avec les qualités divines elles sont développées, individualisées par Lui pour former Son idée composée ou Sa réflexion, l'homme spirituel individuel — votre vrai moi spirituel ainsi que le mien. Dieu voit, et l'homme spirituel est l'expression de la vision divine. De même, l'Entendement seul entend, et son idée, l'homme spirituel, exprime cela. L'Entendement sait, et l'homme est.
L'homme spirituel individuel représente l'idée de l'Entendement qui sait tout; c'est l'expression substantielle de Dieu en tant qu'omniaction, l'essence de ce qu'accomplit l'Amour. L'homme de Dieu n'a donc pas besoin d'un entendement personnel à soi au moyen duquel il verrait, entendrait, agirait, créerait ou réaliserait. L'Entendement, Dieu, fait tout cela et l'accomplit à la perfection. Comme le dit le Psalmiste (Ps. 33:9): « Il parle, et la chose existe. »
Chacun de nous devrait souvent se demander: « Dieu est-Il pour moi le seul Entendement? Est-ce qu'en affirmant cela je démontre que mon individualité véritable est la manifestation nécessaire, constante, de cet Entendement divin — l'expression spirituelle donc parfaite qui prouve que l'Entendement existe? Est-ce qu'au contraire je me laisse égarer par les suggestions agressives, hypnotiques de l'entendement mortel, qui prétend être l'opposé du seul Entendement, de Dieu? Sous cette influence, est-ce que je crois que le cerveau constitue mon entendement et que je suis un mortel soumis aux fausses suggestions telles que la crainte, la haine, la convoitise, les limitations, la maladie, le déclin, le péché, la mort? » Avec force, Mrs. Eddy nous exhorte en ces termes (Science et Santé, p. 249): « Acceptons la Science, renonçons à toutes les théories basées sur le témoignage des sens, abandonnons les modèles imparfaits et les idéals illusoires, et ayons ainsi un seul Dieu, un seul Entendement, et qu'Il soit parfait, produisant Ses propres modèles de perfection. »
Comprenant que Dieu est son seul Entendement, le praticien de la Science Chrétienne — et quiconque étudie cette Science est dans une certaine mesure un praticien — ne sera jamais abattu par le caractère agressif, odieux des croyances mortelles, par leur astuce ou leur ténacité. Toutes ces croyances ont pour origine l'entendement mortel et n'ont pas plus de réalité que leur source. Mais dans l'intention de nuire, l'entendement mortel commence par prétendre à la réalité puis affirme que ses fausses croyances sont réelles; que leur source est en nous et qu'elles constituent nos pensées, pouvant se transmettre à d'autres, soit en bien soit en mal. L'on remarque actuellement dans le monde de vastes efforts pour s'emparer de l'esprit des hommes; la propagande employée à cet effet prend pour armes les ismes et les logies de croyances plus ou moins occultes, d'après quoi les entendements seraient nombreux et les pensées transmissibles.
Pour que cette agitation se calme, il faut que les mortels, individuellement puis collectivement, apprennent l'obéissance à l'ordre (Ex. 20:3): « Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face. » La Science Chrétienne montre que ce premier commandement peut se traduire ainsi: Tu n'auras pas d'autre Entendement que Dieu, le seul, l'unique Esprit. Un seul Entendement, Dieu, annule la croyance à des esprits multiples, ainsi que ses conséquences — transmission de la pensée, manœuvres mentales, hypnotisme, magie, sorcellerie sous leurs diverses formes.
En vérité, notre époque elle aussi a surtout besoin de penseurs, d'hommes qui sachent d'une manière positive et claire que Dieu est l'unique Entendement, leur seul Entendement, l'unique Entendement réel de chacun; chez eux chaque pensée suivra sans résistance et sans hésitation le glorieux modèle de l'Entendement divin, non pas les suggestions grotesques, avilissantes et frustratoires de l'entendement mortel. Quand on persiste à maintenir que Dieu est le seul Entendement, l'on sait que la paix, la joie, la vie abondante ne sont pas des choses dont l'homme puisse être privé, bien qu'il en connaisse l'existence. Au contraire pour le disciple, savoir et avoir, se rendre compte et jouir du bonheur, être capable et pouvoir exercer son talent, avoir besoin d'une chose et la recevoir, sont toujours au niveau même de l'accord ou de la démonstration. Pourquoi? Parce que l'Entendement coexiste avec le bien qu'il exige et fournit; tous deux sont inséparables comme le sont par exemple le soleil et ses rayons.
Ce que chaque disciple doit atteindre et maintenir, c'est l'assurance constante qu'au point de vue spirituel il existe à jamais comme modèle impeccable créé par l'Entendement; que dès lors il ne saurait être un mortel craintif, désorienté, ayant besoin d'un entendement personnel qui lui soit propre. Le fait spirituel, c'est que l'unique Entendement d'une idée en est la seule source, l'unique cause ou gouverneur. Voici l'irrévocable loi divine de la réflexion: l'effet ne possède aucune qualité indépendamment de sa cause, l'idée n'est soumise qu'à l'autorité émanant de sa source. Dans la mesure où cette loi est comprise, obéie, elle agit d'une manière irrésistible sur le plan humain; elle annule les fausses lois de l'occultisme qui se traduisent par la disette, la guerre, la mauvaise conduite, les erreurs de pensée et d'action, le mépris général des règlements et du bon ordre.
Dieu est notre seul Entendement; dans la mesure où notre connaissance, notre démonstration de ce fait s'élargissent et s'éclairent, nous quittons les encombrantes loques du matérialisme constituées par les nombreuses fausses croyances à plusieurs dieux, à des entendements personnels ou des puissances occultes. Si nous sommes fidèles à la réalité et à la loi divines, nous voyons se révéler notre vraie nature, car nous avons toujours été, nous sommes et serons spirituels; nous ne sommes point des êtres corporels doués d'un esprit cédant à la confusion, au découragement, à la crainte, se laissant manœuvrer, mesmériser, et manœuvrant ou mesmérisant autrui, âpre au gain, sensuel, méchant, orgueilleux, opiniâtre, ambitieux, plein d'envie; nous voyons apparaître notre statut spirituel indestructible comme expressions de l'Entendement, de son pouvoir, de son activité, de sa connaissance — réflexions véritables de l'Ego-Dieu, constituées par les impérissables et glorieuses qualités de l'Esprit.
Dans l'Apocalypse, saint Jean écrivait (7:13–17): « Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, d'où sont-ils venus? Je lui répondis: Mon Seigneur, tu le sais! Il me dit: Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes et ils les ont blanchies dans le sang de l'Agneau... Ils n'auront plus faim; ils n'auront plus soif; ni le soleil ni la chaleur ardente ne les frapperont plus. Car l'Agneau qui est au milieu du trône les fera paître, et il les conduira aux sources des eaux vives; et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux! »
Pour ceux qui avec zèle, avec intelligence, recherchent Dieu comme leur unique Entendement, il est toujours possible de revêtir les robes blanches que ne souillent point les suggestions, le péché, la maladie, la destruction; cette identité, cette conscience pure n'est pas une perspective lointaine. En vérité, c'est aujourd'hui même qu'il faut nous mettre à dépouiller le vieil homme pour revêtir l'homme nouveau. Que Dieu soit notre seul Entendement, et que cet Entendement divin produise en nous sa propre perfection!
