En révélant que l'homme est l'image spirituelle de Dieu, la Science Chrétienne établit une base, un point de départ pour quiconque tient à se défaire des impuretés de la nature humaine. Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mary Baker Eddy, à la page 262, explique en ces termes la Science de notre pureté inhérente: « Dieu crée l'homme parfait, éternel, à Son image même. Par conséquent l'homme est l'image, l'idée ou la ressemblance de la perfection — idéal qui ne saurait déchoir de son unité inhérente avec l'Amour divin, de sa pureté immaculée et de sa perfection originale. »
Le divin Amour, c'est le pur Entendement, parce qu'il ne renferme ni mal ni concept limité; il n'a point conscience de la matière. L'homme est pur parce qu'il n'est pas non plus conscient de la matière; il est donc indemne des réactions mentales pécheresses dont s'accompagne généralement la croyance à la réalité de la matière. Sa joie, son bonheur, sa droiture se trouvent dans le développement continuel du bien. Il s'intéresse aux choses spirituelles. La « pureté immaculée » de son caractère conforme au Christ manifeste éternellement les attributs de sa source immortelle.
Le matérialisme est toujours impur. La conscience de la matière est impure en soi; il faut la remplacer par la conscience-Christ, qui ne connaît que l'Esprit et sa création spirituelle. Ce qu'on nomme en général des tendances impures — convoitise, haine, improbité, cupidité, intempérance — représente les aspects les plus choquants du matérialisme. Tous conviennent qu'il s'agit là de choses blâmables dues à un égoïsme anormal. S'abandonner à ces faiblesses indique que l'on ne renonce point au moi mortel dont on n'a pas compris le néant. En revanche, peu de personnes reconnaissent que la propre-justice avec ses jugements partiaux, ses critiques mordantes, ses bavardages et ses condamnations personnelles, est aussi une forme d'impureté.
Or ces choses-là décèlent une croyance à quelque erreur hypothétique que l'on soutient, une certaine sympathie à son égard. Souvent elles indiquent l'influence persistante d'une fausse théologie prêchant l'impure doctrine du ressentiment divin et d'une condamnation éternelle — doctrine ayant pour base le concept charnel de l'homme en tant que mortel. Le sensualiste qui abhorre son impureté et que méprise un voisin passant pour respectable, est peut-être plus près du ciel que ce dernier.
Le désir humble et sincère d'exprimer la pureté spirituelle et de la reconnaître chez son prochain, est en soi un indice de pureté. A la page 448 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy déclare: « Le mal qui prévaut dans les sens corporels, mais que le cœur condamne, n'a pas de fondement; mais si le mal n'est pas condamné il n'est pas renié, il est cultivé. » Même au cas ou les sens physiques prétendent posséder un homme et le lier à la chair, s'il aspire à la dignité et à la pureté dont Dieu a doué Ses fils, et que ce désir devienne profond, sincère, il pourra vraiment résister à toutes les tentations. Seule l'hypocrisie qui prétend admirer la pureté mais ne la désire pas véritablement, retarde la démonstration de l'innocence parfaite, apanage de l'homme.
Ni l'hérédité, ni une éducation mal dirigée, ni l'influence silencieuse des tendances mondaines ne peuvent nous empêcher de prouver que l'homme est un avec le pur Entendement, pourvu que le disciple admette cette vérité et l'aime avec ferveur. Chérir un idéal, s'y montrer fidèle, cela nous met à même de l'atteindre. L'aptitude à vivre dans la conscience de l'Esprit se fortifie quand on se rend compte que l'Esprit lui-même entretient le désir spirituel; qu'au lieu d'être une vertu personnelle, ce désir-là indique que l'Esprit tout-puissant agit en nous avec une irrésistible autorité, précisément comme il maintient l'univers dans un ordre éternel. L'entendement mauvais, irréel, semble peut-être offrir une résistance au concept personnel de la bonté; mais il ne saurait s'élever contre le vouloir du Tout-puissant.
Quiconque aime vraiment la pureté de l'Esprit prendra le temps nécessaire pour approfondir ce sujet; constamment il aura recours à cette précieuse qualité qui sera pour lui un trésor. Il méditera et réalisera le pouvoir de l'Entendement divin, exprimant sans entrave sa nature par ses idées. Il affirmera que l'Entendement gouverne ses propres idées et trouvera le repos dans l'assurance qu'il jouit actuellement de cette protection.
Être tenté n'est pas en soi une disgrâce. Les tentations se présentèrent même au Christ Jésus, le plus pur parmi les purs, mais elles ne trouvèrent aucune place chez lui. Un seul instant le désir de régner dans le monde parut tenter le Maître. L'épître aux Hébreux (4:15) déclare qu'il fut « tenté comme nous de toutes manières, sans commettre aucun péché. » Ce qui est honteux c'est de céder au mal, de permettre que l'erreur suive son cours et de penser que plus tard on l'affrontera sincèrement et la maniera sans crainte. La moindre tendance à l'égoïsme, au mensonge, à la tromperie, à la convoitise — le désir d'enfreindre la loi morale dans un domaine quelconque — est une impureté qu'il faut immédiatement réduire au silence, au lieu de permettre qu'elle s'installe dans la pensée.
Nul ne devrait croire que les tentations sont trop fortes pour lui. Paul disait (I Cor. 10: 13): « Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces; mais s'il vous fait passer par une épreuve, il vous rendra capables aussi d'en sortir en la surmontant. » Dieu donne toujours les idées spirituelles et la force morale nécessaires pour résister à la tentation; on les trouve grâce à la démonstration du moi réel. Comprendre que Dieu Lui-même crée, maintient la pureté de l'homme et que le mal n'a ni Principe, ni soutien, ni base, nous donne le pouvoir d'annuler ce qui n'est point fait ou maintenu par Dieu.
Une autre chose dont il faut tenir compte dans la recherche de la pureté inhérente à l'homme, c'est que la ferme résolution de maintenir sans souillure la pensée et les paroles fortifie la résistance aux tentations; d'autre part se permettre des pensées amères, aimer les plaisanteries équivoques, nourrir en secret l'envie ou la haine, expose la conscience aux plus sérieuses attaques du mal. La lutte que le disciple soutient pour être semblable au Christ, pour subjuguer et détruire les pensées qui constituent le faux moi mortel, trouve toujours sa récompense. Comme l'affirme Mrs. Eddy à la page 298 de Miscellaneous Writings: « Les épreuves purifient les mortels et les délivrent d'eux-mêmes — de la sensualité et de toutes ses prétentions. Demeurez dans la morale de la Science Chrétienne absolue — l'abnégation, la pureté; alors la Vérité vous délivre du pouvoir apparent de l'erreur, et la foi jointe à la justice triomphe! »