Dans Miscellaneous Writings, Mary Baker Eddy pose la question suivante (p. 360): « Quand la terre aura-t-elle pour couronne la vraie connaissance du Christ? » En d'autres termes, quand verrons-nous régner dans nos affaires l'autorité complète du Christ?
Au début du même paragraphe, après avoir mentionné Paul et Jésus, Mrs. Eddy déclare: « Les modes de leur pensée avaient été coulés dans le moule de la Science Chrétienne: la conscience de Paul, par le pouvoir transformateur et suprêmement naturel de la Vérité; le caractère de Jésus, par sa filialité divine, originelle et scientifique. » Reconnaissant ce contraste, le chrétien perspicace ne placera point dans la même catégorie Paul et Jésus. La spiritualité du Maître était plus grande que celle de ses disciples; il vivait toujours en union avec Dieu. Sa logique était d'ordre divin; c'était l'infaillible sagesse de Dieu exprimée selon les modes parfaits de la Science divine.
Entre son raisonnement et celui des disciples, la différence était quelquefois sensible. Par exemple lorsqu'une tourmente s'éleva sur la mer de Galilée, eux eurent peur. Leur raisonnement reposait sur une base matérielle. En cette occasion leur logique était défectueuse; considérant la tempête comme une chose matérielle, ils craignaient qu'elle ne les fît périr. Jésus n'était nullement atteint par la tourmente. Il éveilla les disciples au fait que la paix de l'être véritable est perpétuelle; comme sa logique était divine, immédiatement la tempête se calma.
Quand Paul, en pleine mer, dut faire face à la tempête, sa foi fut assez forte pour le sauver ainsi que ses compagnons; mais les flots ne se calmèrent point à sa parole. Peut-être à cette époque ne comprenait-il pas suffisamment la logique divine pour réaliser les harmonies ininterrompues de l'Ame qui, lorsqu'on les saisit, permettent de prouver la maîtrise de l'homme sur le vent et les intempéries.
Il est clair que les disciples ne comprenaient pas toujours bien la logique divine. Même en ce qui concernait la mission du Maître et sa résurrection, le doute obscurcissait parfois leurs vues. Nous en avons un exemple dans cette pathétique remarque de Thomas (Jean 14:5): « Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment en saurions-nous le chemin? » Si Thomas avait pu voir avec la même perspicacité que Jésus la suite des événements, il se serait rendu compte que le Maître avançait pas à pas pour arriver à vaincre le monde et à démontrer, dans l'intérêt de la race humaine, les faits éternels touchant l'inséparabilité de l'homme et de Dieu. Depuis la crèche de Bethléhem jusqu'à l'ascension à Béthanie, l'on peut remarquer la logique des événements qui marchent de pair avec la révélation. Souvent du reste les disciples raisonnaient à la manière de Jésus et dans ce cas, ils obtenaient des guérisons instantanées.
La terre aura sa couronne — la connaissance du Christ — à mesure que le raisonnement humain fera place à la logique divine, car la logique et la révélation s'accordent. Dans un article intitulé « Science et Philosophie, » Mrs. Eddy déclare que les penseurs et les philosophes remarquables du monde ancien ou moderne finiront par se mettre à l'école de Jésus; c'est-à-dire que leur logique sera non plus la philosophie humaine, mais la Science divine (voir Miscellaneous Writings, p. 361).
Touchant l'émancipation des humains par le Christ, le premier pas doit être la disparition des maladies et du péché sur la terre. Les Évangiles montrent clairement que la guérison était par excellence la mission de Jésus. Pour lui, le péché et la maladie étaient l'œuvre de Satan; il affranchissait les victimes de ces maux. Son œuvre curative s'accomplissait grâce à la logique divine ainsi qu'à la révélation. Son point de départ c'était Dieu, la seule cause; d'une manière divinement naturelle il parvenait à la conclusion que l'homme est inséparable de Dieu et doit donc jouir de la santé, de l'harmonie.
Ce labeur n'avait rien de miraculeux à part l'extraordinaire spiritualité qui permettait au Maître de raisonner avec une exactitude complète, logiquement, scientifiquement. Dans le christianisme intégral, l'homme est exempt de maladie, de péché; nous pouvons prouver cela grâce à la logique divine, en commençant par le Dieu parfait, l'unique cause et créateur, puis en concluant que l'homme créé à la ressemblance de Dieu doit avoir une source, une existence d'ordre divin.
La divine Science en qui tous ont la vie et l'être s'atteint par degrés, comme le fait voir Mrs. Eddy. Elle montre que la conception sensuelle doit se dissoudre et faire place à la création spirituelle; que la mort doit être absorbée par la vie; qu'il faut comprendre l'éternité de la vie en Dieu, dans le bien; que la substance véritable doit être tenue pour spirituelle; que tous les modes de la philosophie ou des hypothèses humaines doivent s'effacer devant la gloire et la grandeur de Dieu, de Son Christ, telles que les fait connaître la logique divine et la révélation.
Ce but peut nous paraître encore lointain, mais nous ne saurions prévoir la vitesse avec laquelle opère la Vérité; ne limitons pas non plus notre aptitude à démontrer graduellement les faits de la Science par la logique divine, selon l'exemple du Maître. Tôt ou tard chacun doit s'élever vers l'Esprit et sur la route de l'expérience spirituelle atteindre au point où la guérison des malades s'accomplit à coup sûr. Pour en arriver là, il faut une entière consécration à l'idéal du Dieu parfait, de l'homme parfait; il faut mettre en œuvre la logique divine qui s'accorde avec la révélation.
Les connaissances humaines ne peuvent nous enseigner les faits spirituels de la vie. Ceux-ci sont révélés par la Bible et les ouvrages de Mrs. Eddy. Elle est à notre époque la révélatrice de la Vérité. Marchant sur les traces du Maître, du Christ Jésus, elle employa comme lui des méthodes de raisonnement spirituelles. Sa logique surpassait donc les connaissances humaines: notre Leader s'éleva jusqu'à la Science de l'être, ce qui lui permit de guérir avec certitude les malades et de nous montrer la série des événements que dévoilent la logique divine et la révélation.
