Sous la rubrique marginale « Le divin lien de vie, » Mary Baker Eddy donne un exposé qui nous fait réfléchir (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 350): « “La Parole a été faite chair.” La Vérité divine doit être reconnue à ses effets sur le corps aussi bien que sur l’entendement, avant que la Science de l’être puisse être démontrée. D’où sa manifestation dans le Jésus incarné, — ce lien de vie qui forme la voie de communication par laquelle le réel arrive à l’irréel, l’Ame réprouve le sens, et la Vérité détruit l’erreur. »
Hérode s’enquit avec soin de l’endroit où le Christ devait naître; lui et beaucoup d’autres croyaient que Christ naîtrait d’une mère humaine. En bonne logique il se figurait donc que s’il pouvait tuer l’enfant Jésus, il détruirait le Christ. Sa pensée était trop matérielle pour voir que le Christ manifesté par Jésus est l’idée divine de Dieu; que Christ n’a ni naissance ni mort mais est toujours vivant, puissant. Pour la conscience humaine, il sembla que le Christ était né, puis que parvenu à l’âge d’homme il accomplissait des miracles. Pour la conscience humaine spirituellement réveillée, la véritable idée de Dieu se fait jour, devient plus claire, plus forte, et lorsqu’elle est mieux comprise donne à son possesseur la guérison.
A mesure qu’apparaît à notre conscience la révélation de la vraie filialité, nous voyons que le Christ — l’effet, la manifestation, le produit ou l’expression sans bornes de Dieu — remplit le ciel et la terre, donnant la preuve que le royaume, la puissance et la gloire appartiennent à Dieu. Notre Leader écrit dans Miscellaneous Writings (p. 164): « A mesure que les Mages progressaient dans la compréhension du Christ, de l’idée spirituelle, celle-ci leur devenait plus chère. Il en sera toujours ainsi jusqu’à ce qu’enfin l’homme se trouve être la véritable ressemblance de son Créateur. Le plus haut concept humain de l’homme Jésus, qui la représentait comme le seul Fils de Dieu, le Fils unique venu du Père, plein de grâce et de Vérité, s’amplifiera beaucoup par la lentille de la Science; et il sera révélé que l’homme, collectivement aussi bien qu’individuellement, est le fils de Dieu. »
Lorsque l’auteur du présent article commença d’étudier la Science Chrétienne, il eut la preuve que le Christ est accessible, efficace. Il s’était appuyé sans réserve sur les praticiens avec l’aide desquels il avait obtenu des guérisons. Or dans un certain cas, peu après minuit, alors qu’il ne pouvait faire appel à un autre Scientiste Chrétien, il fut assailli par un mal qui l’effraya. La chose devint encore plus grave et sa frayeur s’accrut; mais soudain il se rappela que les portes fermées n’avaient empêché le Maître de rejoindre les disciples après sa résurrection.
Le Scientiste s’avisa qu’être seul dans une chambre ne pouvait le séparer du Christ qui guérit et sauve. Jusqu’alors il lui avait semblé qu’un géant l’avait saisi et que lui-même ne pouvait échapper à cette étreinte; mais quand il entrevit le fait que pour le Christ, la Vérité, les barrières sont inexistantes et la force spirituelle s’exprime librement, l’étreinte commença à se desserrer. Reprenant courage, il déclara d’une manière plus positive et plus ferme que Dieu, l’Esprit, est parfait; que l’homme est Son image ou Sa ressemblance spirituelle. Au bout d’un temps fort court, quelques minutes au plus, il était entièrement rétabli. C’était une grande victoire, car non seulement il était affranchi de son mal, mais il avait appris que le Christ est toujours accessible, aussi puissant, efficace pour une personne que pour une autre, pour lui tout autant que pour le praticien dont il avait désiré l’aide.
Il n’existe rien de plus ou de moins que Dieu et l’homme, Dieu et Son Christ, l’Entendement et l’idée, le Père-Mère et le Fils, la Vie et son expression active, ininterrompue, l’Ame et sa preuve visible, l’Ego-Dieu et l’Egohomme, la cause et l’effet, le Principe et l’idée. Rien n’existe en dehors de la divinité, de l’infinité — Dieu et l’homme, la cause et l’effet. Croire qu’il n’y a rien d’autre que Dieu, rien d’autre que la cause, et laisser l’homme hors de compte, ce serait accepter la croyance qu’il est absorbé dans l’Être divin. Sans effet il ne peut y avoir de cause; sans cause l’effet n’est pas possible. L’homme, idée de Dieu, est aussi nécessaire à Dieu que Dieu Lui-même est nécessaire à l’homme.
Il n’y a qu’une seule manifestation complète de l’Entendement divin, et cette manifestation est Christ, exprimé de façons diverses c’est- à-dire individuellement. « Christ, » selon Paul, « est la puissance de Dieu, la sagesse de Dieu » (I Cor. 1:24).
Mrs. Eddy éleva le concept du Christ bien plus haut que l’inertie et le péril de la personnalité matérielle finie; pour notre Leader la spiritualité était parmi les prémices de la Science Chrétienne. La conscience de notre identité véritable, du fait que Dieu est présent et n’a pas besoin d’un intermédiaire; la certitude que l’homme rend témoignage à cette présence constante — voilà ce qui constitue la naissance du Christ, l’apparition de l’idée juste à la conscience humaine. Il est immanquable que la Vérité et l’Amour se démontrent pratiquement à cette conscience réveillée.
Christ est un terme qui dépeint la manifestation de la Vérité dans ses multiples offices. Quelle que soit la fonction que le Christ accomplit, elle doit être comprise dans la manifestation de la Vérité, car Christ n’est pas Dieu; il est non pas le Père, mais le Fils, non pas la cause divine, mais son effet, non l’Entendement divin, mais l’idée de l’Entendement, non l’Ego infini, mais l’expression du grand JE SUIS.
L’office du Christ a toujours pour résultat la guérison, le salut, le rétablissement. Dans le cas de la femme adultère, ce fut la divinité du Christ qui guérit chez elle la fausse croyance que l’homme est pécheur. La présence du Christ démasque la stérilité, la supercherie du péché; alors la compréhension engourdie s’éveille et prend conscience de ce que sont dans leur vraie nature l’homme et la femme.
Chacun doit être guéri de la croyance d’après quoi l’être spirituel serait à l’occasion corrompu, restreint, matérialisé, pourrait pécher, devenir malade et mourir. Les faux accusateurs, les croyances erronées, doivent être exclus de la pensée et de la vie pour que se manifeste la divinité du Christ. Mrs. Eddy nous donne cette assurance (Science et Santé, p. 333): « A travers toutes les générations, tant avant qu’après l’ère chrétienne, le Christ, l’idée spirituelle, — le reflet de Dieu, — est venu avec quelque mesure de puissance et de grâce à tous ceux prêts à recevoir le Christ, la Vérité. » Au même paragraphe elle écrit en outre: « L’image divine, idée, ou le Christ, était, est, et sera à jamais inséparable du divin Principe, Dieu. »
