La Science Chrétienne révèle que Dieu est l'Entendement dont l'action est universelle, la source de l'énergie sans limites; que par l'homme, idée spirituelle de cet Entendement, l'énergie divine est dégagée dans le développement infini du bien. Aussi l'activité de l'homme ne peut-elle être restreinte. Puisqu'il exprime l'Entendement infini, son action prend une portée toujours plus grande, reflétant la nature et la volonté de Dieu.
Si l'énergie vitale avait sa source dans un corps limité, elle exprimerait nécessairement les limitations; le travail efficace diminuerait, les forces décroîtraient, les facultés et le pouvoir s'altéreraient. C'est là ce que les humains voient en général, mais cette apparence est contraire à l'existence réelle. La Science Chrétienne explique que c'est un état illusoire dont le genre humain doit se réveiller. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy mentionne la rançon que certains mortels croient devoir payer quand leur cerveau travaille trop; elle dit à ce sujet (p. 387): « Lorsque nous touchons aux limites de l'endurance mentale, nous en concluons que le travail intellectuel a été poussé assez loin; mais quand nous réalisons que l'Entendement immortel est toujours actif, que les énergies spirituelles ne peuvent jamais s'user, et que la soi-disant loi matérielle ne peut empiéter sur les pouvoirs et les ressources que Dieu a donnés, nous pouvons nous reposer dans la Vérité, fortifiés par l'assurance de l'immortalité, le contraire de la mortalité. »
Ce réconfort étant à notre portée, nous n'avons point à céder aux instances du faux entendement mortel qui nous engage à restreindre une activité louable de peur que nos forces ne s'épuisent. Quand nous n'avons plus le sentiment d'être un avec l'omniaction; quand nous croyons être des mortels qui seraient les auteurs de leur propre énergie — c'est alors que la fatigue fait entendre ses suggestions. Mais quand nous réalisons l'action perpétuelle de l'Entendement et démontrons dans notre vie son développement, notre activité ne peut manquer de s'élargir.
Une vie active, remplie d'un bon travail, prouve que notre compréhension scientifique met en lumière l'individualité réelle; nous pouvons alors trouver le repos dans la certitude que la bonté ne se lasse point et que l'intelligence est à la fois inépuisable, exempte de tension. Une activité croissante dénote que l'on saisit davantage le rapport entre l'homme et son Créateur; elle annonce un progrès dans la démonstration de la Vie éternelle, de Dieu. Quand les devoirs nouveaux sont accueillis avec cette compréhension-là, l'on réduit promptement au silence la pitié égotiste et les plaintes concernant le surmenage.
Comme image de l'Entendement dont l'activité est universelle, l'homme de Dieu n'a jamais trop à faire. Il accomplit le bien avec une spontanéité suprême parce qu'il n'est pas en désaccord avec ce qu'il fait; n'ayant point son travail en aversion, il ne résiste pas au développement de l'activité. Nous pouvons entrevoir le véritable ordre de l'être chez les humains qui commencent à percer le brouillard de l'entendement mortel pour trouver leur vraie stature, celle de l'homme réel. Ils sont encouragés par les mobiles moraux, tandis que l'égoïsme épuise. Les buts spirituels délassent l'homme, mais les ambitions matérielles et les visées blâmables sont déprimantes.
Ce fait fut bien illustré en 1858 lorsque Lincoln et Douglas débattirent contradictoirement la question de l'esclavage dans les États-Unis, qui à cette époque se développaient beaucoup. Pendant ces journées de travail intense, Lincoln, sur la base bien nette que l'esclavage était un mal, luttait de tout son cœur et de toute son âme pour une cause morale à laquelle il était entièrement dévoué. Sa voix devenait plus claire, plus forte, et sa santé s'améliorait sensiblement. En revanche son antagoniste qui disait: « Peu me chaut que l'esclavage soit conservé ou aboli! » était las, épuisé. Parlant de Douglas, un journaliste écrivait: « Depuis le début de la compagne il a tellement changé que ses adversaires eux-mêmes commencent à ressentir envers lui des sentiments charitables. »
Plus le mobile est spirituel, plus celui qui en est animé devient actif. Jésus le Christ était l'homme le plus actif que la terre ait connu. Sans doute ses labeurs ne l'obligèrent pas à se transporter bien loin dans l'espace physique; mais personne n'a plus que lui sondé les profondeurs ou gravi les cimes de la spiritualité. Affranchir tous les hommes de l'esclavage imposé par le soi-disant entendement charnel, leur faire connaître la réalité de leur être en tant que fils du Père céleste, tel était son mobile. C'était là sa nourriture, son inspiration, ce qui le faisait vivre. Une fois que les disciples insistaient pour qu'il mangeât, il leur répondit (Jean 4:32): « J'ai pour me nourrir un aliment que vous ne connaissez pas. » La clef de ces paroles se trouve peut-être dans une autre remarque où Jésus fit allusion à son œuvre curative (Jean 5:17): « Mon Père travaille jusqu'à présent, et je travaille, moi aussi. » Quand l'activité est en harmonie avec Dieu, elle a sa place dans l'omniaction qui est le divin Principe.
Sachant que l'action du bien commence par Dieu, nous pouvons nous attendre à ce que notre expression du bien nous soutienne et nous donne de l'énergie. Comprendre que l'activité n'a pas sa source dans les hommes ou dans les corps finis, cela donne plus d'envergure à la pensée et à l'action. A la page 4 de Christian Healing, Mrs. Eddy déclare: « L'infini ne saurait émaner des limites, y retourner, y rester fût-ce un instant. Il nous faut libérer la pensée avant de pouvoir calculer les résultats d'un Principe infini — les effets de l'Amour infini, la portée de la Vie infinie, le pouvoir de l'infinie Vérité. »
Reconnaître Dieu dans l'interprétation qu'Il donne de Lui-même par la Science Chrétienne, produit des résultats qui sont loin d'être négligeables, car cette attitude fait de nous les instruments du Principe infini, de sorte que nos activités peuvent constamment s'étendre. Mais l'Entendement qui leur donne de l'ampleur nous rend capables d'y faire face d'une manière normale, sans accablement ni déconvenue. Une activité sans bornes attend le disciple qui, reconnaissant que sa source est l'Amour, se laisse posséder par cet Amour, lequel sans cesse répand à flots la vie et la bonté.