Quel est le message de Pâques? Évidemment c'est la résurrection. Or que signifie ce terme en Science Chrétienne? Mary Baker Eddy, à la page 593 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, nous donne la définition suivante: « Résurrection. Spiritualisation de la pensée; une idée nouvelle et plus élevée de l'immortalité, ou existence spirituelle; croyance matérielle cédant à la compréhension spirituelle. »
Nous sommes fils de la résurrection lorsque avec la confiance d'un enfant, animés d'un profond désir spirituel, nous entreprenons cette grande tâche: spiritualiser la pensée en vivant les choses de l'Esprit et en travaillant pour elles. Cette spiritualisation mentale donne la clarté d'esprit et rend le corps actif. Elle introduit le précieux don de la joie spirituelle qui rejette dans l'ombre les faux plaisirs matériels.
Jésus le Christ, notre Conducteur, ressuscita d'entre les morts. Sa résurrection eut un double aspect. C'était la spiritualisation de la pensée, et comme conséquence le rétablissement du corps. Cette spiritualisation était si vitale, si dynamique, qu'elle le fit sortir corporellement de la tombe. La force spirituelle, les glorieuses lumières de l'amour spirituel remplirent à tel point sa pensée que la terre trembla; la pierre fut ôtée du sépulcre, et le Maître se trouva dans la radieuse clarté du premier matin de Pâques.
Cette victoire inégalée que Jésus remporta n'est-elle pas pour nous l'encouragement le plus précieux? Quelle joie, quelle maîtrise dans ses paroles adressées aux deux femmes — Marie-Madeleine et l'autre Marie — auxquelles il se présenta après son triomphe sur la mort! « Je vous salue! » leur dit-il (Matth. 28:9), et cela dut être pour elles l'affirmation de la santé, de la sainteté, de l'immortalité.
En lisant dans la Bible l'admirable récit de la résurrection, l'on remarque que les disciples, tout d'abord incrédules, ressentirent bientôt la joie et la conviction spirituelles qui s'accrurent graduellement. Depuis trois ans, Jésus leur avait enseigné les choses de l'Esprit; à maintes reprises il avait prouvé sa mission messianique par des œuvres de miséricorde et de guérison; néanmoins quand le grand jour arriva, ils eurent encore de la peine à croire. Jésus les avait mis en garde contre cette faiblesse en disant (Luc 18:8): « Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? »
Ce fut grâce à Marie toujours fidèle, au bien-aimé disciple Jean, à Pierre l'apôtre actif, impétueux, que se rompit le mesmérisme dont l'influence imposait au petit groupe des disciples les angoisses de la crainte et de la séparation. Le Maître avait prévu ce danger. Il les avait avertis qu'ils seraient dispersés; mais en tant que Sauveur du monde, il était venu rassembler les malheureux épars, guérir ceux qui avaient le cœur brisé, et remettre Israël en possession de son héritage spirituel.
L'œuvre de Jésus n'était point limitée par le temps, c'était l'œuvre de l'éternité. Elle proclamait les faits éternels de la vie que Moïse et les patriarches avaient entrevus mais qui n'avaient pas encore été complètement prouvés jusqu'à l'époque où le Maître guérit les malades, réforma les pécheurs et ressuscita les morts.
Ces actes de miséricorde et de compassion remontent à quelque deux mille ans; aujourd'hui toutefois, la découverte de la Science Chrétienne jette un pont sur l'abîme de l'apathie spirituelle. De nouveau la Science du Christ est à l'œuvre dans le monde, spiritualisant la pensée, guérissant les malades, régénérant ceux que l'on méprisait. Mrs. Eddy a révélé le Christ intégral, la vérité concernant Dieu et l'homme, qui guérit les maux de tous genres. Elle nous a restitué notre héritage longtemps perdu, avec tout ce qu'il renferme: la joie, la force, la maîtrise spirituelle.
Semblable à la femme dont parle les Écritures, elle prit le levain et le mêla aux trois mesures de farine pour faire lever toute la pâte. Dans les trois grands systèmes de pensée mortelle — science, théologie, médicine — elle a répandu ce qui leur donne une signification divine. Arrachant la science au matérialisme, elle l'a rendue à Dieu. Expliquant le sens spirituel des Écritures, elle a ravivé l'intérêt qu'on leur porte; dans le domaine de la médecine elle a prouvé que les méthodes spirituelles sont les meilleures pour guérir les maux physiques et vaincre toutes les formes du mal.
A chacun de nous, à tous, Mrs. Eddy révèle que nous sommes maintenant même les fils de la résurrection. A l'instar de Jésus nous pouvons mettre en œuvre les choses de l'Esprit; c'est là une aptitude que nous tenons de Dieu. Jour après jour, nous pouvons prendre part à la résurrection et célébrer Pâques en spiritualisant notre penser pour obtenir « une idée nouvelle et plus élevée de l'immortalité. »
Si les preuves spirituelles de la présence et du pouvoir divins semblent faire défaut dans notre carrière, renouvelons nos efforts afin de spiritualiser la pensée; examinons d'une manière approfondie nos mobiles et nos buts. Pensons-nous peut-être surtout à la pâte et non au levain? Si nous attribuons plus d'importance à notre bien-être dans la matière qu'à nos progrès dans l'Esprit, la nécessité d'un bon travail s'impose. Mrs. Eddy déclare (Science et Santé, p. 426): « L'homme devrait renouveler ses énergies et ses efforts, et voir la folie de l'hypocrisie tout en apprenant la nécessité de travailler à son propre salut. »
Beaucoup ont consacré leurs forces à la Cause de la Vérité, mais la Science Chrétienne a besoin d'ouvriers encore bien plus nombreux. Comme fils de la résurrection, nous sommes voués à la spiritualisation de la pensée. Le matérialisme suranné tire à sa fin. Les campagnes sont blanches, les moissonneurs sont prêts. Commençons notre travail en chantant; allons recueillir les bons fruits du penser spiritualisé, les dons excellents de la consécration spirituelle.
La « spiritualisation de la pensée » et la « croyance matérielle cédant à la compréhension spirituelle » — voilà ce qui détermine nos progrès dans la vérité et notre immortalité toujours présente.