Quand on nous demande de servir notre église en acceptant certaines fonctions, rendons-nous grâces à l'Amour divin qui nous offre de participer à ce travail et d'en recevoir les bénédictions? Écoutons-nous plutôt l'entendement mortel qui nous dit que nos devoirs au sein de l'église dérangeront nos plans et restreindront les plaisirs que procure la société?
Si nous écoutons sincèrement la voix de Dieu, les raisonnements incorrects ne nous égareront point. Il est bon de se rappeler ce simple fait: la route de l'Amour divin est toujours celle de l'abnégation, tandis que la route de l'entendement mortel conduit vers le moi — loin de Dieu; aussi la Bible affirme-t-elle que ce prétendu entendement est « inimitié contre Dieu. » Réalisons-nous que nos progrès spirituels surpassent en importance toute autre chose et que si nous donnons à Dieu la première place, Il aura soin de nous? Résistant à la pression de la pensée mortelle qui voudrait mettre au second rang notre prospérité spirituelle, nous prouverons qu'avancer vers l'Esprit, fût-ce dans une faible mesure, apporte une joie bien supérieure à l'éphémère satisfaction des plaisirs mondains. La crainte, la timidité, une sensibilité excessive semblent parfois se dresser comme une solide barrière sur notre chemin; mais le travail pour l'église nous donne l'occasion de balayer ces erreurs par l'activité spirituelle.
L'auteur du présent article se souvient avec gratitude qu'étudiant depuis peu la Science Chrétienne, il obtint une guérison longtemps attendue qui vint lorsqu'il accepta de servir l'église filiale dont il était membre. Si d'accord avec son premier mouvement, il avait décliné cette invitation en prêtant l'oreille aux suggestions de crainte et d'incapacité, il n'eût pu franchir la porte de la liberté que l'Amour divin ouvrait pour lui.
Le travail consciencieux dans l'intérêt de notre église nous rapproche forcément de Dieu, nous oblige à mieux obéir au Principe; nous entrevoyons ainsi le fait spirituel immuable que nous sommes non pas de faibles mortels, mais les enfants heureux et sains du Père céleste. Nous prenons conscience de notre valeur quand nous réalisons que notre moi véritable est l'expression individuelle de l'Entendement divin. S'il est vigilant, tout membre de l'église a sans cesse l'occasion d'exprimer l'amour qui « ne cherche pas son intérêt » — l'amour impartial comme les rayons du soleil, faisant du bien à ceux qui donnent et à ceux qui reçoivent.
A la page 79 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, déclare: « Donner ne nous appauvrit pas au service de notre Créateur, et ne pas donner ne nous enrichit pas. » En conséquence, lorsque nous travaillons avec amour dans la vigne de Dieu, de la Vérité; lorsque nous donnons sans regret le temps que l'erreur nous conseille de vouer aux plaisirs terrestres qui ne sauraient vraiment nous contenter ou nous faire du bien — nous sommes enrichis et nous goûtons la joie qu'apporte l'amour des choses immortelles. Il n'est pas rare que les membres voient se résoudre leurs problèmes individuels quand ils travaillent pour l'église, car cette tâche leur fournit l'occasion de renoncer plus ou moins au moi.
Un Scientiste Chrétien fut désigné comme Premier Lecteur dans une église filiale. Il s'occupait d'une entreprise commerciale en voie de développement, et ses journées étaient plus que remplies; à vues humaines il semblait donc impossible de consacrer à l'église le temps nécessaire sans nuire à son commerce. Il médita tranquillement le problème, élevant sa pensée vers Dieu pour être conduit; il vit alors que comme Scientiste Chrétien qui désirait progresser spirituellement, il n'avait pas le choix mais devait accepter le privilège de servir. Il vit en outre qu'ayant assez de foi, il pouvait remettre à Dieu la direction de ses affaires pendant que lui-même travaillerait pour l'avancement spirituel de ceux qui cherchaient à mieux comprendre la nature divine. Comme il mettait au premier rang les choses les plus importantes, il put accomplir tout ce qui était nécessaire au double point de vue spirituel et commercial, et les difficultés que prévoyait l'entendement mortel ne se présentèrent point.
Lorsqu'il eut rempli ses fonctions pendant le temps fixé, le Scientiste constata que ses affaires rapportaient deux fois plus qu'à l'époque où il leur avait voué tout son temps. Elles continuèrent à se développer sans que le Scientiste fît à cet égard des efforts spéciaux: il exprimait simplement les qualités spirituelles que chaque Scientiste Chrétien doit manifester dans son travail. Le Maître disait (Matth. 6:33): « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. »
Ces paroles du Christ Jésus avaient été clairement prouvées dans la carrière du Scientiste. Il faut néanmoins se souvenir que s'il est juste d'avoir en abondance tout ce qui est vraiment utile, les Scientistes Chrétiens s'attachent « aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » Ils cherchent à savoir que leur héritage légitime se compose des idées spirituelles dont l'Entendement divin est la source — trésors de Vérité et d'Amour qui seuls peuvent satisfaire le cœur altéré de justice, soupirant après les choses de Dieu.
Maintes personnes, lasses d'errer, prennent le chemin d'une de nos églises. Beaucoup sont accablés par la fausse croyance qu'ils sont de faibles mortels dans un monde qui ne semble guère charitable. Ils ont vraiment besoin de notre amour et de notre affection. Ce qu'il leur faut, c'est peut-être moins la lettre de la Science que la tendresse de son esprit, un encouragement donné avec douceur. Ceux qui luttent ont besoin d'une compréhension démontrable touchant Dieu et Sa création, et c'est un privilège de les y aider. Servir un mouvement qui a déjà tant fait pour alléger les souffrances humaines et pour inspirer l'espoir, n'est-ce pas la tâche la plus belle et la plus utile? Le Scientiste Chrétien sait quelle joie remplit son cœur lorsqu'il apprend que les fardeaux sont tombés, que l'affliction est guérie, que des amis se réveillent à un concept de vie plus harmonieux; il se rend compte que ces résultats sont souvent dus au travail fidèlement accompli pour l'église.