Le concept d'un Dieu exclusivement masculin prévalut pendant de longs siècles; aussi les Écritures, qui nomment maintes fois Dieu le Père, font-elles très rarement allusion à Sa nature maternelle.
Comme les qualités masculines passaient pour être bien supérieures aux féminines, chez les Israélites de l'ancienne alliance le décès d'un père ou d'un époux représentait une grande affliction. La perte du protecteur, du soutien de la famille était une calamité mettant à l'épreuve le courage de ceux qui restaient; les parents, les amis devaient les entourer ou prendre soin d'eux, et la Bible conseillait de « visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions. »
Grâce à la révélation de la Science Chrétienne qui fait connaître la totalité de Dieu, Sa présence et Son accessibilité, nous pouvons maintenant nous affranchir des concepts vétustes par lesquels les humains étaient liés tantôt sciemment tantôt inconsciemment. Dieu est à la fois la Mère et le Père de l'homme, ce qui fut révélé à Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne; cette réalisation eut des effets marqués, car la nature de Dieu et de Sa réflexion, l'homme, fut beaucoup mieux comprise. Les qualités féminines obtinrent leur vraie place comme idées pures de Dieu. D'après le concept traditionaliste, l'Éternel tout-puissant laisserait souvent tomber Sa création dans l'inharmonie, la décadence, la mort. La Science Chrétienne affirme que Dieu, le Père-Mère, le Tout-puissant, maintient à jamais Sa création dans la beauté, l'ordre, la grandeur et la perfection. L'épouse n'est plus privée de son protecteur ni l'enfant de son soutien, car l'on sait que l'amour du Père-Mère Dieu est présent pour subvenir à tous les besoins et maintenir la joie, l'intégralité.
L'auteur du présent article se souvient qu'il y a quelques années, après le décès de son cher mari, une amie dont les intentions étaient bonnes lui dit: Comme veuve, vous n'aurez plus de protecteur pour vous aider à faire face aux ennuis, aux attaques! A la lumière de la Science Chrétienne, cette suggestion fut instantanément répudiée, car l'auteur avait compris que Dieu est le seul protecteur de l'homme, lequel reflète toutes les qualités divines. Vers cette époque, l'amour et la sollicitude de Dieu lui furent amplement prouvés, et leurs nombreuses manifestations la convainquirent que, selon les paroles d'un cantique (Christian Science Hymnal, N° 9),
Dieu sait les anges qu'il vous faut
Et vous les enverra.
Dès lors cette sollicitude ne s'est point démentie; l'auteur n'a jamais été plongée dans la peine ou dans l'isolement.
Le Psalmiste s'écriait (Ps. 73:25): « Quel autre que toi ai-je au ciel? Sur la terre aussi, je ne prends plaisir qu'en toi. » Le sincère désir de trouver notre état complet en Dieu, source de notre être, a toujours pour résultat maintes preuves de ce qu'affirme Mrs. Eddy (Miscellaneous Writings, p. 151): « Dieu est notre Père et notre Mère, notre Ministre et le grand Médecin; Il est le seul vrai parent de l'homme, sur la terre comme au ciel. »
Ésaïe nous donne en termes frappants une assurance réconfortante (54:4, 5): « Tu ne te souviendras plus de l'opprobre de ton veuvage. Car ton époux, c'est celui qui t'a créée. Son nom est: L'Éternel des armées. »
Il y a quelques années qu'une praticienne, répondant au téléphone, perçut la voix d'une femme dont la détresse était grande. Son mari était mourant. Elle ne connaissait pas la Science Chrétienne, mais elle avait entendu dire qu'on pouvait y avoir recours dans l'affliction; elle priait donc la praticienne de l'aider pour qu'oubliant sa douleur, elle pût sourire à son mari pendant qu'il s'en allait. Elle désirait surtout qu'il se souvînt d'elle dans la joie et non dans la tristesse.
La praticienne lui donna l'assurance d'une aide immédiate. Au moment où elle posait le récepteur du téléphone, ces paroles lui vinrent à l'esprit: « Ton époux, c'est celui qui t'a créée. » C'est bien vrai, pensa-t-elle, mais il faut maintenant que je fasse un bon travail pour cette dame. Trois fois, comme elle s'efforçait de se mettre à l'œuvre, les mêmes paroles revinrent avec force: « Ton époux, c'est celui qui t'a créée. » La troisième fois, elle reconnut que c'était un ange, un divin message dont elle médita le sens. Elle raisonna comme suit: Sans aucun doute, puisque « ton époux, c'est celui qui t'a créée, » il ne saurait y avoir dans l'univers de Dieu un mari qui soit à l'agonie, donc il n'y a pas lieu de s'affliger. Quelques minutes plus tard l'appel du téléphone se fit entendre; la dame annonçait avec joie que son mari avait pu s'asseoir et demandait à manger. La guérison fut permanente, car la praticienne réalisa le rapport indestructible unissant l'homme à son Créateur.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy déclare (p. 332): « Père-Mère est le nom de la Divinité, qui indique Sa tendre relation à Sa création spirituelle. » Cette tendre relation ne peut connaître des enfants sans père ou sans mère, des veuves, des orphelins; elle ne perçoit que l'homme à l'image même de Dieu, qui manifeste éternellement la plénitude de la vie, de la joie. Empreints d'une assurance divine, ils résonnent à jamais ces mots que, dans une parabole, Jésus prêtait symboliquement à notre Père-Mère Dieu (Luc 15:31): « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. »