Le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, renferme ce qu'on peut appeler des indications routières — des directions fort nettes, guidant ceux qui cherchent en toute sincérité les hauteurs de la compréhension spirituelle. Il faut d'abord les lire avec soin, puis les suivre fidèlement.
Voici l'une de ces remarquables directives (p. 400): « En élevant la pensée au-dessus de l'erreur, ou maladie, et en combattant avec persistance en faveur de la vérité, vous détruisez l'erreur. » Ici nous trouvons deux conseils distincts qu'il faut suivre; le premier nous dit d'élever « la pensée au-dessus de l'erreur, ou maladie. » Voyons au juste ce que cela demande de notre part. Le mot « au-dessus » mérite de retenir notre attention; il est clair que si nos regards s'élèvent plus haut qu'un certain objet, notre vue cesse de s'y arrêter. Quand nous levons les yeux vers les montagnes, nous ne voyons pas les ruines dans la vallée; de même, nous ne saurions voir la maladie quand nos regards se portent au-dessus d'elle.
Mais il se peut qu'on dise: « Oui sans doute, le regard qui s'élève au-dessus d'un objet ne voit plus celui-ci. Pourtant il est possible de regarder les montagnes tout en pensant aux ruines de la vallée. » En effet; aussi faut-il élever non seulement les regards mais les pensées. Nous nous demandons peut-être pourquoi la pensée est si importante; or voici ce que déclare notre Leader dans Non et Oui (p. 12 ): « L'essence de cette Science, c'est bien penser et bien agir, — ce qui nous conduit à voir la spiritualité et à être spirituels, à comprendre et à démontrer Dieu.» Donc le penser scientifique et juste peut nous affranchir des erreurs de tous genres.
Les humains paraissent être plongés dans la matière qui les limite; où qu'ils se tournent, quoi qu'ils fassent, elle semble être présente. Il faut donc faire absolument volte-face pour apprendre que les maux physiques résident non pas dans la matière mais dans le penser matériel — dans ce qu'on nomme l'entendement mortel. Cet entendement est le coupable, il veut nous maintenir dans l'esclavage; nous ne nous libérerons que dans la mesure où notre penser se fonde sur la totalité de l'Esprit, de Dieu. Vouloir changer ou guérir la matière ne servirait de rien; il faut dès le début remplacer les croyances matérielles et mortelles par des concepts spirituels.
La Science Chrétienne affirme que le péché et la mort, tout autant que la maladie, sont produits par un penser incorrect. Ces choses ne sont pas dans la matière; elles font partie du faux témoignage que rendent les sens corporels concernant l'homme et son origine. Les concepts trompeurs forment des manifestations erronées qui présentent un genre d'homme correspondant aux croyances de l'entendement mortel plutôt qu'à l'image ou à la ressemblance de Dieu. Cette espèce d'homme est le faux concept au-dessus duquel notre pensée doit s'élever.
A la page 477 de Science et Santé, Mrs. Eddy formule ces affirmations très claires: « Tout ce qui est matériel est mortel. Pour les cinq sens corporels, l'homme semble être matière et entendement réunis; mais la Science Chrétienne révèle l'homme comme étant l'idée de Dieu, et déclare que les sens corporels sont des illusions mortelles et erronées. » Qu'est-ce qu'une illusion? D'après le dictionnaire, c'est « une image irréelle ou trompeuse, » donc ce qui n'est point vrai. Il ne devrait pas être difficile d'élever sa pensée plus haut que des choses sans vérité.
La seule perception véritable est spirituelle; pour y parvenir on doit sans cesse renoncer aux faux concepts mortels en faveur de la conscience divine. Quand on s'élève plus haut que le témoignage des sens corporels et cesse de croire à l'erreur, aux maladies, l'on reconnait qu'il s'agit d'illusions. La matière n'exprime pas Dieu. C'est donc simplement une croyance, une chose illusoire sans réalité. L'on ne se débarrasse pas d'une illusion en la frappant ou en essayant de l'écraser, mais en sachant qu'elle est irréelle. Grâce au Christ, à la Vérité, la pensée monte plus haut que les brumes matérielles; et les illusions se dissipent lorsqu'on s'élève jusque dans les sphères lumineuses où la réalité seule apparaît.
Quand Mrs. Eddy nous conseille d'élever « la pensée au-dessus de l'erreur, ou maladie, » elle nous demande de faire une chose qui semble à première vue très difficile, car la thèse d'après quoi la matière doit être guérie est persistante, tenace. Au début l'on a parfois beaucoup de peine à se détourner de la matière, à réaliser que les maux n'ont pas leurs racines en elle. Mais à la lumière de la Science Chrétienne on s'aperçoit que le corps change en bien ou en mal lorsque l'entendement mortel change de croyance; cela nous encourage à porter toujours plus haut notre pensée, qui sort ainsi du domaine où l'entendement mortel prétend agir. C'est seulement dans les ténèbres du penser mortel que cet entendement semble opérer. Dès qu'on apporte la lumière de la Vérité, l'entendement mortel avec ses illusions se dissipe et la santé s'établit.
Chacun se rend compte que les images projetées sur un écran ne font nullement partie de celui-ci. Elles changent à mesure que les verres se succèdent, et quand on sort de l'appareil le dernier verre, on voit que les images n'ont pas laissé la moindre trace sur l'écran. De même, si le disciple écarte les croyances ou les tableaux d'erreur et de maladie projetés sur le corps par l'entendement mortel, il voit qu'il n'en doit rester aucune trace, ni souillure ni défaut. Ces choses étaient illusoires; elles n'ont jamais touché le véritable être de l'homme. L'entendement mortel projette sans cesse les images d'un homme et d'un corps matériels. L'Entendement divin nous révèle toujours l'homme droit, sain, libre et sans péché. Pour voir cela il faut que nos regards, nos pensées s'élèvent plus haut que la matière et ses illusions.
A mesure qu'augmente la compréhension spirituelle, nous pouvons reconnaître que la guérison est la certitude croissante de la perfection en Dieu et chez l'homme; nous nous rapprochons beaucoup de ce but quand nous sentons qu'il est nécessaire d'élever « la pensée au-dessus de l'erreur, ou maladie. »
Ensuite vient une deuxième indication, montrant qu'il faut combattre « avec persistance en faveur de la vérité. » Après avoir élevé la pensée au-dessus de l'erreur, il faut encore l'y maintenir en s'attachant avec force à la vérité touchant Dieu et l'homme. Soutenir, affirmer ce qui est juste, telle est notre tâche. Donc quelle que soit l'opposition, il faut avancer résolument, rester fidèle à la Vérité et faire preuve de persévérance, selon cette devise d'un vieil officier de marine: « Continuez à tenir bon! »
Lorsqu'on élève « la pensée au-dessus de l'erreur, ou maladie » pour combattre « avec persistance en faveur de la vérité, » l'on est récompensé par la destruction de l'erreur; nous pouvons donc nous demander pourquoi nous n'allons pas toujours jusqu'au bout. L'une des raisons, c'est que nos pensées, tant qu'elles n'ont pas subi la discipline de la Vérité, s'égarent dans les voies sinueuses que suggère l'erreur. La Science Chrétienne n'est pas une religion de fauteuil où l'on répète paresseusement, avec tiédeur, les affirmations de la Vérité, en s'attendant à la délivrance. Il faut au contraire un penser discipliné; il faut s'attacher avec persistance à la réalisation du pouvoir invincible de la Vérité. Alors la récompense est certaine.
Cette discipline mentale s'acquiert quand on obéit aux préceptes du Christ Jésus et de la Science Chrétienne. Dans la formation et l'éducation d'un vrai disciple, la discipline joue un grand rôle. Pensons à la manière dont Jésus instruisait ses disciples, les conduisant dans les nouveaux sentiers de la pensée spirituelle! Certains apprenaient vite cette leçon, mais d'autres n'y arrivaient que par la souffrance. Nous avons tous éprouvé de la compassion pour Pierre, cet impulsif dont l'amour était profond, mais qui comme beaucoup d'entre nous avait peine à discipliner ses pensées.
Quand cet apôtre plein de zèle voulut suivre l'exemple du Maître qui marchait sur les eaux,il fit quelques pas; « mais, sentant la violence du vent, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s'écria: Seigneur, sauve-moi! » (Matth. 14:30.) Jésus, étendant la main, lui dit: « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? » Si la pensée de Pierre avait été disciplinée, elle eût été supérieure aux vagues; il ne leur aurait donné aucun pouvoir et sa foi serait restée ferme. Mais Pierre ne s'assimila pas encore complétement cette leçon. Ce disciple impétueux, sympathique, aurait voulu discipliner sa pensée; la Bible en effet mentionne son repentir lorsque le chant du coq lui rappela qu'il s'était égaré au point de renier par trois fois son Maître. Il semble avoir alors perdu momentanément sa position parmi les disciples jusqu'au jour où, après la résurrection, le Maître le réhabilita pleinement en lui faisant affirmer trois fois de suite son amour. Les Écritures nous autorisent à croire que dès lors, Pierre se montra spécialement fidèle dans la mission que le Maître avait confiée aux siens.
Combattre avec persistance, c'est ne jamais permettre que l'erreur ait le dernier mot, mais réfuter sans délai toutes les suggestions de l'entendement mortel. Cela est particulièrement nécessaire quand la guérison semble lente ou tardive. Plus l'erreur élève ses prétentions, plus notre foi, notre joie devraient être fortes; car c'est un bonheur de connaître la vérité, nous savons que nous savons que la Vérité guérit.
Pendant des années, une Scientiste Chrétienne souffrit beaucoup de la gorge; à ce sujet elle fit un travail sérieux et demanda de l'aide à plusieurs reprises. Toutefois l'infection persistait. Pour finir, elle résolut d'aller de l'avant toute seule; mais comme les semaines s'écoulaient sans apporter de changement sensible, une certaine lassitude l'envahit, et ses efforts pour mettre en œuvre la vérité faiblirent un peu. Un jour en sa présence, quelqu'un parla du mal dont elle souffrait et des terribles suites qu'il pouvait avoir. Alors la crainte et son cortège d'arguments voulurent envahir sa conscience. A l'instant elle put voir que la crainte était un émissaire de la toxine, un éclaireur prétendant faire plus de mal encore que celle-ci Comme elle avait recours à l'Entendement pour être guidée, elle se rappela cette question que dans le jardin d'Éden Adam avait entendue (Gen. 3:11): « Qui t'a appris que tu es nu? » Bien vite elle se posa plusieurs sérieuses questions comme celle-ci: « Qui t'a dit que tu es sans défense, exposée à l'erreur? » La réponse fut bienfaisante: « Mais ce sont là les suggestions de l'entendement mortel et rien d'autre! Dieu, l'Esprit infini, n'a jamais créé les toxines, et si elles ne viennent point de Dieu, elles n'existent pas. » La nature illusoire d'une toxine, de son cortège et de ses suites fut si clairement discernée que la crainte cessa. La pensée s'était élevée bien au-dessus de l'erreur. A partir de ce jour ce fut avec joie, avec logique et persévérance que la Scientiste combattit pour la vérité. La guérison complète fut relativement prompte et s'avéra permanente.
Une occasion magnifique s'offre à chacun de nous: apprendre par la Science Chrétienne comment on détruit l'erreur en élevant la pensée, en recherchant avec joie et persévérance une compréhension meilleure de la Vérité dont le pouvoir est souverain ici même et dès maintenant.