Le Manuel de L'Église Mère par notre Leader, Mary Baker Eddy, contient une Règle précise qui, pour la pratique ou l'enseignement de la Science Chrétienne, interdit l'emploi des formules écrites. Sous la rubrique « Défense de se servir de Formules » nous trouvons en effet cette phrase (Art. VIII, Sect. 9): « Aucun membre ne se servira de formules écrites, ni ne permettra à ses patients ou à ses élèves de s'en servir comme auxiliaires de l'enseignement de la Science Chrétienne ou pour guérir les malades. »
Dans ce cas, le terme formule désigne soit une expression stéréotypée, soit l'énoncé d'une doctrine employé d'une façon machinale. Enseigner ou pratiquer la Science Chrétienne au moyen d'une formule est chose impossible, car cette Science expose l'individualité infinie de l'être spirituel dans toute sa diversité, sa variété, son originalité. La nature de Dieu, spirituelle, infinie, s'exprime par des idées que rien ne limite et qui constituent l'homme et l'univers. Comme l'écrivait l'apôtre Paul (I Cor. 12:6): « Il y a diversité d'opérations, mais il n'y a qu'un même Dieu, qui opère tout en tous. »
D'une manière efficace, précise, Mrs. Eddy sauvegarda la pratique et l'enseignement de la Science Chrétienne. Conduite par la sagesse divine, elle environna d'une haie la vigne de la guérison métaphysique, pour que les malfaisants renards ne viennent point la ravager ou détruire les fruits de nos efforts. Si l'on veut progresser en Science Chrétienne et voir se produire les guérisons dont cette Science est capable, il importe d'obéir strictement aux règles posées par Mrs. Eddy.
Notre Leader déclare (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 462): « Quiconque veut démontrer la guérison de la Science Chrétienne devra strictement en observer les règles, tenir compte de chacune de ses propositions, et avancer sans s'écarter des rudiments établis. » La Règle du Manuel prohibant l'emploi de formules écrites est sans aucun doute l'une de ces règles. Pour s'y conformer, le professeur ou le praticien s'abstiendra d'écrire une formule puis d'en recommander l'usage à ses élèves ou à ses patients, d'une manière soit individuelle soit collective. Dans la pratique de la Science Chrétienne, tout cas doit être traité individuellement. Si l'on choisit dans la Bible ou dans les œuvres de Mrs. Eddy des passages destinés à venir en aide, au patient, il faut que ces citations représentent vraiment ce dont il a besoin. En général il s'agit de passages que le praticien lui-même approfondit, médite lorsqu'il traite en Science Chrétienne.
Associer telle maladie avec telle erreur ou défaut spécial, ce serait faire un pas dans la mauvaise direction, se rapprocher des formules. Par exemple, dresser une liste de certaines erreurs censément en rapport avec une maladie spéciale, ou croire qu'un cas peut se traiter en tout point comme un autre, cela ne serait utile ni au praticien ni au patient.
Le fait suivant servira d'illustration. Un patient eut recours à la Science Chrétienne. Le mal était aigu, douloureux, et dans ce cas la compréhension claire et positive de la Science Chrétienne était une nécessité. Comme il priait en silence, ce qui constituait le traitement, le praticien se rendit compte que le patient éprouvait une crainte intense: il lui semblait que pour lui tout allait prendre fin. En d'autres termes, il croyait que la perte de sa santé lui ferait perdre sa place, et que si les forces et le gagne-pain lui étaient enlevés, il risquait de perdre la vie. Se tournant vers Dieu, le praticien déclara la vérité touchant la Vie, savoir, que la Vie est Dieu, immortelle, intacte. Il put voir clairement que l'homme créé à l'image de Dieu, selon Sa ressemblance, ne peut perdre la Vie. C'était là, comme il le comprit, la vérité au sujet de l'homme, donc au sujet de son patient. Très vite les douleurs cessèrent, le patient se rétablit.
Sur ces entrefaites, un cas analogue se présenta; il fut abordé de la même manière par le praticien, avec d'heureuses conséquences. La guérison fut rapide et le praticien crut avoir découvert la façon de traiter ce genre de maladie. Bientôt sa compréhension fut de nouveau mise à l'épreuve; fort de ses succès précédents, avant d'avoir prié pour savoir de quoi le patient avait besoin, il adopta la méthode qui lui avait jusqu'alors réussi. Mais il s'aperçut que son traitement prenait le caractère d'une formule, et bientôt il reconnut qu'une méthode rigide, plus ou moins stéréotypée, devait être exclue. Il vit que chaque fois l'on doit pouvoir donner au patient juste ce dont il a besoin et que seule la prière peut éclairer à cet égard le Scientiste qui lui vient en aide.
Nous apprenons en Science Chrétienne que tout être s'exprime individuellement. Il s'ensuit que le traitement ou la prière est chose individuelle et ne peut prendre une forme empirique. Il n'y a dans la Science Chrétienne aucune nécessité pour que deux traitements soient pareils. Chaque patient a des problèmes qui lui sont propres. La prière est efficace dans la mesure où le souffle spirituel est présent, où elle reflète la compassion, la force, la joie, la patience, l'amour et la compréhension. Quand le cœur déborde d'amour et que le praticien a la profonde conviction spirituelle de la présence et du pouvoir de Dieu, toute formule devient chose impossible.
Il est bon d'être vigilants, de nous assurer que nous obéissons aux règles données par Mrs. Eddy pour la pratique et l'enseignement de la Science Chrétienne. Nous les trouvons dans ses ouvrages. Le disciple devrait quelquefois passer en revue son travail pour voir s'il s'est d'une manière ou d'une autre écarté de la règle. Grâce à cet examen consciencieux, il pourra vaincre des tendances qui, laissées à elles-mêmes, aboutiraient peut-être à l'emploi de formules et mettraient obstacle au succès dans la pratique de la Science Chrétienne.