L'on a dit qu'une personne se livrant à la critique « reconnaît publiquement qu'elle est incapable de voir le Christ. » Se rappeler cela préviendrait les pensées destructives et les observations inconsidérées. Les Scientistes Chrétiens désirent suivre le Christ, ce qui est essentiel pour pratiquer la Science Chrétienne. Mary Baker Eddy enseignait qu'il faut insister sur le bien et réduire le mal au minimum. Elle faisait ainsi parce qu'elle avait découvert que Dieu est synonyme de bien; que dès lors en énonçant le bien, en le vivant, en l'aimant, nous exprimons Dieu. Voilà le culte véritable ou le service divin.
Dans Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy déclare (p. 206): « Le vrai Scientiste Chrétien appuie constamment sur l'harmonie, en paroles, en action, mentalement et oralement; sans cesse il répète cet accord céleste: “Le bien est mon Dieu, et mon Dieu est bon. L'Amour est mon Dieu, et mon Dieu est Amour.” » Quand ils s'attachent ainsi positivement au bien, les Scientistes ne ferment pas les yeux sur le mal, comme le prétendent certains critiques; mais ils savent qu'une conscience que le bien remplit ne peut simultanément penser le mal ou s'en faire le porte-parole. Comme le Christ est la manifestation, l'expression de Dieu, il doit nécessairement être bon, sans aucun élément du mal; donc les disciples les plus semblables au Christ sont ceux pour qui le bien est naturel, habituel — qui le cherchent et le trouvent en toute circonstance. Au foyer, dans le travail fait pour l'église, dans les rapports d'affaires, nous pouvons toujours être sensibles à la présence du bien et par là même exclure le mal.
L'attitude critique est quelquefois causée par des malentendus, des déceptions, peut-être aussi par un point de vue trop personnel. Les tendances critiques devraient être enrayées tout autant que n'importe quelle autre habitude coupable. En revanche, la critique constructive ou le jugement juste est toujours salutaire. Pour aider autrui à faire des progrès, il faut construire sur ce qu'il a et non sur ce qu'il n'a point. Saint Paul écrivait (II Cor. 8:12): « Pourvu que la promptitude de la bonne volonté y soit, on est agréable à Dieu selon ce qu'on a, et non selon ce qu'on n'a pas. »
Nous pouvons perdre l'harmonie de la Vérité si nous pensons à une personne telle qu'elle était l'année passée, le mois dernier ou même hier. Le Christ transforme le caractère de ceux qui se soumettent à son influence. Grâce au Christ, l'ami sur lequel autrefois nous ne pouvions compter prouvera qu'il est digne de notre confiance. La critique a souvent trait à des choses passées; elle montre que l'on hésite à reconnaître la présence constante du bien.
Au début de l'ère chrétienne, un philosophe grec censura le christianisme, parce que disait-il certains disciples de Jésus avaient été des pécheurs, des hommes sans instruction. Peutêtre s'attendait-il à ce qu'ils fussent des intellectuels aux tendances ascétiques, comme l'étaient parfois ses contemporains grecs. Il ne se rendait évidemment pas compte que la mission du Christ est régénératrice. Quel que soit le caractère des mortels avant qu'ils acceptent le Christ, sans aucun doute cette influence sublime les purifie et les transforme.
A l'église, au foyer, dans les occupations journalières, nous sommes sans cesse en contact avec autrui. Avons-nous mentalement déclaré que telle personne est tyrannique, telle autre faible, ou peut-être dure? Par cette critique silencieuse nous reconnaissons notre inaptitude à voir le Christ. Sous l'influence du Christ, l'esprit de domination se dissout et la maîtrise de l'homme enfant de Dieu, trouve son expression naturelle. La faiblesse est remplacée par la force spirituelle; quant au caractère déplaisant, il ne saurait exister si l'on sait que l'amour de Dieu est partout et que l'homme reflète la nature divine.
Mrs. Eddy nous a donné cette assurance (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 442): « Ni magnétisme animal ni hypnotisme n'entrent dans la pratique de la Science Chrétienne, dans laquelle la vérité ne peut être renversée, mais le contraire de l'erreur est vrai. » Si nous nous rappelons toujours le grand fait que « le contraire de l'erreur est vrai, » nous aiderons certainement à maintenir l'union dans la famille, au sein de l'église et même dans les sphères commerciales. Le point de vue critique accepte l'erreur au lieu de la révoquer. Il n'existe pas une seule mauvaise croyance qui ne puisse être annulée par une idée juste. La croyance mauvaise n'est pas l'homme; elle ressemble plutôt à une tache sur le visage d'un enfant — tache qui ne fait nullement partie de son être véritable, gracieux et pur.
L'amour le plus élevé, c'est celui qui subsiste en face de la haine ou des persécutions et qui ne cesse d'aimer, quelles que soient les circonstances. Tant que nous critiquons âprement nos semblables, nous ne pouvons gravir les sommets de l'amour. Si nous remarquons dans notre caractère ce petit renard, arrêtons-le sans délai pour qu'il cesse de ravager nos vignes en fleurs — l'heureux foyer, le culte riche en bénédictions. Il faut de l'amour, il en faut toujours davantage.
Les suggestions collectives, la propagande pernicieuse ne nous égareront jamais si notre critique cesse d'être négative pour devenir positive; en d'autres termes si au lieu de détruire elle édifie, encourage et soutient. Le juste jugement n'oublie jamais de voir le Christ. A la page 444 de Science et Santé, l'on trouve ce conseil de Mrs. Eddy: « Montrons fidèlement le chemin par le Christ, tel que nous le comprenons, mais ayons aussi toujours à cœur de “juger selon la justice” et de ne jamais condamner inconsidérément. » Nous pouvons reconnaître le bon travail et le louer généreusement sans craindre de tomber dans l'approbation toute personnelle qui rabaisse les uns et porte aux nues les autres.
Dans les assemblées que tiennent les églises filiales, les rapports signalant un bon travail méritent quelques paroles d'appréciation; de même au foyer, il faudrait reconnaître la sollicitude des autres membres de la famille; dans les bureaux, le bon travail des collaborateurs ne devrait point passer inaperçu. Ainsi prévaudra l'unité de l'Esprit, le lien de la paix, ce qui assurera l'harmonie du foyer, le vrai succès dans les occupations, la santé durable.
