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Valeur et Portée de la Prière silencieuse

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1952


Ceux qui se rendent pour la première fois à un culte Scientiste Chrétien ont sans doute remarqué la seule prière employée dans nos églises: quelques instants de communion silencieuse avec Dieu, suivis de l'oraison dominicale dite à haute voix, accompagnée ou non de son interprétation spirituelle telle que la donne le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy.

Il arrive qu'on demande pourquoi nos prières sont mentales. Les Scientistes Chrétiens prient beaucoup en silence, soit en public soit quand ils sont seuls. Dans Non et Oui (p. 39), Mrs. Eddy, Découvreuse de la Science Chrétienne, déclare: « Prophètes et apôtres ont glorifié Dieu dans la prière faite en secret, et Il les a récompensés ouvertement. La prière ne peut ni changer Dieu, ni conformer Ses desseins à des modes mortels; mais elle peut changer et change en effet nos méthodes et notre faux sens de Vie, d'Amour et de Vérité, en nous élevant jusqu'à Lui. Une telle prière humilie, purifie, vivifie l'activité, et l'oriente vers ce qui est infaillible. La vraie prière ne consiste pas à demander l'amour à Dieu, mais à apprendre à aimer et à englober dans une même affection tout le genre humain. »

L'apôtre Jacques écrivait (5:16): « La prière du juste, faite avec ferveur, a une grande puissance. » Depuis des siècles les humains ont redit, jour après jour et d'année en année, les mêmes prières dont l'origine peut être très ancienne; ils commencent toutefois à se rendre compte que la vraie ferveur y fait souvent défaut et surtout qu'elles ne sont guère efficaces.

Aujourd'hui, grâce au progrès des lumières spirituelles, l'on abandonne plus ou moins le concept d'une Divinité qui serait en quelque sorte un homme agrandi — d'un Dieu semblable aux humains; mais en général on pense encore à la Divinité comme étant lointaine ou séparée de l'homme. Beaucoup adressent leurs prières à l'Être suprême comme s'Il était dans un lieu appelé le ciel. La lumière de la Vérité révélée en Science Chrétienne permet de saisir ce grand fait: Dieu est l'Être infini, universel, qui n'est point dans un lieu spécial, mais partout, précisément là où nous semblons être, où nous avons besoin de Son amour et de Sa puissance; c'est ce que montre le prophète lorsqu'il s'écrie (Jér. 23:24): « Un homme pourra-t-il se cacher dans quelque retraite sans que je le voie? dit l'Éternel. Est-ce que je ne remplis pas les cieux et la terre? dit l'Éternel. »

Faisant voir que Dieu est l'unique Entendement ou conscience toujours présente, la Science Chrétienne modifie notre concept de la prière et notre attitude à cet égard. Dans son livre de texte, Mrs. Eddy put écrire (p. 11): « Les supplications n'apportent aux mortels que les résultats de la propre foi des mortels. Nous savons que le désir de sainteté est requis pour obtenir la sainteté; mais si nous désirons la sainteté par-dessus tout, nous lui sacrifierons toutes choses. Il faut que nous soyons prêts à faire cela, afin de pouvoir marcher en toute sécurité dans le seul chemin pratique menant à la sainteté. La prière ne saurait changer l'inaltérable Vérité, et la prière seule ne peut non plus nous donner la connaissance de la Vérité; mais la prière, unie à un désir fervent et habituel de connaître et de faire la volonté de Dieu, nous guidera dans toute la Vérité. Un tel désir n'a guère besoin d'être exprimé en paroles. C'est dans la pensée et dans la vie qu'il s'exprime le mieux. »

Quand les requêtes s'adressent à un Dieu lointain, il arrive souvent que le doute intervienne; mais nous avons le bonheur d'apprendre et de pouvoir prouver que rien ne nous sépare de Dieu, pas même une distance hypothétique. « En effet, quelle est la grande nation qui ait ses dieux près d'elle, comme nous avons l'Éternel notre Dieu, toutes les fois que nous l'invoquons? » (Deut. 4:7.) En Science toutes choses sont devenues nouvelles; ceci est vrai quant à la prière, aussi bien dans sa forme que dans son expression.

La prière silencieuse nous détourne naturellement des formules, du ritualisme, des vaines redites. Dans cette communion avec l'Entendement infini, nous n'avons certes pas besoin de paroles stéréotypées, car la pensée riche en inspiration se révèle à nous. Elle nous fait connaître la plénitude et la présence constante de l'Amour: ce sont là ses effets. Les hommes pensent avec plus de lucidité et de force qu'ils ne peuvent parler ou écrire; d'où la grande valeur de l'union spirituelle avec Dieu, démontrée dans la prière silencieuse.

Sur le plan humain les besoins spirituels sont différents, et le vôtre peut n'être pas celui d'un frère. Parce que les circonstances varient d'un jour à l'autre, elles exigent des qualités diverses. La conscience humaine est sujette aux changements, de sorte que le penser qui gouverne la prière se transforme aussi. Pour avoir le sceau de l'inspiration, la prière ou la communion divine doit être spontanée, apportant l'onction spirituelle nécessaire au moment même. Sans doute le Maître reconnaissait-il cela lorsqu'il disait (Matth. 6:6): « Toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte [nie les croyances matérielles, vois-en la fausseté], prie ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te récompensera. »

Commentant l'exhortation du Maître, Mrs. Eddy parle en ces termes dans son livre de texte (p. 15): « La chambre symbolise le sanctuaire de l'Esprit, dont la porte se ferme au sens pécheur, mais laisse entrer la Vérité, la Vie et l'Amour. Close à l'erreur, elle est ouverte à la Vérité, et vice versa. Le Père dans le secret est invisible aux sens physiques, mais Il sait toutes choses et récompense selon les motifs, non selon les paroles. Pour pénétrer au cœur de la prière, il faut que la porte des sens trompeurs soit fermée. Les lèvres doivent être muettes et le matérialisme doit se taire, pour que l'homme puisse avoir audience de l'Esprit, le Principe divin, l'Amour, qui détruit toute erreur. »

Le profond désir dans la conscience d'un frère, l'aspiration silencieuse qui se tourne vers l'Esprit, parfois sans aucun signe extérieur, voilà ce que ne peuvent reconnaître d'autres personnes. La prière silencieuse manifeste et démontre vraiment l'éternelle unité de Dieu et de l'homme, de l'Entendement et de son idée. Ici l'intercession ne joue aucun rôle, elle serait inutile.

Devant le trône de la grâce, nous pouvons affirmer en silence que nous sommes un avec l'Amour divin; nous refusons de nous identifier avec le sens matériel et nous laissons paraître la vraie, l'impérissable individualité de l'homme en Christ.

« Alors les mots nous semblent vains,
Les discours ne sont rien;
Dieu voit nos cœurs silencieux
Et comble tous nos vœux. »


Heureuse la nation dont l'Éternel est le Dieu! Heureux le peuple qu'il s'est choisi pour héritage! L'Éternel regarde du haut des cieux; il voit tous les enfants des hommes. Du lieu de sa demeure il observe tous les habitants de la terre. C'est lui qui a formé le cœur de chacun d'eux, et qui observe toutes leurs actions.

Psaume 33:12–15

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