Un traitement par la Science Chrétienne est chose toute naturelle — aussi naturelle que la correction d’une faute d’arithmétique. L’on emploie le pouvoir de la Vérité pour rectifier une condition irréelle. En mathématiques, si l’on veut corriger des erreurs, il faut connaître les règles à cet égard. De même, si nous voulons mettre en œuvre la puissance de la Vérité pour donner un traitement par la Science Chrétienne, il faut comprendre les vérités spéciales dont nous pouvons faire usage. Quelles sont ces vérités?
Tout d’abord, que savons-nous concernant la Vérité même? En Science Chrétienne, Vérité est un des synonymes de Dieu. Nul ne doute que la Vérité existe. Mais nier l’existence de concepts erronés que les humains appellent quelquefois Dieu, cela est juste, logique. Repousser un faux concept de la nature divine, c’est au fond refuser de croire que Dieu puisse être inférieur à la Vérité; si cette attitude est sincère, elle nous prépare à mieux comprendre ce qu'est réellement Dieu.
Reconnaître que Dieu est la Vérité, que la Vérité est Dieu, cela nous amène à réaliser certains faits touchant Sa nature. En tant que Vérité fondamentale sur laquelle reposent toutes les vérités, Dieu est le Principe suprême, harmonisant et dirigeant toutes les lois réelles. Ce Principe absolu gouverne l'homme intelligent et sa conscience de l'univers; c'est le Dieu qui sait tout, l'Entendement parfait. Étant l'intelligence même, discernant et appréciant la bonté, l'harmonie des idées parfaites qui L'expriment, Dieu par Sa nature doit être Amour. L'Entendement sans la Vie serait inconcevable; Dieu en tant que Vie est nécessairement la base de tout ce qui manifeste la Vie. Principe, Vérité, Amour, Vie sont parmi les synonymes de Dieu employés dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy; bien compris, chacun d'eux possède le pouvoir de la Vérité qui corrige les fautes et détruit les erreurs.
Pour corriger une faute d'arithmétique, il faut appliquer d'une manière précise la vérité. Sans doute on doit avoir une connaissance générale du sujet, mais cela ne suffit pas pour rectifier une erreur spéciale; l'application de la vérité doit être précise. Le traitement par la Science Chrétienne renferme l'application bien définie de la Vérité. Qui en fait l'application? La conscience qui commet l'erreur peut- elle aussi la corriger? Avant d'examiner la chose à fond, l'on dira peut-être « Oui. » Mais ne serait-il pas plus exact de faire une distinction entre la conscience intelligente qui connaît les faits, discerne les vérités, et la fausse conscience qui paraît temporairement accepter ou croire une erreur?
Quand il a fait des fautes dans une addition, le comptable sait comment les rectifier. L'homme véritable, est-ce la conscience qui connaît les faits ou bien le faux sens temporaire qui semble avoir produit les erreurs? Son identité réelle, c'est naturellement la conscience qui connaît les faits. Voilà son moi véritable, son individualité ou sa conscience permanente. Il se rend compte qu'il sait additionner. Quand il applique la vérité, elle détruit la faute ainsi que tout son apparent pouvoir nuisible; en même temps elle fait disparaître d'une manière totale la fausse conscience qui semblait temporairement croire une erreur. La conscience illusoire qui peut accepter une faute ne fait point partie de la vraie conscience intelligente — ce n'est pas l'homme lui-même.
D'une façon analogue, le traitement par la Science Chrétienne fait une distinction entre le vrai et le faux moi; il protège et maintient l'individualité ou conscience réelle qui reconnaît d'une manière intelligente la Vérité; en même temps il détruit la trompeuse conscience qui, tel un rêve ou un état hypnotique, atteste l'existence de ce qui n'est ni vrai ni réel. En Science Chrétienne, la fausse conscience qui paraît connaître des choses illusoires est désignée sous le nom d'entendement mortel; celui- ci doit être répudié d'une manière aussi certaine et totale que la fausse conscience à laquelle sont dues les erreurs en mathématiques.
Exprimant notre vrai moi intelligent, conforme à Dieu, nous pouvons mettre en œuvre la vérité requise; c'est ainsi qu'à l'école, le maître corrige une faute d'addition sans jamais croire que ce soit une réalité. L'erreur qui pour la fausse conscience de l'élève semblait réelle ne déçoit nullement le maître. Cinq et deux font sept, et cela corrige la faute. Le maître n'a point à partager la fausse conscience qui poussa l'élève à écrire le chiffre neuf. Le maître n'est pas dupe de la faute; comme il refuse de l'accepter, l'élève est conduit à percevoir la vérité que son moi réel a toujours connue. Alors la fausse conscience et son erreur disparaissent toutes deux. L'élève peut reconnaître le fait et savoir qu'il s'en rend compte.
Une personne enseignant l'arithmétique sait que chaque élève est capable de saisir et d'utiliser les faits mathématiques, bien qu'une fausse conscience temporaire paraisse entretenir des erreurs. De même lorsqu'on traite par la Science Chrétienne, il faut reconnaître que le patient est conforme à la nature divine, intelligent, plein d'amour, en bonne santé, quel que soit le témoignage de la fausse conscience ou de l'entendement mortel.
Le fait que l'on emploie pour corriger une faute de calcul doit naturellement se fonder sur le principe ou la vérité mathématique, donc être d'accord avec tous les autres faits se rapportant aux nombres. Mais il n'est efficace que s'il s'applique particulièrement à l'erreur que l'on veut corriger. De même dans un traitement par la Science Chrétienne, toutes les déclarations mises en œuvre doivent avoir pour base la Vérité, le Principe divin, être en harmonie avec toutes les autres manifestations de la Vérité. En outre chacune de ces déclarations doit faire agir sur telle ou telle erreur spéciale la vérité qui en assure la destruction.
Chaque traitement par la Science Chrétienne se différencie des autres parce que les cas ne sont jamais absolument pareils. Tout traitement exprime Dieu, le divin Amour, donnant aux hommes ce qu'il leur faut dès qu'ils sont prêts à l'accepter. Par exemple, tel patient voudrait être guéri d'une maladie et de certains péchés manifestes, sans être encore prêt à saisir pleinement son immortalité, sa perfection en tant que fils de Dieu. Appliquée aux faux concepts que le patient est prêt à sacrifier, la pure vérité peut le guérir et l'affranchir du péché, quoique bien d'autres choses doivent encore être vaincues. S'il éprouve l'effet curatif de la Vérité, cela le prépare à de nouveaux progrès. Sa délivrance le remplit de gratitude; il a pu entrevoir la puissance de l'Amour, et naturellement il voudrait obtenir dans une plus grande mesure l'harmonie et la liberté qu'il vient d'apprendre à connaître.
Pour guérir, il n'est pas indispensable de comprendre entièrement l'art de la guérison, quoique l'étude et la pratique nous aident à devenir plus compétents dans ce domaine, comme ce serait du reste aussi le cas en mathématiques. Mais nous pouvons commencer d'une manière fort simple. Le pouvoir de la Vérité est irrésistible; en conséquence un traitement donné par quelqu'un qui vient d'entrevoir les possibilités de la Science peut guérir instantanément un mal tenu pour incurable. C'est ce que peut faire aussi l'application simple et directe de la vérité par un enfant; s'il applique correctement la règle des nombres, un tout jeune élève ne peut-il pas corriger une faute de calcul impliquant des millions de dollars? Les débutants obtiennent parfois des guérisons qui leur semblent miraculeuses, quand la Vérité commence à rompre les chaînes de l'esclavage. Ainsi le traitement par la Science Chrétienne a pour effet immédiat la guérison; du reste sa portée s'avère plus grande encore, car c'est un acheminement à la liberté complète qui représente l'apanage de chacun en tant que fils ou fille de Dieu.
Comment trouvons-nous les faits nécessaires pour guérir un cas spécial — faits qui contredisent les apparences? Mieux nous comprenons la Vérité, plus vite nous saisirons le fait requis chaque fois qu'une erreur se présente. Nous pouvons toujours prendre comme base cette vérité d'une portée incalculable: ce que Dieu sait concernant la situation renferme tous les faits nécessaires pour corriger et détruire les erreurs se dressant devant nous. Cette assurance est un bon point de départ. Ensuite, grâce aux vérités précises que Dieu connaît, nous pouvons abattre et réfuter les divers symptômes maladifs qui pour la pensée mortelle semblent être vrais. Nous pouvons nier les mauvais désirs les faiblesses, les défauts qu'offre la conscience mortelle, et mettre à leur place la vérité. Par ce moyen nous réprouvons et détruisons ce que la Bible appelle l'adversaire — la pensée subjective hypothétique, l'entendement mortel et son objectivation trompeuse. Si l'on applique consciencieusement les vérités requises, si l'on compte sur la sagesse et l'amour de Dieu pour montrer le chemin, Il nous donnera les vérités les plus efficaces pour annuler ce que suggère l'entendement mortel. Lorsque Dieu, l'Amour, nous conduit, les maux se guérissent, le péché est vaincu, les discords s'effacent, la pénurie prend fin.
Le livre de texte Scientiste Chrétien illustre par maints exemples la salutaire application de la vérité aux concepts mortels, pour répondre aux besoins de telle ou telle mentalité. Dans ces pages, le savant peut lire que la Science Chrétienne est une découverte présentée en termes scientifiques qui contentent sa raison. Le théologien apprend qu'il s'agit d'une révélation accomplissant les prophéties bibliques, ce qui confirme sa foi intuitive en Dieu. Celui qui confirme la guérison trouve, outre un remarquable exposé touchant la nature de la médecine, une comparaison faisant voir que la Science Chrétienne est plus efficace que les autres méthodes curatives offertes aux humains. Toutes les conclusions que présente l'auteur se fondent sur la Vérité positive, irrésistible. Les théories pseudo-scientifiques, par exemple la notion de la matière composée d'atomes indestructibles, sont récusées parce qu'elles sont temporaires et que la Vérité n'est point leur base. Les dogmes plus ou moins mystiques, donnant un faux concept de Dieu, sont exposés à la lumière de la raison intelligente et n'arrivent plus à nous décevoir.
Le néophyte versé dans les sciences exactes aime à penser que la Science Chrétienne est une découverte; telle autre personne à la pensée religieuse y verra surtout d'abord une révélation. Mais à mesure qu'ils progressent, l'un et l'autre comprendront certainement que la Science Chrétienne est à la fois une révélation et une découverte, parce que c'est la vérité même. Le disciple se rendra compte que les deux termes sont corrects dans la Science Chrétienne, où la théologie et la Science sont en parfait accord. Il verra que pour être juste envers Mrs. Eddy qui fit tant pour le progrès de l'humanité, l'on doit reconnaître qu'elle découvrit cette Science et qu'en outre elle révéla de nos jours la compréhension finale de Dieu, c'est-à-dire la seule vraie théologie.
Il est bien entendu que dans son essence, le traitement par la Science Chrétienne doit être une prière. Le point de départ de la vraie prière, c'est le désir de justice que Dieu donne à l'humanité. « Le désir, c'est la prière, » déclare Mrs. Eddy dans Science et Santé (p. 1). Quand leur conscience se spiritualise, les humains souhaitent toujours recevoir les bienfaits que Dieu a préparés pour l'homme — la santé, l'harmonie, l'abondance, le bonheur, qui sont maintenus par la Vérité, le Principe, et reflétés en tout temps par l'homme. Lorsque avec foi, humblement, l'on se tourne vers Dieu et qu'on Le prie, que ce soit sous forme de requêtes ou de déclarations, l'on obtient de Dieu le désir et l'exaucement, l'alliance de la prière et de la démonstration. La maladie prend fin, les limitations, l'inharmonie, disparaissent, et l'humain avance sur la route ascendante qui conduit à la Vérité réelle, absolue.
« Dieu est amour » (I Jean 4:16). Le traitement de la Science Chrétienne exprime et met en œuvre la Vérité; il doit être aussi l'expression et l'application de l'Amour. Un pur amour envers Dieu et l'homme, exempt d'apathie, de malice, d'égoïsme, unit le traitement avec l'irrésistible omnipotence du Principe, le pouvoir de la Vérité qui chasse l'erreur. A mesure que la conscience humaine réalise davantage la présence, la puissance de l'Amour et de la Vérité, les éléments inharmonieux ou restrictifs doivent disparaître. « La Vérité, la Vie et l'Amour agissent en tant que loi d'annihilation contre tout ce qui leur est dissemblable, parce qu'ils ne proclament rien hormis Dieu » (Science et Santé, p. 243).
Aujourd'hui dans les sphères médicales, on mentionne souvent le pouvoir de la pensée, capable de guérir le corps. L'on dit que par le métabolisme, le corps se recrée constamment; et l'on attribue ses états morbides ou défectueux à des concepts mentaux gouvernant, à ce que l'on croit, les réactions du corps. Les médecins envisagent toujours davantage les méthodes mentales, par exemple la médecine psychosomatique et la thérapeutique par suggestion. Or quand un être humain veut, même dans une bonne intention, régir la mentalité d'autrui, cet effort n'est pas vraiment curatif, car il ne représente point le pouvoir de la Vérité. Ces méthodes ne sauraient produire les résultats constatés en Science Chrétienne. Elles ne peuvent stimuler ou développer les aptitudes louables du patient, qui devrait obéir avec intelligence aux lois de Dieu pour établir et maintenir sa propre réalisation de la santé véritable. La Science Chrétienne, le pouvoir libérateur de la Vérité mis en œuvre dans la conscience humaine, permet de sentir la sagesse, l'amour de Dieu, et d'obtenir ainsi la guérison. Cette Science répond à tous les besoins de la pensée humaine. C'est une Science exacte, une vraie théologie, une médecine efficace; mais c'est aussi en fin de compte une saine philosophie, une psychologie pratique.
Si un traitement par la Science Chrétienne ne produit pas la guérison complète, instantanée, faut-il se décourager? Quand nous nous efforçons d'appliquer les règles de l'arithmétique pour rectifier la réponse incorrecte d'un problème et que l'erreur n'est pas immédiatement découverte, corrigée, nous ne sommes pas inquiets. La confiance que nous inspirent les mathématiques n'est nullement ébranlée, et nus savons être capables de les comprendre. Nous continuons patiemment à faire l'application des règles jusqu'à ce que l'erreur soit démasquée et rectifiée. Le traitement de la Science Chrétienne exige quelquefois de la patience jusqu'à l'heure où l'on voit que la Vérité accomplit parfaitement son œuvre.
L'entendement humain semble pouvoir se cramponner à l'erreur même après avoir reconnu la vérité contraire. Si dans une ville inconnue vous êtes désorienté, en consultant une boussole, en regardant le soleil ou les étoiles vous saurez de nouveau où est le nord. Il peut toutefois arriver que le faux sens persiste, bien que vous connaissiez l'orientation véritable. Mais si vous continuez à faire usage des directions correctes; si vous rectifiez constamment le faux sens; si vous appréciez et reconnaissez davantage les instructions exactes — le faux sens fera place au réel et vous ne vous sentirez plus désorienté. De même lorsqu'on traite par la Science Chrétienne, la déclaration persévérante et sincère des faits opposés à l'erreur finira par détruire complètement celle-ci. Marchant dans la bonne direction, exprimant toujours dans notre vie la Vérité, l'Amour, nous voyons que les souffrances, le mal, la mortalité cèdent au pouvoir du Dieu qui nous aime. Une constante gratitude envers Dieu, une appréciation croissante des bienfaits déjà reçus, voilà ce qui peut certes aider la guérison.
Étudier la Bible à la lumière de la Science Chrétienne nous permet de mieux comprendre le traitement par cette Science. Dans les Écritures, les textes exposant la Vérité fondamentale en font ressortir les aspects et les applications diverses. Sans doute il ne faut pas confondre les expressions absolues de la Vérité, la Parole inspirée de la Bible, avec les descriptions d'erreur qui sont là pour mettre à nu le mal ou pour montrer comment les humains progressent. Étudions la Bible et le livre de texte Scientiste Chrétien; ce que nous apprenons, faisons-en toujours la base de notre vie quotidienne. Alors nous pourrons de mieux en mieux avoir recours à la puissance divine et en voir l'efficacité dans le traitement par la Science Chrétienne. Le Christ, la Vérité vivante — Dieu avec nous — est ici même pour guérir, faire du bien, apporter aux autres comme à nous-mêmes la santé, le bonheur.
