Par petits groupes, des promeneurs suivaient la rive d'un lac. Les rayons du soleil traçaient sur l'eau un sentier de feu; admirant cette piste radieuse qui paraissait aboutir à ses pieds, une Scientiste Chrétienne se rappela les premières lignes du cantique 64, dans l'Hymnaire de Christian Science:
Ma route va de l'ombre à la lumière,
Des sens à l'Ame — à la réalité ;
Le jour se lève et sa gloire m'éclaire,
Je chante: j'ai trouvé la Vérité!
Elle se souvint aussi que le Glossaire du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, donne pour le mot « soleil » cette définition (p. 595): « Le symbole de l'Ame gouvernant l'homme, — de la Vérité, de la Vie et de l'Amour. »
Il lui parut que la voie lumineuse symbolisait notre vraie carrière, notre marche progressive vers la compréhension du plan divin — vers l'intelligence qui permet de saisir spirituellement notre être réel. Méditant ces choses, la Scientiste se rendit compte que chacune des personnes debout sur le rivage voyait aboutir à ses pieds la piste étincelante. Nul ne pouvait voir le sentier d'autrui, car chaque piste était strictement individuelle.
Lorsqu'elles sont bien comprises, les vérités de la Science Chrétienne affranchissent le disciple qui luttait contre les déceptions, les circonstances pénibles; elles lui montrent sa vraie carrière, la noble voie des réalisations utiles, heureuses, progressives. Elles lui enseignent à faire sien l'héritage naturel de l'homme en tant que fils de Dieu.
La création spirituelle n'est point un événement qui se produisit au début des âges; elle se poursuit continuellement. Comme le dit notre livre de texte (pp. 502, 503): « Cette création consiste dans le déroulement d'idées spirituelles et leurs identités qui sont renfermées dans l'Entendement infini et pour toujours réfléchies. Ces idées comprennent tout, depuis l'infinitésimal jusqu'à l'infinité, et les idées les plus hautes sont les fils et les filles de Dieu. » Donc notre carrière révélera notre identité véritable comme idée spirituelle de l'Entendement. Nous avons à peine entrevu la gloire et les buts de l'homme révélés par la Science Chrétienne, mais nous pouvons commencer à percevoir ce fait divin: le développement infini, la beauté, le progrès représentent la loi de notre être.
Ceux qui ne sont pas contents du milieu et des circonstances où ils se trouvent devraient répudier le mensonge d'après quoi l'homme serait un mortel souffrant, malade, pécheur, et remplacer cela par le simple fait scientifique que l'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu est absolument bien, sans péché; alors ils verront bientôt se produire des changements dans leur situation. Il faut être prêt à sacrifier de bon cœur les plans et les ambitions personnelles, à soumettre tous ses désirs aux décisions de l'Entendement. Puis il faut se réjouir de ce que l'Entendement divin gouverne. Cette joie est très importante. Elle implique la foi, l'espérance, la gratitude, la ferme confiance qu'étant gouverné par Dieu, l'avenir ne peut apporter que le bien. Grâce à cette attitude, la vie journalière du disciple deviendra beaucoup plus heureuse, harmonieuse, et sa carrière humaine sera bien établie, utile, libre, pleine de satisfaction.
Quelquefois il paraît difficile de renoncer à nos plans; il semble y avoir dans la pensée une restriction secrète, peut-être une crainte latente, un asservissement caché, un penchant auquel on s'attache. Or quand nous disons dans nos prières: « Dieu bon, je suis à Ton service, » il ne faut pas avoir d'arrière-pensées, de choses que l'on n'avoue pas à l'Entendement divin.
Au cours de la première Guerre mondiale, une personne avait eu plusieurs deuils qui l'avaient accablée; vingt ans plus tard, quelqu'un lui dit: « Nourrir l'affliction dans un recoin mental, c'est une forme d'improbité. » Surprise, consternée, elle ne tarda pas à reconnaître son erreur: « Eh bien, oui! c'est précisément ce que j'ai fait au cours des années. J'ai cultivé, nourri mon affliction; je l'ai cachée dans un recoin de ma conscience pour que la lumière de la Science Chrétienne ne la dissolve pas. J'ai enfreint le premier commandement qui nous ordonne d'aimer de tout notre cœur l'Éternel. » Alors la vérité vint éclairer sa conscience et la guérison fut rapide, complète. Pour faire des progrès, il faut permettre que la lumière divine éclaire tous nos désirs et gouverne chacune de nos pensées.
L'âge ne joue aucun rôle en ce qui concerne notre carrière véritable. Nous pouvons l'entreprendre de très bonne heure et connaître sans cesse la protection et les directions spirituelles; mais si nos yeux ne la discernent pas avant que nous ayons atteint soixante-dix ans ou davantage, cette carrière est toujours nôtre, et plus vite nous l'adoptons avec joie plus nous goûterons la paix, l'harmonie, la satisfaction d'être utiles.
A la page 185 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy déclare: « Le renoncement volontaire à tout ce qui constitue un homme prétendu matériel, l'admission et la réalisation de son identité spirituelle comme enfant de Dieu, c'est la Science qui ouvre les écluses mêmes du ciel — d'où le bien pénètre dans chaque avenue de l'être, purifiant les mortels de toute souillure, détruisant toute souffrance, démontrant l'image et la ressemblance véritables. » La réalisation de notre identité spirituelle en révélera la sublimité, la beauté, l'intégralité. Mais aujourd'hui déjà nous pouvons reconnaître sa réflexion radieuse, aussi brillante que l'éclat du soleil traçant sur les eaux une voie de feu.
Ayant en vue ce but, nous marchons sur la route qu'Ésaïe décrivait en ces termes (35:8): « Il y aura là une route, un chemin, qui s'appellera le chemin de la sainteté; » le prophète explique que nul ne peut s'y égarer, puis il ajoute: « La joie et l'allégresse seront leur partage; la douleur et les gémissements s'enfuiront. »
Une dame dont les seules perspectives semblaient être des responsabilités commerciales toujours plus grandes désirait beaucoup avoir le temps d'étudier la Science Chrétienne et de se consacrer à sa pratique. Elle fut bien étonnée lorsqu'un jour une de ses amies lui dit: « Dieu vous réserve un très beau travail, que vous ferez pour Lui! » A cette époque elle avait peine à croire que cela fût possible; mais au bout de deux ou trois ans, la prédiction s'accomplit, et le « beau travail » s'est constamment développé. Ces paroles peuvent également s'appliquer à quiconque accepte de grand cœur sa vraie carrière, en renonçant aux projets humains et aux désirs purement personnels. Dieu vous a réservé un beau travail, que vous ferez pour Lui!