Lorsqu'on étudie la Bible, on voit que l'ordre de se réjouir est une des exhortations les plus fréquentes. Ce commandement ne doit-il pas être pour nous un rappel qui nous engage à revendiquer notre divin héritage de joie en réalisant que nous sommes fils de Dieu, unis au Père? L'obéissance à Ses commandements permet d'appliquer comme il le faut Sa loi spirituelle, et nous pouvons ainsi jouir toujours davantage des bienfaits que reçoit Sa création spirituelle parfaite, harmonieuse.
Selon la Science Chrétienne, la joie n'est pas due à des circonstances matérielles fortuites; elle ne saurait dépendre d'un être humain, mais elle est inhérente à l'homme en tant que réflexion de Dieu. Les qualités divines s'expriment chez l'homme. Donc exprimer la joie est pour lui chose normale.
S'il obéit à ce commandement scripturaire (Phil. 2:5): « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, » le disciple éprouve la joie qu'apporte l'assurance de la réalité divine. A l'instar du Christ Jésus, il comprend que le seul créateur c'est Dieu, l'Esprit; que Sa création — l'homme, l'univers — est spirituelle; que l'homme demeure éternellement dans le royaume de l'Esprit, où le bien et la joie abondent. Certes il y a lieu de se réjouir lorsqu'on est animé de l'Esprit qui était en Jésus!
La joie ne saurait être localisée, restreinte, enfermée dans les étroites limites du sens matériel mortel, car la joie est universelle, spirituelle, infinie. Ce n'est point chez l'homme un hôte passager qui disparaît soudain. Elle n'est pas non plus solitaire puisqu'elle accompagne toutes les idées divines. Comprendre spirituellement l'omniprésence de Dieu, c'est savoir que la joie est elle aussi à jamais présente, que l'homme ne peut en être séparé, pas plus qu'il ne peut être détaché de Dieu.
La joie et la gratitude sont des choses essentielles qui marchent de pair avec la guérison. Lorsqu'on fit appel à lui en faveur de Lazare couché depuis quatre jours dans la tombe, Jésus le Christ sut qu'il fallait dissiper le faux sens d'affliction, de deuil, de désespoir. Parce qu'il réalisait fermement les éternelles réalités de l'être, il ressuscita Lazare. Le Maître savait que Dieu est la Vie éternelle; qu'étant la vie de l'homme, Il était la vie de Lazare. Il savait aussi qu'elle est fausse et vaine croyance qui prétend que la vie est dans la matière et que celle-ci gouverne l'homme.
Il est clair qu'en ressuscitant Lazare, Jésus démontra le Principe qui sous-tend la doctrine de la Science Chrétienne. A la page 304 du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare: « La doctrine de la Science Chrétienne est celle-ci: l'Amour divin ne peut être privé de sa manifestation, de son objet; la joie ne peut être changée en tristesse, car la tristesse n'est pas maîtresse de la joie; le bien ne peut jamais produire le mal; la matière ne saurait jamais produire l'entendement, ni la vie aboutir à la mort. »
Au tombeau de Lazare, Jésus exprima sa gratitude en disant (Jean 11:41): « Père, je te rends grâces. » Fondées sur la compréhension que la vie de l'homme est parfaite, harmonieuse, indestructible, éternelle, la joie et la gratitude sont si puissantes qu'elles élèvent la pensée plus haut que le faux sens de vie dans la matière et jusqu'à la compréhension spirituelle — à la démonstration de la Vie éternelle et de son doux accord.
En maintes occasions, l'auteur du présent article put éprouver le pouvoir guérisseur de la joie. Dans un certain cas, comme il se préparait à sortir pour aller entendre une conférence sur la Science Chrétienne, il fut saisi d'atroces douleurs au dos. Le mal ne fut pas immédiatement surmonté et sa femme proposa que l'on chante des cantiques de Mrs. Eddy. En chantant la « Prière maternelle du soir » (Poems, p. 4), qui commence par ces lignes:
« Douce présence, ô joie, ô force et paix, Vie souveraine à qui sont nos instants, Amour veillant au vol de l'oisillon, Dans son essor guide aussi mon enfant! »
il fut complètement guéri. La vérité avait dans une grande mesure spiritualisé sa pensée; aussi put-il voir que son être était maintenu irréprochable, indemne, par son Créateur, et que son individualité véritable était l'idée de Dieu. La joie qu'il éprouva produisit une guérison instantanée, et il se rendit à la conférence. Quand nous nous réjouissons, la vérité de l'être vient remplir notre conscience, de sorte qu'un meilleur concept de la santé, de l'harmonie s'établit pour nous même sur le plan humain.
Sous la rubrique marginale « Conscience spiritualisée, » à la page 14 de Science et Santé, Mrs. Eddy nous donne cette assurance: « Devenez conscient un seul moment du fait que la Vie et l'intelligence sont purement spirituelles, — qu'elles ne sont ni dans la matière ni matérielles, — et alors le corps ne fera entendre aucune plainte. Si vous souffrez d'une croyance à la maladie, vous vous trouverez soudainement guéri. La tristesse se change en allégresse lorsque le corps est régi par la Vie, la Vérité et l'Amour spirituels. »
Pour ceux qui cherchent à bien connaître Dieu, notre joie représente parfois une lumière, un phare. Telle personne en quête de la Vérité demandera peut-être pourquoi nous nous réjouissons. Ce sera pour nous un bonheur de pouvoir lui décrire la joie que l'on ressent lorsqu'on trouve Dieu par la Science Chrétienne; de l'assurer que Dieu, l'Amour, réserve à tous des bénédictions; que Dieu qui crée l'homme le maintient dans la paix, l'harmonie, la félicité parfaites; qu'Il nous dit sans cesse, comme le père de l'enfant prodigue (Luc 15:31): « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. »
