Il y a dix-sept ans, j'étais aveugle. Pendant dix-huit mois j'avais eu des douleurs et des angoisses indicibles, et pour finir je perdis complètement la vue. Tous les docteurs et les oculistes qui m'examinèrent dirent que le mal était incurable.
Un jour ma voisine, qui étudiait avec zèle la Science Chrétienne, me raconta certaines guérisons remarquables qu'elle-même et un autre membre de sa famille devaient à cette Science. Elle me demanda si je désirais avoir de l'aide en Science Chrétienne.
J'appartenais alors à une église protestante dont j'étais un membre actif; pendant les mois où j'avais tant souffert, j'avais prié avec ferveur pour que Dieu vienne à mon secours. La Science Chrétienne m'était tout à fait inconnue, et quand on me proposa d'y avoir recours, ma première pensée fut: Si ma religion n'a pas pu m'aider, comment celle-ci le pourrait-elle? Mais désirant beaucoup recouvrer la vue et trouver un soulagement à mes terribles douleurs, je résolus d'essayer la Science Chrétienne.
Il n'y avait qu'une seule praticienne dans la petite localité où nous habitions; je priai donc ma voisine de me conduire chez cette dame. Elle nous reçut avec amour; quand je lui eus raconté mes malheurs, elle m'expliqua que le témoignage des sens matériel est faux. Puis elle me dit que les « yeux » sont le « discernement spirituel, — non matériel, mais mental, » comme le déclare notre Leader, Mary Baker Eddy, dans le Glossaire de Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 586); que Dieu créa l'homme parfait, selon Son image et Sa ressemblance.
Elle me demanda si je croyais à la Bible. Ma réponse fut un vigoureux « Oui! » Alors elle me fit remarquer ces paroles de la Genèse, chapitre 1, verset 27: « Dieu créa donc l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, et il les créa mâle et femelle. » Elle cita aussi ce passage de l'Ecclésiaste (3:14): « Tout ce que Dieu a fait subsiste à toujours: on ne peut rien y ajouter, ni rien en retrancher. »
Ce que j'appris alors sur la Vérité me réveilla et m'inspira le désir de mieux connaître la Science Chrétienne. De nouveau la praticienne me demanda ce qui me préoccupait. Je n'aimais pas à dire que depuis plusieurs années je détestais quelqu'un. Je répondis donc que j'avais des soucis d'argent. Elle ne me fit pas d'autres questions ce jour-là, et je supposai qu'elle me croyait. Elle m'assura que grâce au penser juste je pourrais recouvrer la vue; que mes autres maux, par exemple la constipation, les insomnies, les migraines, un sentiment de pauvreté disparaîtraient si je commençais à voir mon prochain et moi-même comme enfants parfaits de Dieu créés à Son image.
Au cours de la nuit suivante, je me réveillai selon mon habitude. Mais cette fois-ci, au lieu de me tourner et de me retourner pendant des heures, souffrant des yeux et de la tête, je me rendormis tout de suite. Plus jamais je n'eus à prendre un remède. Cette liberté, cette espérance nouvelles me remplirent de joie.
Trois jours après, quand je me rendis pour la seconde fois chez la praticienne, je fus bien étonnée; elle me conduisit dans son cabinet de travail et après m'avoir traitée en silence elle dit: « Il vous faudra m'apprendre ce qui semble vous tourmenter, pour que je puisse vous aider d'une manière efficace. » Alors je me rendis compte qu'elle avait spirituellement discerné mon secret; elle désirait que je regarde l'erreur en face, que j'en reconnaisse la nature et qu'elle soit détruite par la Vérité.
Pour abattre mon faux concept de l'homme, il me fallut savoir que la haine et l'imperfection de n'importe quel genre ne font point partie de l'homme créé par Dieu; que l'homme est spirituel, complet, intégral, parce que Dieu l'a créé tel et le maintient dans cet état; que l'homme manifeste ou reflète son Père-Mère Dieu parfait. Cette vérité touchant Dieu et Sa création était nouvelle pour moi, et je m'en nourris. Je n'éprouvais plus de rancune. La croyance de haine s'était simplement évanouie à la lumière de l'Amour.
J'étais profondément reconnaissante, mais l'erreur essaya de me porter un dernier coup pire que les autres. Je me rappelais en silence mes nombreuses bénédictions et je rendais grâce au Père-Mère Dieu de ce que maintenant même je pouvais voir, vraiment voir. L'erreur sembla dire alors d'une voix moqueuse: « Tu es aveugle; tu ne peux pas même voir ta propre main tout près de ton visage. » Là-dessus j'affirmai que je pouvais voir, parce que les yeux sont le discernement spirituel, et j'en remerciai Dieu.
Le combat se poursuivit pendant plusieurs minutes. Mais à mesure que la voix des prétendus sens physiques semblait se renforcer, je sentais augmenter l'amour, l'assurance; je réalisais mieux la plénitude de la Vérité, sa manifestation dans ma conscience et dans ce que j'affirmais. Bientôt, comme si un voile s'était levé, la vue me revint.
La précieuse révélation de la Science Chrétienne fut donnée au monde par Mrs. Eddy, ce qui m'inspire beaucoup de gratitude. Les œuvres et les publications de notre mouvement; le fait que je suis membre de L'Église Mère et d'une église filiale; le bonheur de participer au travail de l'église; l'instruction reçue en classe; le travail accompli par les praticiens toujours prêts à nous aider — ce sont là d'autres sujets de reconnaissance. J'aime la Science Chrétienne et j'en rends chaque jour grâce à Dieu; je tâcherai que ma vie témoigne de ma sincérité. — Long-Beach (Californie), États-Unis.
