A Cette question: « Votre Science peut-elle guérir l'intempérance? » Mary Baker Eddy répond (Miscellaneous Writings, p. 37): « La Science Chrétienne met la cognée à la racine de l'arbre. Son antidote contre tous les maux c'est Dieu, l'Entendement parfait qui corrige la pensée mortelle d'où provient le mal. » Puis elle ajoute: « L'alcoolisme cède à la Science d'une manière aussi certaine et directe que la maladie ou le péché. »
Voilà certes des paroles compatissantes, en un siècle où l'entendement charnel, qui voudrait à toute force prolonger ses prétentions d'existence alors que la Science Chrétienne en a démasqué la fausse nature, redouble d'efforts pour décevoir l'humanité et la maintenir dans l'esclavage qu'impose le mal! Dans bien des milieux, l'entendement mortel exerce, par le faux attrait des boissons alcooliques, un despotisme toujours plus marqué; ce problème mérite l'attention des vrais Scientistes Chrétiens, car la Science attaque dans sa racine même l'erreur attirant les hommes vers le mal. Cette racine est la croyance d'après quoi l'homme posséderait des sens physiques — une conscience matérielle — qui pourraient, par une excitation factice, amplifier leurs opiniâtres prétentions.
En s'attachant au fait que Dieu est infini, Tout, et que les sens de l'homme, image de Dieu, sont spirituels, les humains peuvent prouver que les sens corporels représentent une mixture impossible, sans réalité ni Principe; par ce moyen, ils obtiennent la victoire sur le faux attrait de la boisson. Reconnaissant leur véritable identité comme expression du pur Entendement, de l'Esprit, ils mettent en lumière leur individualité réelle, incorporelle, exempte de péché. Alors prend fin la sensualité, et l'excitation des sens répugne plutôt qu'elle n'attire.
Faire une séparation entre les sens corporels et l'être réel, c'est ce qu'exige la Science; car l'homme, expression parfaite de l'Esprit, est conscient de Dieu et de Ses idées divines, mais ne saurait connaître la matière ou les faux états mentaux qui l'accompagnent souvent. En prenant comme base la perfection, l'on prouve le néant de toutes les croyances qui font de la chair une réalité capable de sentir, et de nous cacher la perpétuelle satisfaction que l'homme trouve dans l'Esprit.
Mrs. Eddy ne transige point avec l'usage des boissons alcooliques; elle ne l'encourage nullement, soit comme remède, comme coutume en société, soit pour un but quelconque. A la page 289 de Miscellaneous Writings, elle écrit: « L'alcool est sans contredit une chose mauvaise, et l'on ne peut user modérément du mal. Dans ce domaine, le moindre usage est un abus; aussi la seule tempérance est-elle l'abstinence totale. » Il suffit d'observer la dégradation que produit l'usage général de l'alcool pour reconnaître que c'est un fléau qui retarde le progrès des humains. Prendre un peu ou beaucoup de boissons alcooliques, c'est soutenir un système extrêmement nuisible à la race humaine.
Tout ce qui stimule ou renforce le sens physique de la vie, augmente l'emprise mesmérique de l'entendement mortel sur les hommes et brise la résistance naturelle offerte à la maladie, au péché. Ce qu'il faut aux humains c'est le stimulant de l'Esprit, l'activité plus grande du sens spirituel qui donne la vigueur et n'entraîne aucune réaction déprimante, mais par la pureté nous unit plus étroitement à Dieu.
Paul recommande avec force « de ne pas mettre devant votre frère une pierre d'achoppement et de ne pas être pour lui une cause de chute » (Rom. 14:13); ses paroles peuvent bien s'appliquer aujourd'hui à l'attitude insensée qui soutiendrait un système entraînant pour beaucoup le malheur et la ruine. L'apôtre dit encore: « Il vaut mieux ne manger point de chair, ne boire point de vin, et s'abstenir de tout ce qui peut faire tomber ton frère, ou le scandaliser, l'affaiblir. » Le Scientiste Chrétien sait que les sens physiques sont les instruments d'un entendement mauvais qui n'est qu'une contrefaçon; sa responsabilité morale est d'autant plus grande — il doit être le gardien de son frère.
L'Église Mère, l'Église du Christ, Scientiste, symbolisant le Principe divin qu'elle exprime et reflète, ne fait aucune concession touchant l'usage de l'alcool: elle ne l'admet pas chez ceux qui veulent devenir membres. Les églises filiales suivent à cet égard l'exemple de L'Église Mère; les membres qui sont tentés de boire des spiritueux dont ils avaient peut-être l'habitude auparavant, devraient avoir soin de respecter l'engagement pris envers le Principe dont ils se réclamèrent lorsqu'ils se joignirent à l'église.
La Science Chrétienne annonce et révèle vraiment la parfaite réflexion spirituelle de Dieu — l'homme intact, créé à la ressemblance du Père. L'absolue pureté du vrai statut de l'homme que l'Église du Christ, Scientiste, a pour mission de manifester, doit être un ferme rempart contre les attaques de ce qu'on nomme l'entendement charnel.
L'intégrité de chaque membre est chose importante pour que l'Église puisse réduire au silence le matérialisme agressif qui voudrait empêcher que le royaume de Dieu n'apparaisse aux humains.
La fidélité aux enseignements de notre Leader, qui donna au monde la révélation finale de la Vérité; l'attachement sincère au pacte conclu avec l'Église qu'elle aimait tant; la certitude qu'au point de vue métaphysique il importe d'être exempt de sensualité, comme l'exige la démonstration de l'homme pur — tout cela concourt à rendre nécessaire l'abstinence totale quant aux boissons alcooliques. L'obéissance à cette règle mérite et reçoit le soutien du divin Principe, de l'Amour vivant qui connaît les nobles mobiles et les développe jusqu'à ce que s'accomplisse entièrement la volonté du Père.
