Dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare (p. 532): « La crainte fut la première manifestation de l'erreur du sens matériel. » A toutes les périodes de l'histoire, la crainte semble apparaître comme une flétrissure attaquant le bonheur, la santé, les progrès du genre humain. En lisant la Bible, nous voyons qu'au cours de leur carrière maints hommes remarquables durent faire face aux prétentions agressives du mal et percevoir, grâce à la vision spirituelle, la fausseté de la peur. Les Écritures répètent souvent cet ordre: « Ne craignez point! »
Le livre d'Ésaïe nous donne cette assurance réconfortante (41:10–12): « Ne crains rien, car je suis avec toi; ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante. Voici, ils seront confondus, ils seront couverts de honte, tous ceux qui sont irrités contre toi; ils seront réduits à rien... Tu les chercheras, et ne les trouveras plus, ceux qui te suscitaient querelle; ils seront réduits au néant ceux qui te faisaient la guerre. »
D'après la Science Chrétienne, « rien » est le nom que mérite la crainte ou le mal — « une chose de néant, » comme le dit un prophète. La crainte est l'inévitable résultat du penser faux. C'est une erreur mentale qui vient de ce que l'on admet un faux sens de l'être. Il est clair que toutes les croyances erronées et pénibles qu'entretiennent les mortels reposent sur la peur. Celle-ci a pour origine la prétention qu'il existe une chose, une personne ou peut-être une situation capable de nous nuire.
Il faudrait toujours prendre le temps d'examiner si ce que l'on redoute a vraiment une existence, un pouvoir quelconque. Ce qui cause la détresse, c'est notre croyance au mal et la crainte dont elle s'accompagne. Cela montre bien que le mortel souffre d'une peur que lui-même a créée; et toutes ces choses sont le fruit de l'ignorance. « Ce que je craignais le plus m'est arrivé, » s'écriait Job (3:25).
Grâce à l'étude de la Science Chrétienne, nous apprenons que la crainte ne peut être déracinée tant qu'on accorde au mal une réalité quelconque. Mais nous voyons aussi que la crainte doit disparaître si l'on comprend bien ce fait: Dieu étant Tout-pouvoir, il n'existe rien qui puisse défier ou contester Sa puissance. Dans Science et Santé, notre Leader écrit (p. 454): « La compréhension, quelque faible qu'elle soit, de la Toute-puissance divine, détruit la crainte et affermit vos pas dans la bonne voie, — la voie qui mène à la demeure qui n'est pas faite de main d'homme, et qui est “éternelle dans les cieux.” »
En outre, la Bible montre l'importante raison pour laquelle il faut reconnaître l'irréalité des craintes. Cette assurance se trouve dans le passage où Jean affirme que Dieu est Amour, puis donne cette explication (I Jean 4:18): « Il n'y a point de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose le châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. » Ainsi la crainte nierait l'omniprésence de l'Amour; et dans la mesure où nous maintenons notre indestructible unité avec l'Amour divin, nous sommes affranchis de la peur.
Toute croyance de péril, de danger, comporte un sentiment de crainte. Mais avoir toujours conscience que l'Amour est présent, cela chasse et détruit la crainte ainsi que ses effets. Que l'erreur ou le mal semble être à telle place plutôt qu'à telle autre, cela ne change en rien l'Amour infini qui est Dieu. Partout cet Amour est l'unique présence. Puisque la peur est inconnue à l'Entendement divin, dans la mesure où notre pensée est la réflexion, la ressemblance de cet Entendement, elle est plus puissante que toutes les craintes de la race humaine.
Aujourd'hui, la prétention de désordre dans les gouvernements et les affaires exige que chaque Scientiste pense avec clarté. Nous ne pouvons certainement pas nous permettre de penser ou de craindre le danger, la confusion, les pertes, les désastres, si nous ne voulons pas que ces conditions se manifestent dans notre carrière. Quelle différence entre l'homme qui croit que le mal est réel et peut affecter ses affaires, et celui qui sait que l'infinie loi de l'Amour opère, le gouverne, régit ses rapports avec le prochain!
Certes il importe aujourd'hui de s'adapter à des conditions variables, mais il faut bien savoir qu'elles ne peuvent nous faire du tort. Ceux qui sont dans le commerce ou l'industrie n'ont pas lieu de craindre l'avenir pourvu qu'ils maintiennent et démontrent leur coexistence avec Dieu. Gouvernés par la Science divine, ils peuvent être sûrs qu'ils seront bien guidés, même si la confusion semble générale et que la situation financière nécessite de nombreuses mises au point.
Les jeunes gens appelés sous les drapeaux ont le droit de savoir qu'ils ne peuvent être désavantagés ou souffrir parce que leurs études, leur profession, leur carrière commerciale sont interrompues. L'avenir ne devrait leur inspirer aucune crainte. Où qu'ils soient, la nécessité et le privilège de l'heure actuelle consiste à prouver, dans leur propre intérêt comme dans celui des autres, l'omnipotence de Dieu. Certainement la tâche la plus importante pour chacun de nous, c'est l'utilisation et la mise en pratique de la Science du Christ: il faut prouver que l'homme est libre et n'avoir aucune appréhension quant au résultat final.
La crainte prétend être une croyance universelle, ce que nous ne pouvons feindre d'ignorer; mais comprendre l'omniprésence et l'omnipotence de l'Amour nous donne les armes spirituelles nécessaires pour affronter avec courage et maîtrise en Science Chrétienne les diverses prétentions de l'entendement mortel. Nous reconnaissons que pour vaincre entièrement la crainte, les efforts intelligents sont indispensables. Tout être humain a selon la croyance des craintes plus ou moins vagues qui s'évanouissent lorsqu'il voit que dans son être réel, l'homme est la manifestation du pouvoir divin. Pour les uns comme pour les autres, la maîtrise sur la peur s'obtient progressivement grâce aux nombreuses victoires remportées sur les inquiétudes, les tracas, la fausse honte, la timidité, la méfiance à l'égard de soi-même, l'anxiété, les soupçons. Le courage et l'intrépidité spirituelle se manifestent à mesure que la conscience se développe et reflète l'Amour divin.
Le Maître, Jésus le Christ, n'avait pas la moindre crainte, car il comprenait parfaitement que Dieu, le bien, est Tout-en-tout et qu'en conséquence le mal ne fait nullement partie de la création divine. Comme réflexion de Dieu, il prouva d'une manière concluante l'empire de l'homme sur le mal et la crainte. A ce sujet notre livre de texte dit (p. 316): « Christ illustre cette fusion avec Dieu, son Principe divin, qui donne à l'homme la domination sur toute la terre. »
Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende! — Marc 7:16.
