Dans le Glossaire de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy nous donne cette définition (p. 583): « Église. La structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède.
« L'Église est cette institution qui donne des preuves de son utilité et que l'on trouve ennoblissant la race, réveillant de ses croyances matérielles la compréhension endormie jusqu'à comprendre les idées spirituelles et la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, ou l'erreur, et guérissant les malades. »
Quand on comprend que l'Église est l'idée divine de la Vérité, de l'Amour, qui n'est point restreinte, — « ce qui repose sur le Principe divin et en procède, » — on voit à coup sûr progresser et s'étendre l'institution humaine décrite dans la seconde partie de cette citation. Les membres de l'église ne travailleront pas avant tout pour construire un édifice matériel. Ils s'efforceront plutôt de trouver l'Église dans l'Entendement; c'est-à-dire qu'ils chercheront à bien discerner le fait spirituel de l'Église, à lui rendre fidèlement témoignage dans la vie journalière par la guérison des maladies et du péché. Alors l'institution humaine fera des progrès; par son influence curative et régénératrice, elle prouvera richement la puissance de Dieu.
La Science Chrétienne révèle que l'Église véritable est l'idée divine ou la manifestation de l'Entendement, dont l'activité détruit l'illision des prétendus sens matériels. L'infinitude et les richesses de l'Entendement divin s'expriment éternellement par ses idées, en elles. Tout ce qui procède ou émane de l'Entendement infini doit certes refléter, manifester, exprimer la nature et le caractère de l'infini. Si l'on considère l'Église en se plaçant au point de vue de l'infinité, on voit qu'elle n'a ni bornes ni limites, qu'elle n'a ni commencement ni fin.
L'éternel « arbre de vie » dont les feuilles « sont pour la guérison des nations » ne symbolise-t-il pas l'Église discernée spirituellement? L'immuable statut de tout ce qui a sa source en Dieu, dans l'Entendement, est proclamé avec force par l'Ecclésiaste (3:14, 15): « J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours: on ne peut rien y ajouter, ni rien en retrancher... Ce qui est, a été autrefois; ce qui sera, a déjà été. »
L'essence de l'Église comme réalité présente se révèle aux humains dans la mesure où le sens limité des choses fait place à la conscience de l'infini. Le sens matériel présente toujours des considérations de temps, d'argent, de personnes. Il affirme que la construction de l'église dépend des ressources pécuniaires, d'un temps plus ou moins long, du nombre des membres. Or l'Église véritable n'est pas subordonnée à quelque élément fini; elle est régie, soutenue par les richesses de l'Esprit, par l'abondance des idées justes. Lorsque cette vérité est comprise et cultivée avec persévérance, elle s'extériorise bientôt par une institution prospère qui se développe toujours davantage.
Il faut reconnaître que l'Entendement s'exprime soi-même, et que l'Église constitue cette expression toujours présente. La richesse, la plénitude de l'Entendement, se manifestent dans le maintenant éternel de l'Église, idée spirituelle de Dieu. Comme idée individualisée du seul Entendement, l'homme ne saurait être séparé de l'Église, car celle-ci fait partie de la conscience spirituelle. L'homme réel comprend et perçoit l'Église parce que lui-même est toujours un avec le bien.
Lorsqu'on s'attache à ces vérités, elles brisent les limitations des sens matériels. Par bien des récits, la Bible fait voir la maîtrise de Jésus sur les croyances limitées qui veulent se faire passer pour des lois: la barque où il était entré aborda sans délai au lieu de sa destination; la multitude fut rassasiée, quand les provisions se bornaient à cinq pains et deux poissons; les malades furent instantanément guéris, et des morts ressuscitèrent. Riche en perception spirituelle, Jésus parlait en ces termes aux disciples (Jean 4:35): « Ne ditesvous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson? Mais moi, je vous dis: Levez les yeux et regardez les campagnes, déjà blanches pour la moisson. »
Dans une église, le membre qui veut démontrer la présence de l'Entendement divin et la voir se manifester par l'institution humaine, conforme spontanément sa vie aux nobles idéals de l'Entendement. Pour s'assurer de ce que vaut son amour, il le compare à la nature impersonnelle et généreuse de l'Amour universel; il mesure son sens de la réalité selon la Vérité immuable; il évalue sa justice et son intégrité selon les normes du divin Principe. Priant avec ferveur, le Scientiste recherche la pureté mentale qui permet de voir l'Église véritable.
Lorsqu'il s'agit d'établir dans une ville l'institution humaine, il est possible qu'une personne peu fortunée joue un rôle décisif, si sa consécration envers la vraie Église est profonde et se manifeste par des œuvres de guérison. Quand notre mouvement débutait, maintes églises se fondèrent grâce à la consécration d'un disciple qui laissait briller la lumière de sa compréhension spirituelle dans une localité où la Science Chrétienne était inconnue. Notre Leader put établir le mouvement Scientiste Chrétien parce qu'elle se consacra sans réserve à sa révélation divine. Aujourd'hui dans le Champ, nous voyons avancer la construction des églises dans la mesure où chaque membre revêt avec consécration l'esprit du Christ. Quand les membres démontrent le pouvoir de Dieu, le temple ne tarde pas à se bâtir.
Pour construire une église, chacun des membres peut sacrifier quelque chose. Il faut peut-être détruire le souvenir d'un chagrin, un péché secret, une maladie ou quelque difformité mentale, afin de placer sur l'autel notre don parfait — la conscience spiritualisée. Ces guérisons constituent souvent les premiers pas à faire pour construire une église.
Tout culte célébré dans des locaux provisoires, tout travail fait à l'École du dimanche, toute nouvelle Salle de lecture, toute conférence sur la Science Chrétienne, hâte la construction de l'église, car ces diverses branches d'activité reposent sur les idées spirituelles déjà saisies. Puis les membres et les sympathisants alimenteront avec amour le fonds de construction.
La prière quotidienne trouve sa réponse dans l'inspiration et la sagesse qui dirigeront les mesures à prendre pendant que l'on bâtit un temple. L'on s'aperçoit que la mer Rouge — la résistance humaine — recule et se divise lorsqu'on poursuit sa marche, malgré les indices toujours trompeurs des sens. Aujourd'hui comme autrefois, le talent que l'on fait fructifier reçoit la bénédiction du Père, mais s'il n'est pas utilisé il se détériore et ne vaut plus rien.
Au sein de l'église, une activité progressive doit régner, car la loi divine prescrit le développement. Nul obstacle extérieur ne peut entraver la construction de l'église si l'on comprend que rien n'est extérieur à l'infini — que rein n'existe en dehors du bien sans limites. En outre aucune erreur prétendant agir parmi les membres ne peut s'opposer à la construction progressive lorsqu'on voit que seul Dieu, l'Entendement sans limites et sa manifestation infinie, représentent la réalité.
L'Église est l'expression ou l'œuvre de l'Amour qui, lorsqu'on la démontre, est pour les humains une bénédiction. L'Amour renferme la sagesse, la compréhension, le pouvoir spirituel, la pureté, qui s'expriment dans la divine idée de l'Église. Comme constructeurs amis du progrès, nous avançons sans crainte, sacrifiant dans tous les domaines le sens limité de l'être; nous prouvons que dans sa beauté, sa gloire et sa sainteté, l'Église véritable est toujours présente.
