Il y a une quarantaine d'années, comme j'avais négligé de mettre en pratique les enseignements religieux reçus dans mon enfance, au lieu de progresser je penchais vers l'athéisme. En 1925, la Christian Science Sentinel publia ces quelques remarques que j'avais faites en présentant un conférencier de la Science Chrétienne: « Avant d'entreprendre l'étude de la Science Chrétienne, j'étais l'ennemi résolu de tout ce que représentait pour moi cette Science. Mais il y a quinze ans, d'une manière soudaine et comme résultat direct de l'étude du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, que je lisais attentivement depuis une demi-heure, je fus entièrement guéri de troubles visuels très douloureux qui semblaient incurables. Il y avait treize ans que j'étais astreint à porter des lunettes. Cette admirable guérison fut suivie de plusieurs autres, et dans les affaires bien des problèmes embarrassants furent résolus; j'ai donc pu reconnaître dans une certaine mesure l'omnipotence et la présence constante de Dieu, et voir que la Science Chrétienne est applicable dans tous les cas. »
Pendant plusieurs années cette première guérison me parut être une chose merveilleuse, surpassant tout ce que j'avais entendu ou lu. Mais je fus ensuite témoin d'une guérison encore bien plus remarquable.
Nous passions l'hiver dans l'Arizona pour être près de notre fils, pensionnaire dans une école à laquelle était jointe un ranch. Il se plaignait d'une fatigue visuelle et de maux de tête. Sa mère le conduisit chez un oculiste en renom, qui exprima le désir de me parler. Il était visiblement inquiet. Il voulait que je téléphone immédiatement à un oculiste de l'Ohio et que le lendemain je parte en avion pour cet État avec notre fils. Il m'apprit ce qu'il avait découvert — une tumeur maligne qui nécessiterait l'ablation de l'œil, mais avant d'opérer il désirait avoir l'opinion d'un autre oculiste.
Je me rendis chez un praticien de la Science Chrétienne. Pendant vingt-quatre heures à peu près je travaillai personnellement à ce problème. Mes efforts cessèrent seulement lorsque je pus bien voir ceci: l'homme ne saurait être autrement qu'en parfaite santé, dans son état normal. Une semaine plus tard, la confusion des pensées me força d'agir à nouveau. L'oculiste téléphona pour savoir si nous étions partis pour l'Ohio. Je lui dis que notre fils allait bien. Quoique jugeant la chose tout à fait superflue, je consentis à demander l'avis d'un second oculiste. Sachant ce qu'avait diagnostiqué son confrère, il fit un examen fort rigide. Il déclara que notre fils était en excellente santé et nous donna spontanément ce conseil: « Ne lui infligez pas des lunettes! »
Un mois plus tard, le premier oculiste voulut revoir son patient. Il l'examina, ne put expliquer le changement qui s'était produit, mais insista pour qu'on emmène immédiatement le jeune garçon dans l'Ohio. J'étais sûr que c'était inutile, mais sa mère prit rendezvous avec l'oculiste et le lendemain, elle partait en avion pour l'Ohio avec notre fils. Le praticien et moi-même faisions notre travail; bientôt arriva une dépêche disant que les yeux du jeune garçon étaient en parfait état. Trois ans plus tard, la marine lui fit subir un examen sévère à la suite duquel il devint opérateur de radar.
Pour montrer ma gratitude, je m'efforce sans cesse d'obéir à cette exhortation de l'apôtre Pierre: « Soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et respect, à quiconque vous demande raison de votre espérance. » — Hillsboro (Ohio), États-Unis.
