« La parole vous est maintenant donnée pour de brefs récits, des témoignages et des remarques sur la Science Chrétienne. » Lorsqu'ils entendent cette annonce faite le mercredi soir par le Premier Lecteur d'une Église du Christ, Scientiste, certains membres qui sont d'habitude vigilants peuvent être tentés de céder à l'inertie mentale, et d'attendre qu'une autre personne se lève.
D'aucuns diront: « En réalité je rends témoignage tous les mercredis. Même si je ne dis rien, je suis reconnaissant envers Dieu! » Cette attitude contribue-t-elle vraiment au succès de la réunion? Mary Baker Eddy fixa l'ordre des cultes tant pour L'Église Mère que pour ses filiales. A la page 122 du Manuel de L'Église Mère, elle a prévu pour les réunions du mercredi des « expériences, témoignages et remarques sur la Science Chrétienne. » L'indication est claire: il s'agit de reconnaître publiquement les bienfaits et les guérisons de la Science Chrétienne.
Certes, notre Leader s'attendait à ce que tous les Scientistes Chrétiens prennent part à cette activité dûment autorisée. En effet, dans le Manuel de l'Église l'un des Statuts renferme ceci (Art. VIII, Sect. 24): « “Glorifiez Dieu en votre corps et en votre esprit, qui appartiennent à Dieu” (St Paul). Le témoignage relatif à la guérison des malades est d'une grande importance. Il est plus qu'un simple récit de bienfaits; il escalade le pinacle de la louange et illustre la démonstration du Christ, “qui guérit toutes tes infirmités” (Psaume 103:3). »
Un témoignage est une attestation publique; celui qui parle dépose de certains faits, les déclare. Rendre témoignage dans une de nos églises, c'est présenter, communiquer, faire connaître les preuves ou la confirmation de ce que la Parole de Dieu accomplit pour le genre humain; c'est affirmer ouvertement que grâce à la Science Chrétienne, l'on a pu comprendre et démontrer la loi de Dieu, ou que du moins l'on en a vu les effets.
Exprimer en silence sa gratitude envers Dieu, c'est une fort bonne chose, mais il n'est pas juste d'appeler cela rendre témoignage. Dieu a-t-Il besoin de preuves concernant le pouvoir de Sa loi? Prouverons-nous à Dieu ce que Lui-même accomplit? N'est-ce pas plutôt l'humanité qui devrait entendre les preuves, les attestations de Sa tendre sollicitude? En vérité, les humains demandent et réclament des témoignages qui confirment d'une manière tangible l'accomplissement des promesses de Dieu. Comme le disait Jean (I Jean 4:20): « Celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne peut aimer Dieu qu'il ne voit pas. » Si nous aimons réellement nos frères c'est avec joie, avec courage et générosité que nous leur ferons part des bienfaits reçus; nous affirmerons sans contrainte que la Science Chrétienne résout vraiment tous les problèmes humains.
Aucun de nos cultes ne dépend simplement du travail fait par les Lecteurs ou par un groupe de personnes au sein de l'église. Tout Scientiste Chrétien peut et devrait avec joie prier pour chaque culte, savoir qu'en réalité les différentes parties du culte expriment la nature divine. Les cultes proclament la Parole de Dieu; ils révèlent que l'homme est non pas un mortel, mais l'image spirituelle de Dieu, active, vigoureuse et complète. Dans les réunions du mercredi, par la lecture, dans les cantiques, dans les témoignages attestant la démonstration de la Science Chrétienne, on proclame ce qui est vrai; tout cela montre que Dieu s'exprime. La vérité est donc glorieuse, efficace. Elle ne saurait être annulée, rendue vaine, mais doit accomplir le pur dessein de Dieu.
La vraie Église est l'expression de la Vérité, de l'Amour. Donc tous ceux qui comprennent l'Église demeurent dans la conscience de la Vérité et ne peuvent tenir pour réelles des choses dissemblables à Dieu. « Le nom de l'Éternel est une forteresse; le juste s'y réfugie et y trouve une haute retraite » (Prov. 18:10). Si l'on reste dans cette conscience, l'on est à l'abri du faux penser quelle qu'en soit la nature; l'on n'imagine pas que d'autres personnes aient à votre égard des pensées fallacieuses, on s'abstient de penser au prochain d'une manière désobligeante ou de croire que l'on est la proie du mal. Cette conscience spirituelle renferme la vraie notion de l'Église, et ne peut être soit troublée soit envahie par un adversaire. Tous ceux qui s'y trouvent reçoivent la bénédiction divine. Par la démonstration de la Science Chrétienne, chacun peut manifester la gloire de Dieu en rendant témoignage au pouvoir de la Science Chrétienne d'une façon positive, exacte, spontanée, salutaire. Quelle joie de réaliser tranquillement ces vérités-là et de participer aux bienfaits qu'apportent tous les cultes!
« Jette ton pain à la surface des eaux; car avec le temps tu le retrouveras, » disait le sage prédicateur d'Israël (Eccl. 11:1). Lorsque d'autres jetaient le pain de la Vérité sur les eaux de l'entendement mortel pour aider et guérir, l'auteur du présent article eut maintes fois sujet d'en être reconnaissante. Par exemple, voici bien des années qu'elle fut promptement guérie d'une sinusite en s'attachant à une déclaration de vérité lue dans un article de la Christian Science Sentinel. A l'église, un mercredi soir, elle raconta cette guérison dont le récit parut également comme témoignage dans la Sentinel.
Quelques années plus tard, l'auteur assistait à la réunion du mercredi soir dans une église filiale, à quatre-vingts kilomètres de chez elle. Un membre de l'auditoire déclara qu'en lisant un témoignage publié jadis dans ce même périodique, le secours et la guérison lui étaient venus. D'après les indications données, l'auteur reconnut qu'il s'agissait de son propre témoignage. Lorsqu'elle entendit redire les vérités qu'elle avait écrites, elle obtint une nouvelle guérison. Certes, le pain jeté sur les eaux se retrouve avec le temps et nous apporte la joie, le courage. L'on ne peut pas toujours en suivre la trace aussi clairement que dans le cas rapporté ci-dessus; mais tout Scientiste Chrétien est convaincu que le bien se propage et rapporte une ample moisson.
Pour témoigner, il n'est pas nécessaire d'avoir l'habitude de parler en public ou de s'y être longuement préparé. Raconter brièvement une guérison avec calme, courage et sincérité, voilà ce qu'il faut, ce qui peut convaincre les chercheurs que la Science Chrétienne est le Consolateur promis. Mais le témoignage ne peut porter des fruits que s'il est exprimé. Sans doute certaines expériences sont trop sacrées pour qu'on puisse les expliquer en public, mais celles que l'on peut communiquer sont bien plus nombreuses. Trop souvent par orgueil ou par timidité, l'on tient secrète une guérison due à la loi divine appliquée sans délai, radicalement, quelquefois avec persévérance; il faudrait en faire bénéficier son prochain, sinon elle risque de s'estomper, et l'inspiration que l'on avait obtenue semble disparaître. Comme le dit un de nos cantiques (Hymnaire de Christian Science, N° 360):
Mais le blé qu'au loin l'on sème
Seul se change en épis blonds.
Il se peut que quelqu'un soit venu à la réunion dans l'espoir d'apprendre qu'une personne souffrant du même mal que lui fut guéri en Science Chrétienne. Peut-être votre récit lui donnerait-il précisément ce qu'il cherche. Pourquoi lui refuser ce verre d'eau froide? Il est possible aussi que votre exemple encourage une autre personne à rendre témoignage au pouvoir de la Vérité en disant des choses qui vous aideront. Voici la promesse de notre cher Maître (Luc 6:38): « Donnez, et l'on vous donnera: on versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, secouée, débordante; car on se servira pour vous de la mesure avec laquelle vous mesurez. »
