Il y a plus de trente ans que je sentis pour la première fois le pouvoir guérisseur et rédempteur de la Vérité révélée en Science Chrétienne. Au cours des années, j'eus de nombreuses bénédictions dont la plus grande fut la guérison d'une croyance à l'hérédité qui m'inspirait beaucoup de crainte. J'en fus finalement affranchie grâce à la spiritualisation de pensée qui me vint quand je fus guérie d'une mauvaise arthrite. A cause de l'assurance, je dus me faire examiner par un docteur. Précédemment j'avais consulté une praticienne qui m'avait bien fait comprendre que les opinions médicales ne devaient pas me tracasser. Les circonstances m'empêchèrent de communiquer avec la praticienne pendant cette crise, mais je sentis le soutien de la Vérité et ne mis jamais en doute le résultat. Je suis humblement reconnaissante du dévouement dont firent preuve la praticienne et l'amie qui, voyant ma détresse, m'accueillit dans sa maison.
Je me rendis compte que le médecin faisait son devoir, que cela ne m'affectait nullement et ne m'empêchait pas d'obéir à la Science Chrétienne; aussi ne discutai-je jamais les conditions physiques, et n'eus-je pas à suivre un traitement médical. J'appris par la suite que le docteur avait consulté plusieurs de ses collègues et que nul ne pouvait comprendre qu'avec une arthrite aiguë l'action du cœur restât parfaitement normale. Lors de ma première guérison, une maladie de cœur censément héréditaire avait complètement disparu chez moi. Ce que Dieu a fait demeure à jamais; j'en avais la preuve qui me remplit de joie.
On avait prédit que je resterais longtemps infirme, que je devrais suivre des traitements chirurgicaux et que les cicatrices m'en resteraient toujours. Pendant la deuxième semaine la fièvre et l'enflure diminuèrent. Au bout de cinq semaines je pus reprendre mon activité normale. Trois mois plus tard, comme je surveillais dans la cour les jeux des écolières, ce qui demandait beaucoup de vigueur, je constatai que toutes les suites du mal avaient disparu.
En revanche la lutte mentale dura longtemps. Alors qu'il faisait très froid, j'avais couché dans une chambre non chauffée et c'est à cela qu'on attribuait l'arthrite. Je n'avais jamais tenu au confort, et dans mon désir de rendre tous les services possibles à l'école où j'étais, j'avais accepté de fâcheuses conditions qu'au fond je savais n'être pas nécessaires. Jusqu'alors les intempéries ne m'avaient pas affectée. Je me rendis compte que dans ce dernier cas, c'était non l'atmosphère de la chambre mais une atmosphère de pénurie, de pauvreté spirituelle qui m'avait nui. J'avais donné mon consentement à la croyance générale d'après quoi j'étais héréditairement capable de me dévouer sans réserve pour mes amis et je m'étais laissé appauvrir, épuiser. Je n'avais plus l'occasion d'étudier tranquillement la Science Chrétienne; parfois même je ne pouvais aller à l'église ni faire ma tâche de membre.
Cette disposition héréditaire, cette tendance à donner sans discernement, m'avait conduite dans des voies tortueuses et je dus avec patience rebrousser chemin. Il me fallut refuser d'être une victime, apprendre à m'aimer ainsi que mon prochain. A mesure que s'atténuait la tyrannie des attachements personnels, la bienfaisante amitié venait m'enrichir. Par sa magie les inconnus se transforment en amis; ils deviennent le prochain que la Bible nous dit d'aimer.
Je n'arrive pas à dire toute ma gratitude envers notre chère Leader, Mrs. Eddy, dont le courage et le dévouement donnèrent au monde la révélation finale de la Vérité. — Chicago (Illinois), États-Unis.
