Le caractère humain peut paraître inconséquent, imprévisible, mais cela ne s'applique point à la vraie nature de l'homme, ressemblance de Dieu. Son caractère est délinéé par le Créateur dont il constitue l'expression. La Science Chrétienne affirme que les idées du seul Entendement qui est Dieu reflètent le caractère divin, mais que chaque idée suit dans ce domaine une marche individuelle. Cette particularité de nature et d'action représente l'individualité; elle donne aux idées divines leur variété, leurs traits distinctifs. Mary Baker Eddy en eut la révélation, qu'elle consigna en ces termes dans le livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 507): « L'Esprit nomme et bénit tout. S'ils n'avaient pas des natures particulièrement déterminées, les objets et les sujets seraient indistincts et la création serait remplie de rejetons sans noms, — des fugitifs, errant loin de l'Entendement, leur Père, des étrangers dans une solitude sauvage. »
L'œuvre de la divinité n'est jamais en défaut; la nature particulièrement déterminée de chaque idée véritable est établie dans son Principe immortel. Dieu délinée les caractères individuels comme étant purs, véridiques, aimants et sages; ce fait importe beaucoup à l'humanité, car la Science Chrétienne le rend démontrable. Ainsi nous pouvons mettre en lumière la ferme nature dont nous sommes réellement doués et bannir les impulsions mentales irréelles, mauvaises, qui voudraient envahir la conscience et prétendre que notre nature est double, contradictoire.
Les qualités et les défauts paraissent coexister dans un même caractère de sorte qu'une personne semble être selon les cas honnête mais irritable, bienveillante mais sensuelle, intelligente mais froide, gentille mais stupide; la Science détruit ces contradictions en éliminant l'erreur fondamentale par quoi semblent agir les défauts — la croyance que l'homme est un mortel pécheur. L'homme est spirituellement parfait, sa nature ne saurait être contaminée par des éléments charnels agressifs. Il n'est point touché par l'admixtion apparente du mal; c'est ainsi que la composition chimique de l'eau n'est pas altérée par les détritus qui semblent la souiller.
Le bien et le mal ne peuvent s'amalgamer. La perfection de l'homme est intacte puisque l'idée de Dieu ne s'écarte jamais de sa source divine et ne saurait défier l'Entendement infini dont la connaissance lui donne la perfection. Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé (p. 475): « L'homme réel ne saurait s'écarter de la sainteté, et Dieu, de qui l'homme émane, ne peut engendrer la faculté ni la liberté de pécher. » Il est impossible que l'idée de Dieu s'écarte de la sainteté; elle ne peut pas non plus renoncer à d'autres qualités excellentes que Dieu lui donne. Si le disciple s'attache à ce fait et s'il résiste fermement aux défauts qui veulent se faire passer pour sa nature même, il peut éliminer les caractéristiques fâcheuses, importunes. Celles-ci ne peuvent rester dans la conscience que lorsqu'on les tolère, au lieu de les récuser par la Science Chrétienne.
Les petites erreurs — un regard glacial, un mouvement d'irritation, un manque de politesse, une critique mordante, un préjugé sans fondement, une impulsion égoïste — ne semblent peut-être pas désastreuses pourvu qu'en général on soit fidèle au bien; mais elles retardent l'apparition de la noblesse morale exprimant la maîtrise dans les circonstances difficiles. Le Décalogue et le Sermon sur la montagne exigent de notre part une conduite qui mette en lumière l'individualité véritable. Or la Science Chrétienne hâte ce résultat en révélant la justice absolue de l'homme, base d'une conduite correcte; l'on peut ainsi démontrer que la perfection est la seule nature de l'homme.
Si les défauts semblent agressifs, rebelles, impossibles à maîtriser humainement, il peuvent néanmoins être détruits lorsqu'on est fidèle à Dieu, sachant qu'il est Tout et que l'homme n'a pas d'autre créateur. Dans un cas de ce genre il faut raisonner juste, avec un soin accru; il faut aussi que les désirs se purifient, que la repentance devienne profonde, que dans un esprit de prière l'on consacre volontiers plus de temps à la méditation des choses réelles.
Jean-Baptiste représentait l'état de conscience qui précède immédiatement la venue du Christ, idée parfaite de Dieu. Il prêchait la repentance sans laquelle il ne peut y avoir de réformation, car l'on serait indigne de recevoir la nature du Christ effaçant la croyance d'après quoi l'homme serait moins que spirituel. Parlant du Christ, Jean disait qu'il a « son van dans sa main; » il déclarait aussi (Matth. 3:12): « Il nettoiera parfaitement son aire, et il amassera son froment dans le grenier. Mais il brûlera la paille au feu qui ne s'éteint point. »
Plus d'un humain répugne à séparer d'avec son individualité la paille des éléments charnels mentaux qu'il faut détruire par la repentance puisque ces choses diminueraient le pouvoir guérisseur en obscurcissant la nature divine, source de la guérison. Mais par la Science Chrétienne le Christ, l'immortelle idée de Dieu, demasque cette répugnance et délivre ceux que troublait la dualite humaine. Nous n'avons plus à croire que nous sommes liés par une humeur pénible ou par des défauts sur lesquels nous n'avons point d'empire. Sachant que Dieu définit particulièrement notre nature, nous pouvons démontrer que l'intégrité constante, la pureté, l'amour sont notre héritage légitime. La Science purifie le caractère, ce qui entraîne la sérénité, la perfection, la joie, la bienveillance, la santé. Grâce à la Vérité l'on dépouille « le vieil homme avec ses œuvres » pour revêtir le « nouvel homme qui se renouvelle par la connaissance, à l'image de celui qui l'a créé » (Col. 3:9, 10).
