A Distance, les montagnes paraissent souvent escarpées, menaçantes. Même dans les régions peu accidentées, il semble parfois que la route va s'élever brusquement. L'automobiliste se demande si sa voiture pourra gravir la côte. Bientôt cependant il constate qu'il a dépassé l'endroit où le chemin paraissait subitement devenir raide. Ce n'était qu'une illusion d'optique!
En Science Chrétienne, nous apprenons à nous détourner des croyances matérielles pour saisir les faits spirituels de l'être. Que le problème concerne une maladie, le manque de ressources, de travail, les ennuis soit au foyer soit dans les affaires, ou quelque autre manifestation de l'erreur, peu importe. Son caractère illusoire apparaît toujours quand on dirige sur le problème la pure et blanche lumière de la spiritualité.
Maintes fois dans ses ouvrages, notre bienaimée Leader, Mary Baker Eddy, montre qu'il importe de comprendre que la seule réalité est l'Esprit, Dieu, et Sa manifestation. A la page 207 du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle dit: « La réalité spirituelle est le fait scientifique en toutes choses. Le fait spirituel, qui se répète dans l'action de l'homme et de tout l'univers, est harmonieux et il est l'idéal de la Vérité. Les faits spirituels ne sont pas invertis; le contraire, la discorde, qui ne ressemble en rien à la spiritualité, n'est pas réelle. »
On trouverait d'innombrables affirmations du même genre, où notre Leader appuie sur le fait qu'il faut percer du regard le tableau matériel discordant présenté par les sens physiques et voir seulement la vérité de l'être. Il nous faut nier, rejeter, détruire dans notre pensée les fausses croyances qui s'imposent si souvent à notre attention. Nous devons voir seulement la réalité de notre union avec Dieu et Son univers harmonieux, parfait.
Dans ses rapports avec un compagnon de travail, un Scientiste Chrétien se trouvait aux prises avec une inharmonie croissante. Par moments son collègue était bien disposé et se montrait serviable. Puis tout à coup, sans raison visible, il entrait dans une violente colère qui se tournait contre le Scientiste Chrétien. Dans un certain cas celui-ci eut besoin de renseignements techniques que son camarade devait lui fournir. Il en fit la demande d'un ton amical, mais on lui répondit par un refus courroucé, et pendant une minute le Scientiste Chrétien ne se sentit plus maître de soi. Il s'abstint pourtant de prononcer les paroles amères qui lui venaient lèvres, tandis que son compagnon sortait de la pièce.
Il étudiait la Science depuis peu, mais il vit clairement qu'il avait l'occasion de mettre en pratique ce qu'elle lui avait appris. Il se mit tout de suite à « savoir la vérité » — expression dont il commençait seulement à saisir la portée réelle. Il tâcha de séparer la paille d'avec le froment. Il vit qu'il lui fallait détruire dans sa propre conscience toute trace de pensées mortelles touchant son collègue et trouver les faits spirituels applicables au problème des relations entre humains.
Il commença par se dire: Selon le fait spirituel, chacun de nous est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Chacun est parfait, donc reflète seulement les qualités divines. J'aime mon prochain, et lui fait de même. Nul enfant de Dieu ne peut soit blesser soit s'offenser. Un conflit entre les idées de Dieu est impossible, tout autant qu'une lutte entre deux rayons de soleil. Ce désaccord apparent n'est donc qu'une illusion de l'entendement mortel. Je dois voir chez mon camarade l'homme réel, aimable, intelligent, prêt à se rendre utile.
Comme il s'attachait à faits spirituels, le Scientiste Chrétien perdit naturellement tout vestige de colère ou de rancune. Il sentit que la guérison s'était accomplie dans sa propre pensée. Il reconnut que son camarade, qui n'étudiait pas la Science Chrétienne, avait admis la croyance de surmenage, d'activité fiévreuse. Il aurait tant voulu lui faire comprendre cette promesse donnée aux hommes par le Fondateur de la religion chrétienne: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. » En tout cas, se dit-il, je puis penser juste à son sujet, et mon exemple plein d'amour l'aidera peut-être.
Le Scientiste Chrétien réfléchissait encore à ces vérités lorsque à sa grande joie son ami vint faire des excuses. Il s'était passé moins d'une heure depuis l'accès de colère. Les renseignements désirés furent fournis et les rapports devinrent harmonieux.
Lorsque Jean-Baptiste, avec son vêtement de poil de chameau et sa ceinture de cuir, vint prêcher dans le désert de la Judée, il prédit la venue de Jésus dont il donna cette description: « Il a son van dans sa main; il nettoiera parfaitement son aire, et il amassera son froment dans le grenier. Mais il brûlera la paille au feu qui ne s'éteint point » (Matth. 3:12). La signification spirituelle de ce verset devient évidente grâce à la définition que donne notre livre de texte, au chapitre intitulé Glossaire (p. 586): « Van. Ce qui sépare la fable d'avec le fait; ce qui donne de l'action à la pensée. » Jésus nous apporta le van — la Science du christianisme — grâce à quoi nous pouvons nettoyer « parfaitement » notre aire (notre pensée), puis amasser le froment (le fait spirituel de notre union avec Dieu) dans notre grenier (entrepôt mental).
L'homme est éternellement parfait, uni à Dieu, comme Jésus le démontra si remarquablement; cette perfection, cette unité sont les faits spirituels de notre être. Ce sont les pierres fondamentales qui doivent servir de base à toutes nos pensées concernant Dieu, notre prochain, notre individualité véritable comme expression du divin Entendement infini. Mrs. Eddy déclare (ibid., p. 428): « Dévêtir la pensée de ses faux appuis et de toute évidence matérielle afin que les faits spirituels de l'être puissent paraître, — c'est là le grand achèvement au moyen duquel nous détruirons le faux pour faire place au vrai. »
