Combien nous sommes reconnaissants des bénédictions dues à la Science Chrétienne! Santé, bonheur, libération du péché, des craintes et des soucis, harmonie dans l'accomplissement de nos devoirs journaliers — tout cela nous inspire une gratitude ample et profonde. Avec un respect plein de tendresse et d'humilité nous rendons grâce à Dieu; notre cœur déborde de joie parce que nous sommes Scientistes Chrétiens.
Mais cela ne saurait suffire. Mary Baker Eddy, dont la conscience spirituellement réceptive eut la révélation de la Science Chrétienne, nous adresse dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany ce vibrant rappel (p. 3): « Le Scientiste Chrétien prouve sa vocation. » Prouver vraiment notre vocation jour après jour, heure après heure, c'est nous élever plus haut que le simple confort ou le bien-être matériel. C'est revendiquer une bénédiction qui surpasse de beaucoup la santé physique et l'aisance — la bénédiction d'une vie où chaque heure répond à ce qu'exige le Principe divin.
Parfois faire face aux demandes du Principe divin ne semble pas être une bénédiction pour le sens humain qui lutte et n'aime guère abandonner son indolence. Il s'irrite, il proteste contre le renoncement et l'abnégation qui doivent remplacer les fausses croyances ou les vains désirs auxquels il tenait. Il murmure parce que la Vérité, telle un feu dévorant, vient purifier la conscience humaine, en détruire les erreurs. Il s'attarde dans les prétendues satisfactions qu'apportent la pitié égotiste ou l'envie de se justifier. Bref, le sens humain ne cède pas volontiers à la conscience spirituelle, quoique ce changement soit indispensable aux progrès continus ainsi qu'à la guérison.
Le Scientiste Chrétien qui prouve sa vocation se rend compte que c'est une tâche absorbante. Aller au culte le dimanche et le mercredi, prendre part au travail de l'église, étudier la Leçon-Sermon indiquée dans le Livret Trimestriel, lire les périodiques Scientistes Chrétiens, cela ne peut suffire. Le disciple doit encore veiller sans relâche sur ses pensées, démontrer que l'Esprit peut « renverser des raisonnements,... abattre toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu,... assujettir toute pensée au joug du Christ, » comme le dit Paul (II Cor. 10:5).
Si le péché ou la maladie se présentent, apparaissant soit chez nous soit chez notre prochain, les rejetons-nous avec fermeté pour voir à leur place l'idée spirituelle de Dieu, impeccable, saine, parfaitement bonne? Agir ainsi, c'est prouver notre vocation de Scientistes Chrétiens.
Lorsqu'il faut choisir entre la voie droite et celle qui dévie tout en paraissant peut-être plus facile ou plus profitable, optons-nous toujours pour le Principe? Dans ce cas, nous donnons la preuve de notre vocation.
Quand le témoignage des sens nous fait voir un monde souffrant, convulsé, batailleur, nos pensées se tournent-elles entièrement vers l'univers de l'Entendement divin où demeurent dans l'harmonie, la joie, la paix, tous les fils et les filles de Dieu? C'est là encore prouver notre vocation, revendiquer la plus haute des bénédictions divines — une vie conforme à ce qu'exige l'Éternel.
Confirmer notre vocation attire sur nous des bienfaits continus; en outre, cette preuve elle-même représente le plus grand des bienfaits. Pourquoi? Parce qu'elle exige que nous nous élevions jusqu'à des normes de vie toujours plus hautes. Ainsi nous croissons en grâce, nous nous laissons davantage guider par Dieu, nous avons part au fruit de l'Esprit — « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi, » selon la liste qu'en donne l'apôtre Paul.
Ceux d'entre nous qui n'ont pas été de tout temps des Scientistes ne se rappellent que trop bien leur ancienne manière de vivre, souvent capricieuse, sans but déterminé, car ils ne connaissaient pas les courants guérisseurs de la Science Chrétienne. Ignorant qu'ils pouvaient se protéger contre les maladies ou l'infortune, ils acceptaient ces maux comme des choses inévitables. Croyant au témoignage des sens matériels, ils se résignaient aux vicissitudes de l'existence mortelle, non sans éprouver parfois du dépit, de la tristesse.
Comme tout changea lorsque nos yeux s'ouvrirent à la lumière de la Science Chrétienne et que nous vîmes un monde resplendissant de beauté! Nous efforçant d'obéir à l'Ame et à ses lois, nous trouvâmes des affections et des aspirations plus élevées. Nous apprîmes quels sont les préceptes de la Science Chrétienne et commençâmes à reconnaître l'existence immortelle, harmonieuse, spirituelle. Nous vîmes que l'homme parfait créé par Dieu est notre individualité véritable et nous résistâmes aux empiètements du mal. Nous touchâmes le bord du vêtement de la Vérité, du Christ, et nous fûmes glorieusement guéris.
Nous savons donc que prouver notre vocation de Scientistes Chrétiens, c'est vivre pleinement, de la manière la plus satisfaisante. C'est abandonner la triste condition des mortels qui souffrent et les impostures de la fausse croyance pour accepter l'héritage légitime des fils de Dieu.
Dans un certain cas, l'auteur du présent article put voir que pour le Scientiste Chrétien, prouver sa vocation est utilisable dans la pratique. En sortant du bureau, il se sentait presque trop malade pour voyager en autobus. Comme il s'attachait sincèrement aux vérités spirituelles, il put arriver jusque chez lui, mais il avait l'impression qu'il lui faudrait tout de suite se coucher. Or il s'était précédemment engagé à remplacer ce soir-là le bibliothécaire de la Salle de lecture. L'erreur prétendait avec force qu'il était trop mal pour aller n'importe où sauf au lit. Il reçut alors ce message de la Vérité: « Vas-tu, oui ou non, prouver ta vocation de Scientiste Chrétien? Si oui, vas-tu te rendre là où tu dois être, ou bien rester là où l'erreur cherche à te maintenir? »
Il ne pouvait y avoir qu'une réponse. Le Scientiste se prépara pour aller à la Salle de lecture, avec l'assurance que Dieu lui donnerait la force nécessaire. Dès qu'il eut pris cette décision, son état physique s'améliora. Les heures passées à la Salle de lecture s'avérèrent profitables, et le lendemain quand il se réveilla le mal avait disparu.
Si nous nous mettons de tout notre cœur à prouver notre vocation de Scientistes Chrétiens; si nous nous consacrons entièrement à cet idéal — nous ne pouvons manquer d'atteindre notre but. Dans Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy déclare (p. 19): « Celui qui, invoquant le nom du Christ, a virtuellement accepté les divines revendications de la Vérité et de l'Amour en Science divine, s'éloigne chaque jour du mal; et tous les pervers efforts des démons hypothétiques ne sauraient empêcher que cette vie se porte sans cesse vers Dieu, sa source divine. »
S'attacher fidèlement à la vérité de l'être apporte une grande récompense. Dieu répand les richesses de Son amour sur les vies qui Lui sont consacrées. Cette suprême bénédiction est nôtre si nous prouvons notre vocation en tant que Scientistes Chrétiens.
