Malgré tous les obstacles, Mrs. Eddy eut assez de persévérance, de courage et d'altruisme pour démontrer à fond sa découverte de la Science Chrétienne; aussi rien ne peut-il nous empêcher de comprendre et de prouver cette Science dans notre vie journalière, et nous devrions en être très reconnaissants.
En 1946, nous dûmes nous établir dans une localité à quatre-vingt kilomètres de chez nous et il nous fallut trouver un logement. Nous pûmes rester chez des amis pendant deux semaines mais pas davantage. Selon les indices matériels la situation était très difficile. Les très rares maisons disponibles se vendaient bien au-dessus de leur valeur. Mais au cours des cinq derniers mois passés loin de Toronto que j'avais habité plus de cinquante ans, un profond sentiment de liberté mentale m'était venu. J'avais découvert que partout un Scientiste Chrétien peut être utile à ses semblables et qu'on a besoin de lui. J'étais donc prêt à me rendre n'importe où et ma tâche consistait à savoir que Dieu me guidait. Mais ce n'était pas facile!
Pour finir, nous résolûmes d'acheter une maison que le propriétaire s'engageait à nous réserver jusqu'au samedi matin. Ce fut un soulagement de dire à mes amis que notre problème semblait résolu. Or le samedi, quand nous arrivâmes dans les bureaux du gérant, l'on m'apprit que la maison était déjà vendue malgré la promesse du propriétaire. Cela semblait être une catastrophe, car nous ne pouvions rester chez nos amis que jusqu'au lundi matin. La pensée qu'il se présenterait quelque chose de meilleur vint à mon aide, bien que j'eusse de la peine à m'y attacher et à ne pas entretenir de fâcheux pressentiments.
En vain nous poursuivîmes nos recherches jusqu'au samedi soir. Le culte du dimanche matin nous réconforta. Durant le reste de la journée nous parcourûmes en auto tout le district; parfois je m'écriais tout haut que je ne savais que faire ni où aller, mais je désirais comprendre plus clairement le fait que Dieu sait tout. Le dimanche soir nous allâmes nous coucher sans pouvoir dormir.
Pendant les veilles de la nuit cette belle déclaration de Jésus me vint à la pensée (Jean 5:20): « Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait. » Comme j'en saisis dans une certaine mesure le sens spirituel, mon fardeau s'allégea et je sus que Dieu prenait soin de nous. Au matin nous fîmes nos malles et prîmes congé de nos amis, bien que sans savoir encore où nous allions. Qu'il suffise de dire que nous fûmes conduits à une demeure très bien située. La maison était trois ou quatre fois plus grande que celle où nous avions cru pouvoir entrer; elle était mieux bâtie et beaucoup moins chère.
Quoique j'aie souvent eu et vu de remarquables guérisons en Science Chrétienne, la délivrance que je viens de raconter me fit une très grande impression; elle prouvait d'une manière irréfutable que Dieu nous aide dans la détresse. Je dis donc à chacun: Tenez bon. Ayez foi en Dieu. Rendons vraiment grâce à Dieu au sujet de la Science Chrétienne! — Grimsby Beach (Ontario), Canada.